Sonnets Chrétiens


Livre Quatrième — Sonnet XXII

Premier Adieu du Mourant
A la Terre

Le voici, le beau jour, le jour tant désiré,
Où mon saint Rédempteur veut recevoir mon âme.
Mon cœur s’élève à lui, mon cœur est tout de flamme,
Pour s’élancer au Ciel, où j’ai tant aspiré.

Doux moment, par mes vœux tant de fois attiré,
Tu viens couper enfin de mes malheurs la trame.
Jésus, que par la foi j’embrasse et je réclame,
M’enlève d’une Terre où j’ai tant soupiré.

Adieu, Terre couverte et d’horreurs et de charmes ;
Terre pleine d’erreurs, d’iniquités, d’alarmes ;
Dont même les douceurs excitent ma pitié.

Si du mortel combat, passant à la victoire,
Je laisse dans ton sein ma fragile moitié,
Dieu seul sera mon tout dans le sein de la gloire.


4 : O belle et brillante maison ! mon cœur t’aime, il est ravi de tes beautés. (St. Augustin) 8 : Mon Pasteur me portera lui-même dans la maison de mon Dieu, pour y jouir des délices de ceux qu’il a réconciliés par son sang. (St. Augustin) 11 : Les vaines joies du monde mériteraient d’être pleurées. (St. Augustin) 14 : Dans la sainte Jérusalem ton Dieu te sera toutes choses. (St. Augustin)

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant