Sonnets Chrétiens


Livre Troisième — Sonnet XVII

Sur la Parabole des Vierges
Prière

Rédempteur immortel, Époux incomparable,
Qui, par le prix sans prix de ton sang précieux,
Laissant à ton Église un salut admirable,
As quitté notre Terre et regagné les Cieux.

Que jamais du péché le sommeil détestable,
Avec ses noirs pavots, n’assoupisse mes yeux ;
Mais qu’en la courte nuit du siècle périssable,
Je veille, en attendant ton retour glorieux.

Que la lampe à la main, comme une vierge sainte,
Brûlant d’un zèle ardent, et d’une foi non feinte,
Vers toi, mon cher Époux, je marche incessamment.

Que t’ayant de mes vœux la constance asservie,
Et gardé de mon cœur la porte uniquement,
Tu m’ouvres dans la mort la porte de la vie.


13 : La porte de ton cœur a comme deux battants, la convoitise et la crainte. Ferme-les au Démon, et les ouvre, à Jésus-Christ. (St Augustin) 14 : La mort lui fut la porte de la vie. (Épitaphe d’Adrien premier) La porte de la vie t’a été ouverte. (Épitaphe de Berenger). C’est là où demeure l’Epoux céleste, et où sont reçues les vierges chastes et saintes, qui ont conservé leurs lampes ardentes, et leurs habits purs et sans tache. (St. Chrysostôme)

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