Sonnets Chrétiens


Livre Quatrième — Sonnet XXX

Sur le Tombeau du Fidèle
Épitaphe

La mort n’a renfermé sous cette tombe noire,
Que d’un fidèle heureux le simple vêtement.
L’espérance et la foi l’ont porté dans la gloire,
Quand sa robe en dépôt fut mise au monument.

Passant, lis son bonheur, et bénis sa mémoire.
En sortant de la vie il sortit du tourment ;
Il obtint dans sa mort l’immortelle victoire,
Et le siècle sans fin dans son dernier moment.

L’esprit vola joyeux à la voûte éternelle ;
Et laissant au tombeau sa dépouille charnelle,
Fut prendre avec les saints un habit glorieux.

Ne pleure point le corps qui se change en poussière ;
Car enfin le Sauveur, lorsqu’il viendra des Cieux,
Changera cette poudre en un corps de lumière.


6 : En quelque lieu que soit notre chair, elle est en dépôt en la main de Dieu, en Jésus-Christ, le fidèle Dépositaire, qui rendra Dieu à l’homme, l’homme à Dieu, l’Esprit à la chair, la chair à l’Esprit, l’Époux à l’épouse, l’épouse à l’Époux. (Tertullien) 10 : Ayant mis bas l’équipage de la chair, l’âme a revolé plus légère à son tuteur. (St. Jérôme) Il a laissé ici la dépouille de la chair, s’envolant vers les astres. (Épitaphe de 5t. Hilaire d’Arles) Que ce vol au Ciel est beau ! (St. Ambroise)

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