Sonnets Chrétiens


Livre Second — Sonnet XVII

Sur les Miracles du Désert

Pour ton peuple, grand Dieu ! tu forces la nature ;
Les flots sont du cristal, les rochers sont des eaux ;
Et le feu des serpents, prompts et volants bourreaux
Est éteint par l’aspect d’un serpent en figure.

Le pain, tombant des cieux, fournit sa nourriture ;
Le vent, pour ses repas, apporte des oiseaux ;
Tu l’éclaires la nuit, par tes divins flambeaux ;
Et ton ombre, le jour, lui sert de couverture.

Ton invincible bras, dans l’horreur des déserts,
Lui prête son secours, par deux fois vingt hivers,
Contre tous ennemis, et contre tous obstacles.

Partout, enfin, ton peuple est un peuple vainqueur.
Mais veux-tu faire en lui le plus grand des miracles ?
Change en un cœur de chair la pierre de son cœur.


4 : Ce serpent d’airain figurait Jésus-Christ élevé pour notre salut sur la croix. 5 : On remarque sur la manne, qu’elle a donné lieu au plus long de tous les miracles. C’est sa conservation dans un vase d’or durant plusieurs siècles. 13 : St. Chrysostôme appelle ainsi la réformation du cœur.

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