Sonnets Chrétiens


Livre Second — Sonnet XXVI

Sur David

C’en est fait grand héros ! le Ciel l’avait promis ;
Des cruels Philistins l’espérance est trompée ;
Leur terrible géant a la tête coupée ;
Et ton bras est vainqueur de tous tes ennemis.

Mais ton lâche adultère en cachette commis,
Et du barbare Ammon la meurtrière épée,
Au sang du brave Urie injustement trempée,
Te rendent à toi-même, avec honte, soumis.

Pour te vaincre, aujourd’hui, ranime ta vaillance ;
Et la harpe à la main, docteur de pénitence,
Chante de ton salut, et l’ouvrage, et l’Auteur.

Que l’univers entier admire, en ta personne
Un monarque puissant, fait d’un simple pasteur ;
Je préfère, pour moi, ta harpe à ta couronne.


3 : David terrassant Goliath, est la figure de Jésus-Christ qui détruit le Démon. (St. Augustin) 5 : David ne commit pas son adultère et son meurtre dans ses fuites et dans ses combats, mais lorsqu’il fut dans l’aise et dans le repos. Il faut donc veiller sur soi avec plus de soin dans la prospérité que dans l’adversité. (St. Augustin) 10 : Que ceux qui ne sont pas tombés l’écoutent, pour se garder de tomber. Et que ceux qui sont tombés l’écoutent, pour se relever de leur chute. (St. Augustin)

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant