Sonnets Chrétiens


Livre Troisième — Sonnet XX

Sur la Pénitence de la Pécheresse

Rebelle créature, enfin tu rends les armes ;
Et rompant du péché les filets et les nœuds,
Tu viens, les yeux changés en deux sources de larmes,
Eteindre de ton cœur les impudiques feux.

De ce cœur criminel les trop justes alarmes,
Aux pieds du Rédempteur te font pousser tes vœux,
Décharger tes soupirs, renoncer à tes charmes,
Et porter tes parfums, ta bouche et tes cheveux.

Tes vœux sont exaucés, illustre pénitente !
L’effet de tes soupirs surpasse ton attente,
Et tu reçois l’arrêt du bonheur éternel.

Grand Dieu ! si de ton Fils je n’ai pas la présence,
Pour m’annoncer ainsi mon pardon solennel,
Fais-m’en par ton Esprit prononcer la sentence.


6 : D’autres femmes étaient allées trouver Jésus-Christ pour la guérison du corps. Celle-ci seule le vient trouver pour la guérison de son âme, témoignant par-là qu’elle le regardait, non seulement comme un homme, mais comme un Dieu. (St. Chrysostôme) 8 : Couverte de plaies, elle vint se jeter aux pieds du céleste Médecin, et le Médecin permit à la malade de le toucher, parce qu’il était lui-même son médicament et sa guérison. (St. Augustin)

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