Sonnets Chrétiens


Livre Troisième — Sonnet XXXIII

Sur l’Ascension de Notre Seigneur

Merveille sur merveille, et grandeur sur grandeur,
Incomparable Jour ! Allégresse publique !
Où l’auguste Jésus, sur un char magnifique,
Fait briller dans les airs sa plus vive splendeur.

Que, tout ce que le Ciel contient dans sa rondeur,
Que la bande des saints, que la troupe angélique
Accoure à ce spectacle, et tonnant un cantique,
Témoigne au puissant Roi son zèle et son ardeur.

Haussez-vous, grands portails d’éternelle structure ;
Et sur vos riches fronts, dans cette conjoncture,
Exprimez votre joie aux yeux de l’univers.

Le Dieu qui vous a faits, le monarque de gloire,
Sur la Terre a vaincu, par cent combats divers ;
Et son triomphe, au Ciel, doit suivre sa victoire.


3 : Le corps glorieux du Seigneur n’avait pas besoin d’une nuée pour le porter dans le Ciel. Mais ce char lui fut donné pour la magnificence du triomphe, puisque c’est le char de Dieu même, comme il paraît dans les Psaumes. La créature, dit un Ancien, rend partout obéissance à Jésus-Christ, son Créateur. Les astres marquent sa naissance, et ils se couvrent dans sa Passion. Les nuées le portent au Ciel, et elles l’accompagneront lorsqu’il reviendra pour juger le monde.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant