Sonnets Chrétiens


Livre Troisième — Sonnet XXXIX

Sur la Prison et la Délivrance
de Saint Pierre

Du prisonnier Céphas voyez la fermeté !
Cent personnes, en lui, plus que lui prisonnières,
Redoutent du tyran les forces meurtrières ;
Lui seul, dans ce péril, repose en sûreté.

Pierre, réveille-toi ; l’ange est à ton côté ;
De tes gardes veillants il ferme les paupières,
De ton cachot affreux il ouvre les barrières,
Et fait tomber les fers de ta captivité.

Du captif délivré l’incertaine pensée,
Dans cet heureux moment, se trouve balancée,
S’il n’est libre qu’en songe, ou libre en vérité.

Reviens à toi, grand saint ; béni ta délivrance ;
La main du Tout-puissant te met en liberté,
Pour ranger l’univers à son obéissance.


1 : Céphas en Syriaque est le nom de Pierre, ici vrai rocher par sa fermeté. 3 : C’était Hérode Agrippa. Il avait déjà fait trancher la tête à St. Jaques le Majeur, fils de Zébédée, et il vouloir faire mourir St. Pierre le lendemain. 12 : Dieu délivre ici Pierre, et il ne le délivra pas dans son martyre. Est-ce qu’en ce temps-là Pierre n’était plus saint ? Non : mais c’est qu’alors Dieu voulut le délivrer de tous ses maux. (St. Augustin)

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