Sonnets Chrétiens


Livre Troisième — Sonnet XVIII

Sur les Miracles de Notre Seigneur

Quel autre, qu’un vrai Dieu pourrait faire à nos yeux,
Ces beaux, ces grands exploits, d’éternelle mémoire ?
Quel autre assujettir l’Eau, la Terre, et les Cieux,
Et des plus fiers démons remporter la victoire ?

Miracles inouïs, actes prodigieux !
Le sourd entend Jésus, l’aveugle voit sa gloire ;
Le malade, le mort, à sa voix, en cent lieux,
Quitte son lit mortel, sort de sa tombe noire.

Hélas ! mon doux Sauveur, regarde mon tourment ;
Dans l’état du péché, je suis fatalement
Sourd, aveugle et malade, et mort dès ma naissance.

Etends sur moi ta main, grand Roi de l’univers !
Et par un seul effet de ta haute puissance,
Tu feras en moi seul ces miracles divers.


2 : Dans les miracles que notre Seigneur, naissant, vivant, mourant, mort et ressuscité, a faits sur la terre, sur l’eau, et dans les trois cieux dont parle l’Ecriture, on peut remarquer diverses manières et diverses gradations, qui en augmentent beaucoup le prix et la merveille. Et même il semble que pour les faire paraître plus admirables, Dieu avait voulu laisser son Eglise neuf cents ans sans miracles, c-à-d, depuis Élisée jusqu’à Jésus-Christ.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant