Sonnets Chrétiens


Livre Second — Sonnet XXXIX

Sur la Reine Esther

Esclave si constante en ton adversité,
Tu dois régner enfin ; c’est le Ciel qui l’ordonne.
L’amour même, surpris de ta rare beauté,
Sur ton front glorieux va poser la couronne.

D’un monarque puissant la fière majesté,
Aux éclairs de tes yeux, s’éblouit et s’étonne ;
Ce monarque orgueilleux est en captivité,
Et son grand cœur, soumis, à tes lois s’abandonne.

Les attraits de ta voix, les charmes de tes pleurs,
Du saint peuple opprimé détournent les malheurs,
Et font un peuple heureux, d’un peuple misérable.

La gloire de Juda fait ton ambition ;
Et dans la belle ardeur d’un zèle incomparable,
Tes innocents appas servent ta passion.


1 : Elle était du reste des captifs emmenés de Jérusalem en Babylone du temps de Jéchonias, mais elle tirait son origine de la maison royale de Saül. 2 : Ceci semble être arrivé après que le temple de Jérusalem eut été rebâti. 5 : C’était un roi de Perse, nommé dans l’Écriture Assuérus, c-à-d Grand Prince ; et par Josèphe Artaxerxès, c-à-d, Grand Guerrier. Plusieurs tiennent que c’était Artaxerxès Longue-main.

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