Sonnets Chrétiens


Livre Troisième — Sonnet III

Sur la Naissance de Notre Seigneur
Admiration

O mystère fertile en merveilles étranges !
Ouvrez ici, mortels, et vos cœurs et vos yeux ;
Et vous, purs séraphins, sainte troupe des anges,
Venez, d’un vol ardent, en ces terrestres lieux.

Celui, dont jour et nuit vous chantez les louanges,
A quitté, pour un temps, la demeure des Cieux ;
Son habit de lumière est caché sous des langes,
Il change en un toit vil son palais glorieux.

Le Fort, l’Ancien des jours, est faible et dans l’enfance ;
L’Invisible se voit ; Dieu même prend naissance ;
L’Immortel est mortel, et l’Immense est borné.

Enfin, je l’aperçois couché dans une étable ;
Et ravi, je m’écrie : Éternel nouveau-né,
Qu’en ton abaissement tu parais adorable !


7 : Jésus-Christ en sa croix, dit St. Augustin, n’avait pour sa pourpre que son sang ; mais ici, dit St. Bernard, il cache la pourpre de la Divinité sous le cilice de notre mortalité. 8 : Hélène fit bâtir dans ce lieu obscur un temple superbe, qui se voit voit encore aujourd hui. 14 : Nous l’adorons, et nous l’embrassons dévotement, en la crèche, en la croix et au sépulcre, infirme, sanglant et pâle pour l’amour de nous. (St. Bernard)

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