Sonnets Chrétiens


Livre Troisième — Sonnet IV

Sur la Naissance de Notre Seigneur
Consolation

Misérables pécheurs, qui, dans un juste effroi,
Redoutez de l’enfer et les feux et les gênes,
Accourez, pleins de joie, au berceau du grand Roi,
Qui de ses doux regards, peut soulager vos peines.

Il arrive des Cieux : je l’entends, je le vois.
Loin de nous pour jamais, ô terreurs inhumaines !
Jésus nous garantit des foudres de la loi ;
Il vient fermer l’enfer, il vient briser nos chaînes.

Jésus à la mamelle, et Jésus au berceau !
Est-il, dans l’univers, un spectacle si beau ?
N’est-ce pas ici l’Arche avec toute sa gloire ?

Cet admirable enfant n’est-il-pas le Dieu fort,
Qui, naissant pour combattre, a déjà la victoire,
Et qui n’est fait mortel, que pour dompter la mort ?


3 : Le berceau de Jésus est ici l’Arche mystique, où l’on peut appliquer ce mot du sage : Le Rois assis sur son trône dissipe tout mal par ses regards. 5 : L’Écriture n’en marque précisément ni la saison, ni le jour. Il faut méditer avec humilité ce silence mystérieux. 13 : Jésus peut dire, en entrant au champ de bataille, comme César après en être sorti : Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu.

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