La Résurrection de Jésus-Christ

III
Sépulture du Seigneur

… il a été enseveli.

1 Corinthiens 15.4

1. La sépulture elle-même.

1.1 — L’ensevelissement.

Après avoir obtenu de Pilate la permission de disposer du corps de Jésus, Joseph d’Arimathée acheta un linceul (Marc 15.46) et se rendit auprès de la croix ; le corps de Jésus y était encore suspendu : Joseph le descendit (Marc 15.46 ; Luc 23.53), probablement avec l’aide de soldats et aussi de Nicodème, comme lui, membre du Sanhédrin et disciple secret de Jésus. C’est le quatrième Évangile qui nous parle de Nicodème et il nous apprend qu’il vint à Golgotha, portant (ou faisant porter) un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres (Jean 19.39).

« La myrrhe est une gomme odoriférante ; l’aloès, un bois de senteur. Après les avoir triturés, on en faisait un mélange que l’on étendait sur le linceul dans lequel on enveloppait le cadavre. Probablement on coupait ce drap par bandes pour envelopper les membres à part. Les cent livres rappellent la profusion avec laquelle Marie avait répandu le nard sur les pieds de Jésus : c’est ici un hommage vraiment royal. » (Godet)

Matthieu, Marc et Luc disent que Joseph enveloppa le corps de Jésus dans un linceul ; Jean, que Joseph et Nicodème l’enveloppèrent de bandelettes, suivant la coutume suivie par les Juifs pour la sépulture. Peut-être que le linceul fut découpé en bandelettes, comme Godet le juge probable. Peut-être qu’il y eut à la fois linceul et bandelettes. Jean lui-même, qui ne parle que de bandelettes au ch. 19, distingue plus tard entre les bandelettes et le linge qui était sur la tête (Jean 20.7).

Jésus étant mort environ à trois heures de l’après-midi et le sabbat commençant à six heures, il fallait se hâter si l’on voulait que tout fût terminé avant le commencement du sabbat ; aussi ne saurait-on s’étonner que les pieuses femmes demeurées fidèles au Sauveur considérassent comme provisoires les soins donnés par les deux sénateurs pour embaumer le corps de Jésus. Le peu de temps dont on disposait explique encore, d’après St. Jean, le choix du sépulcre où le corps fut déposé : Or il y avait dans l’endroit où il avait été crucifié un jardin, et dans le jardin, un sépulcre neuf, dans lequel personne n’avait encore été mis ; ce fut donc là, à cause de la préparation des Juifs, parce que le sépulcre était près, qu’ils mirent Jésus (Jean 19.41-42).

Matthieu et Luc disent, comme Jean, que c’était un sépulcre neuf, où personne n’avait encore été mis (Matthieu 27.60 ; Luc 23.53). Ils ajoutent, avec Marc 15.46, qu’il était taillé dans le roc. Matthieu rapporte seul qu’il appartenait à Joseph et que c’est lui qui l’avait fait tailler.

Matthieu et Marc disent que Joseph roula une grande pierre à l’entrée du sépulcre (Matthieu 27.60 ; Marc 15.46 ; 16.4). Ce n’est que plus tard que Luc et Jean parlent de cette pierre, en racontant l’arrivée des femmes le dimanche matin (Luc 24.2 ; Jean 20.1).

Joseph et Nicodème n’étaient point seuls quand ils rendirent ces honneurs au corps du Seigneur. Matthieu 27.61 : Or il y avait là Marie-Madeleine et l’autre Marie, assises en face du tombeau. Marc 15.47 : Or Marie-Madeleine et Marie, mère de Joses, regardaient où il était mis. Luc 23.55 : Or les femmes qui étaient venues avec lui de la Galilée, l’ayant suivi, observèrent le sépulcre et comment le corps était mis.

Luc ajoute au verset suivant : Et s’en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums, et pendant le sabbat, elles se reposèrent selon le commandement. De son côté Marc place après le sabbat, au samedi soir, l’achat des aromates, afin d’oindre le corps du Seigneura. Cette légère divergence ne saurait nous embarrasser : il est très possible et même très probable qu’il y eut à la fois des préparations avant le sabbat et des emplettes après, si ce n’est même avant et après : les amies du Seigneur avaient si peu de temps le vendredi qu’elles n’auraient fait alors que les achats les plus pressés.

aMarc 16.1. Il s’agissait donc d’autres soins à donner que ceux dont s’étaient déjà acquittés Joseph et Nicodème, puisqu’il était question d’une onction. Comp. Jean 12.3, 7.

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