La Résurrection de Jésus-Christ

1.2 — Les anciens tombeaux juifs.

Dans une étude du genre de celle que nous poursuivons, il ne saurait être sans intérêt de grouper toutes les données des Évangiles concernant le sépulcre où fut déposé le corps du divin Maître, afin de nous faire une idée de ce sépulcre, aussi juste que possible. Nous en comprendrons mieux les grandes scènes qui suivirent la résurrection de Jésus.

Mais essayons auparavant de faire une brève description des anciens tombeaux juifs, tels qu’on en trouve encore un grand nombre dans les environs de Jérusalem : dans ce but, nous profiterons à la fois des renseignements fournis par Tobler dans son livre sur Golgotha et de ceux qu’a bien voulu nous donner de vive voix le Dr Pierotti.

Les anciens Juifs avaient leurs tombeaux dans des grottes creusées dans le roc. Ces grottes étaient creusées ou sur un sol plat ou sur une pente. Le premier cas n’avait lieu que rarement, comme occasionnant beaucoup plus de travail et de dépense, puisqu’il fallait commencer par creuser assez profondément une place de devant (Vorraum, atrium), pour obtenir une paroi verticale, où la grotte devait être taillée dans une direction horizontale. Dans le second cas, que favorisait particulièrement la position de Jérusalem, on pouvait se borner à tailler verticalement une petite paroi de rocher, mais dans ce cas, comme dans le premier, il y avait toujours une place de devant. Cette place taillée dans le roc, pouvait en être entourée à droite et à gauche et même en être plus ou moins recouverte, de manière à constituer une première grotte qui était ouverte.

L’entrée de la grotte intérieure était presque toujours carrée, mais d’ailleurs très différente, tantôt grande, large, haute, ornementée, tantôt, et le plus souvent, étroite, d’environ trois pieds de haut et presque autant de large. Elle était ordinairement fermée, pour éviter toute profanation, et elle l’était par une pierre, souvent de forme ovale et d’une épaisseur d’environ trente centimètres.

[On trouve encore de ces pierres, et on en trouve même qui, ajustées à une des parois, ouvraient ou fermaient l’entrée, suivant le sens dans lequel elles étaient poussées, exactement comme nos portes. Le Talmud appelle la pierre qui fermait le sépulcre גּוֹלָל de גל.ֻל, (rouler).]

Cette entrée conduisait dans la ou les chambres sépulcrales qui étaient carrées, tantôt plus grandes, tantôt plus petites.

Dans les chambres sépulcrales, on trouve quatre espèces de tombeaux :

  1. La fosse verticale, qui est très rare ;
  2. La fosse horizontale, qui est la plus commune. Elle était creusée dans une des parois, perpendiculairement à elle et en forme de four.
  3. Le tombeau à banquette plate. Le corps était alors déposé, non dans une fosse verticale ou horizontale, mais sur un banc creusé dans une des parois du rocher parallèlement à cette paroi, et haut de deux pieds. Quelquefois il y a de ces banquettes le long de trois parois, quelquefois le long d’une seule ;
  4. Le tombeau à banquette creusée ou couchette, où la banquette, qui s’élève à deux pieds et demi de hauteur, est creusée en carré à un pied de profondeur. Cette espèce de tombeau ne se rencontre pas souvent.

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