Sonnets Chrétiens


Livre Troisième — Sonnet XXXVII

Sur le Martyre d’Etienne

Qu’il sorte de sa tombe, et qu’il se montre à nous,
Ce premier des martyrs, qui d’un cœur invincible,
Couvert du bouclier d’une force invisible,
Soutint l’assaut mortel d’une grêle de coups !

Loin d’exciter nos pleurs, son sort nous rend jaloux.
Voyez ce saint athlète, aux douleurs insensible,
Et vainqueur, au plus fort d’un combat si terrible,
S’endormir doucement sur un lit de cailloux.

Son nom, dès le berceau, lui promit la couronne ;
Et Dieu, qui dans la gloire aujourd’hui la lui donne.
Lui fait voir sur la Terre un prix si glorieux.

Prêt d’entrer dans le Ciel, ô paradoxe étrange !
Il semble que le Ciel soit entré dans ses yeux ;
Et qu’Etienne mortel, en mourant, soit un ange.


4 : L’Ecriture sainte lapide les hérétiques. (St. Athanase) Comme donc les paroles de St. Etienne avaient lapidé les Juifs, les pierres des Juifs le lapidèrent à leur tour (St. Augustin). 9 : Le nom d’Etienne signifie une couronne. 13 : Il fut seul des vivants sur la Terre associé avec St. Paul, son cousin, comme on l’estime, au privilège d’avoir vu Jésus-Christ dans la gloire de son Ciel. 14 : Il était revêtu de la gloire et de la dignité des anges. (Tertullien)

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