Sonnets Chrétiens


Livre Troisième — Sonnet XXXVIII

Sur la Conversion de Saint Paul

Grand berger d’Israël, que ta haute puissance
Arrête les efforts de ce loup furieux ;
De ce Saul, qui poursuit tes troupeaux précieux,
Altéré de leur sang, armé de violence.

C’en est fait : tu parais en ta magnificence,
Suspendu dans les airs, terrible, radieux,
La foudre dans la bouche, et l’éclair dans les yeux,
Pour terrasser sa fière et barbare insolence.

Ta lumière et ta voix ont pénétré son cœur ;
Et l’ennemi se voit, aux pieds de son Vainqueur,
S’écrier tout tremblant : Que veux-tu que je fasse ?

Enfin dans un moment, ô puissant Rédempteur !
Tu fais, d’un loup cruel, un agneau de ta grâce.
Et cet agneau sera des agneaux le pasteur.


3 : Premièrement Saul, fier, superbe et élevé ; et puis Paul, humble, obéissant et soumis. Saul par sa malice, Paul par la grâce de Dieu. (St. Augustin) 9 : Une flèche fut tirée du Ciel et l’ennemi de Jésus-Christ tomba par terre, frappé au cœur. (St. Augustin) 14 : Au matin, un loup ravissant la proie ; au soir, un pasteur donnant la nourriture. On tient qu’il avait alors trente-trois ans. (St. Augustin)

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