Commentaire sur l’Épître aux Galates

§ 12. Conclusion. Actualité de la foi ; sa puissance ; ses rapports (3.25-29)

Par la présence réelle de la foi, Paul conclut à la nullité de la loi (3.25), et par l’assimilation personnelle de cette foi, à la possession de la filialité, une et universelle, de la bénédiction abrahamique (3.26-28). Dans le v. 29, il concentre, enchaîne et résume tous ses raisonnements, et revenant sur sa pensée, il la remonte par les degrés qu’il a déroulés. Il était parti de Dieu, donnant promesse à Abraham et par Abraham à toutes les nations, au moyen de Christ ; il arrondit ses arguments en concluant : si vous êtes à Christ, vous êtes les vrais descendants d’Abraham, et dès lors les héritiers des promesses et des bénédictions de Dieu.

3.25

25 mais la foi étant venue, nous ne sommes plus sous précepteur,

Paul a voulu démontrer la non-valeur de la loi pour des chrétiens en exposant son économie et son dessein ; œuvre de préparation, elle doit disparaître lorsque se montre le Soleil d’en haut ; aussi conclut-il : Donc maintenant que la foi est venue, nous ne sommes plus, de fait et de droit, sous le pédagogue ; par où il est évident que mes adversaires sont dans l’erreur. — ὑπὸ εἵναι, être sous, c’est-à-dire, soumis à l’empire de (Romains 3.9 ; 1 Corinthiens 9.20 ; Galates 4.2, 21 ; 5.18), est suivi de l’accusatif dans les écrits de Paul et chez les Attiques aussi, quoique chez ceux-ci plus souvent du datif. (Platon, De leg. Hérodote.)

3.26

26 car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ,

Fils de Dieu. Dans le Nouveau Testament on appelle ainsi ceux dont les sentiments sont de telle nature que Dieu les approuve et les aime (Matthieu 5.9, 45 ; Luc 6.35 ; Romains 8.14, 19 ; 9.26). L’héritage de Dieu ou la félicité est l’effet de cette ressemblance filiale et de cette approbation divine. Les enfants soumis au pédagogue étaient esclaves ; les enfants de Dieu sont libres, et admis auprès de leur Père sans en être jamais plus séparés par la discipline pédagogique intérimaire (1 Corinthiens 4.15). — πάντες égal à τὰ πάντα v. 22. L’apôtre est toujours dominé par sa pensée générale qui ressort dans le pluriel du verbe v. 25-26, dans les v. 28-29, et au commencement du v. 27 par ces mots : tous ceux qui. Ce raisonnement général, applicable aux Juifs et aux païens, démontre, soit dit en passant, que les églises galates étaient composées de ces deux éléments. — De la société avec Christ comme Fils de Dieu résulte pour tous le nouveau rapport de filialité avec notre Père et la participation à l’esprit de vie.

3.27

27 puisque tous ceux qui avez été baptisés à Christ, avez revêtu Christ

Βαπτίζω εἰς τινά ; subir une lotion sacrée par laquelle on se déclare uni et attaché à quelqu’un ; se reconnaître par ses croyances, par ses discours et par ses actions dépendant de son autorité (1 Corinthiens 10.2 ; Romains 6.2). L’essentiel dans le baptême est l’entrée en société avec Christ et l’admission dans son corps spirituel, dans l’église de ses rachetés (1 Corinthiens 12.13). — L’immersion juive passa aux pagano-chrétiens ; elle était bien propre à signifier la pensée de Christ, je veux dire le plongement de tout l’homme dans un nouvel esprit de vie. — Paul s’empare des deux actes, l’immersion et l’émersion, et y trouve un rapport avec J. C., mort et ressuscité, ou le symbole de la direction négative et positive de la vie ; il faut d’abord mourir à ce qui est anti-divin, pour renaître ensuite à une nouvelle vie divine. La foi a pour objet ces deux moments suprêmes, la passion rédemptrice et la résurrection glorifiante de J. C. Dans l’union pistique avec sa mort, s’approprier l’œuvre réhabilitante accomplie par elle en mourant au moi et au monde ; et dans la foi à sa résurrection gage de la vie éternelle, ressusciter, individualité transfigurée, à une existence neuve et vouée non plus au monde mais à Lui seul (Romains 6.4) voilà le sens intime du baptême. — L’idée pure du baptême veut que l’acte extérieur harmonise avec l’état intérieur ou le baptême spirituel ; sans cet accord, le premier ne signifie rien (Tite 3.5 ; Éphésiens 5.26). — ἐνδύω (Romains 13.14), se dit au propre des vêtements et autres choses extérieures qu’on adapte au corps, et au figuré, des facultés, des énergies qu’on acquiert ; on désigne ainsi ceux qui prennent les mœurs, le caractère, l’esprit, la manière de sentir, de penser et d’agir d’un autre (Luc 24.49 ; Colossiens 3.10, 12 ; Éphésiens 6.11 ; 1 Corinthiens 15.53 ; Job 24.14 ; Ésaïe 51.9 ; Psaumes 93.1). On a fait diverses conjectures pour expliquer cet usage du mot revêtir ; les uns l’ont rapporté à la coutume qu’avaient les païens de mettre en l’honneur des dieux, dans les cérémonies sacrées, des habits qui différaient des ordinaires ; d’autres à la toge romaine, prérogative de l’âge viril ; d’autres à l’installation du grand prêtre juif, installation qui depuis le second temple se faisait par le revêtement de l’habit sacerdotal ; il nous semble plus simple de le rattacher à l’habitude de revêtir de nouveaux habits après la lotion sacrée, à la nécessité de mettre un costume propre, pur, après l’immersion et l’émersion. Chrysos., Hom. 24 sur Rom., s’exprime ainsi : Nous disons des amis : tel a revêtu, etc., annonçant par là son grand amour, et leur constante société. Paul se sert, dit Calvin, de la similitude de l’habit pour signifier que les Galates étaient entés en Christ, de telle sorte qu’ils portaient devant Dieu le nom et la personne de Christ, et qu’ils étaient estimés plutôt en Lui-même qu’en eux-mêmes.

3.28

28 dans lequel il n’y a ni Juif ni Grec, ni esclave ni libre, ni homme ni femme, étant, vous tous, un en Christ-Jésus ;

ἔνι (Colossiens 3.11 ; Jacques 1.17). Winer pense que c’est la préposition ἒνι, ἐν, qui, ainsi que ἓπι et παρὰ, est employée sans le verbe être, et que l’on trouve fréquemment chez les poètes et les prosateurs attiques. (Gram. 73-74) ; il traduit : Il n’a plus dans ceux qui sont baptisés, etc. D’autres prétendent que c’est une contraction de ἐνεστι. Du reste le sens est toujours le même : Il n’y a pas en Christ, dans l’assemblée de ceux qui le confessent, etc. ; synonyme du sens (Romains 10.12 ; 1 Corinthiens 12.13 ; Colossiens 3.11). « Dans la distribution des biens divins les différences de nation, de position sociale, de sexe, ne sont rien. — « Ni Juif, ni Hellène » désignent en général les antipathies religieuses nationales ; les orgueils de naissance, les idées de différences de races qui caractérisent les peuples antiques. L’idée et le sentiment du vrai Dieu ou l’unité religieuse étant perdus, l’idée et le sentiment de la vraie humanité ou l’unité humaine ne pouvaient qu’être profondément oblitérés, car le fractionnement subjectif du Créateur entraînait forcément le morcellement hostile des créatures. — δοῦλος, esclave. Il existait avant le christianisme un droit universel, écrit dans toutes les constitutions civilisées, exercé par toutes les nations, sanctionné par les philosophesa, droit qui partageait le genre humain en deux races, l’esclave et la maîtresse. D’après lui, la race qu’il vouait à l’esclavage était bête de somme, chose susceptible d’être vendue, enchaînée, torturée et brisée au gré d’une capricieuse et cruelle domination. L’esclave était un mercenaire perpétuel, dit Sénèque, avec cette différence qu’il recevait son salaire en nature ». Il ne pouvait ni se marier, ni tester, ni hériter ; légalement il ne possédait rien ; aux yeux des maîtres il était tout au plus une seconde espèce humaine ou même moins que l’homme. La législation ne faisait aucune différence entre lui et les bêtes, et la loi Aquilia ordonnait la même peine contre celui qui aurait tué l’esclave d’autrui ou sa bête de somme, le condamnant simplement dans l’un et l’autre cas à en payer le prix et élevant ou abaissant ce prix suivant que l’esclave était valide ou infirme. — Il n’était pas plus regardé qu’un chien ; on l’enchaînait à la porte comme portier, et souvent il était vendu avec la maison comme partie intégrante de la construction. Il n’avait pas le droit de parler à son maître qui poussait l’orgueil jusqu’à l’appeler par écrit, par un geste ou un bruit de doigts, de peur de prostituer ses paroles. Un accès de toux, un éternuement, un hoquet, un souffle étaient autant de crimes suivis de châtiment, car tout était permis contre des esclaves. » Les châtiments étaient la fourche, le fouet, la torture, la marque, les chaînes, la prison, la mort par le crucifiement. On attachait sur la poitrine du condamné un écriteau indiquant son crime ; on le conduisait à travers le forum en le battant de verges, sur une place destinée à son supplice. Aucune loi ne les protégeait. La législation ne s’était occupée d’eux que pour les châtier. Quand un maître avait été assassiné chez lui, la loi condamnait à périr par le supplice de la croix, tous ceux indistinctement qui s’étaient trouvés sous le même toit au moment du crime. — Le prix d’acquisition variait depuis 500 fr. jusqu’à 20 et 41 mille fr. suivant qu’ils étaient pour la ville, pour la campagne, pour le luxe, ou qu’ils étaient instruits dans les arts libéraux. — Ils étaient très nombreux à Rome ; dans la proportion de trois sur deux citoyens libres. Ils provenaient de la guerre ; la victoire était la pourvoyeuse de la servitude ; les maquignons les achetaient de la république ou des soldats. La piraterie en fournissait beaucoup. — Les enfants qui naissaient des contubernia étaient esclaves, vernæ. C’était de la part des maîtres une exploitation lucrative et une branche d’industrie. (Voyez Dézobry, tom. I, lettr. 10.) — ἐλεύθερος, libre, comme par exemple, le citoyen romain qui avait le droit de cité romaine. Ce droit se composait des droits de liberté ; de race et de famille ; de mariage ; de paternité ; de tutelle ; de propriété légitime ; de testament et d’héritage ; de cens ; de milice, de suffrage et d’honneurs. Le droit de liberté consistait à ne dépendre de personne, à ne jamais pouvoir être réduit en servitude, jamais battu de verges, jamais mis à mort. Ce dernier privilège ne consistait que dans la faculté qu’on laissait au citoyen d’éviter la condamnation en s’exilant ; car s’il attendait qu’elle fût prononcée, il la subissait comme esclave de la peine. On interdisait au coupable le feu et l’eau dans sa patrie et on le forçait à s’expatrier, ce qui lui faisait perdre son droit de cité. Le droit de famille et de race consistait à avoir des sacrifices particuliers qui se transmettaient par héritage, et à pouvoir en fonder. Le droit de mariage n’appartenait qu’aux libres ; sous Auguste, les alliances entre un citoyen et une affranchie, entre un étranger et une romaine étaient défendus. Le droit paternel donnait au père autorité absolue ; droit de mettre ses enfants en prison, de les faire battre de verges, de les charger de fers, de leur ôter la vie. Un fils était si bien regardé comme l’esclave de son père qu’il ne pouvait rien acquérir sans son consentement et que sa propriété s’appelait pécule, comme celle des esclaves. Par le droit de tutelle un père pouvait léguer sur ses enfants le droit que la nature lui arrachait en lui retirant la vie. Il n’y a rien de remarquable sur les autres droits. Celui d’honneur rendait un citoyen apte à toutes les magistratures et à tous les sacerdoces. Ce droit de cité romaine était exclusif de tout autre droit de cité. Il ne pouvait être enlevé à un citoyen malgré lui, hors les pas de condamnations judiciaires. Il était la faveur la plus insigne que des étrangers pussent recevoir. Il formait aux yeux du peuple une sorte de royauté. La simple exclamation, Je suis citoyen romain, arrêtait tout attentat contre l’inviolabilité personnelle. C’était le cri des victimes du fameux Verrès, et des pirates que Pompée fut chargé de détruire. Ce fut celui de Paul. (Voyez Dézobry, lettr. 31). — Mâle et femelle, homme et femme. Les différences que le sexe avait établies ne devaient pas trouver place dans l’empire de Christ. A l’époque de Paul, la femme par sa condition de femme devait toujours demeurer en tutelle. La loi la considérait comme l’enfant, la fille légale de son mari. Le mari était son ami, son tuteur, son père. Les femmes étaient dans une dépendance absolue. L’esprit des sociétés antiques se voit en ce que les femmes portaient le nom de leur mari ; c’est par tradition que cet usage nous est venu. La famille n’existait pas. — πάντες, etc., car vous êtes tous un, tous comme n’étant qu’un homme (Éphésiens 2.15). Vous êtes une seule parenté tous égaux en droit, en filialité divine, en dignité, en communauté du salut par J. C. Paul déduit l’unité des hommes entr’eux de leur unité avec Christ, de sorte que le rapport immédiat de chacun au Rédempteur est l’élément primitif, et l’idée et le fait de la société des fidèles ou de l’Eglise sont dérivés ou secondaires. Nous rencontrons ici l’une des différences fondamentales qui séparent le catholicisme et le protestantisme ; Irénée a dit : « Là où est l’Église, là est l’esprit de Dieu ; là où est l’esprit de Dieu, là est l’Église » ; le premier principe est celui des catholiques ; l’autre est celui des protestants. Ce n’est pas une seule et même chose, dit avec raison Twesten, de se sentir lié par les membres à la tête ou par la tête aux membres ; de s’adresser à l’Eglise pour aller à Christ, ou d’aller à Christ pour devenir par son esprit une pierre vivante dans le temple de l’Église ; de donner plus de valeur à la société extérieure, parce que sans elle et hors d’elle on ne peut arriver à la participation de l’intérieur ; ou à l’intérieur, à l’esprit, parce que sans lui il n’y a pas de vraie participation à l’Église. Dans le premier cas, l’association ecclésiastique reçoit une tout autre signification que dans le second. C’est de cette direction de l’Église catholique que sortit, appuyée sur le principe corrélatif et homogène, « hors de l’Église point de salut », l’influence toujours croissante de l’idée de l’unité ecclésiastique extérieure. — Ayant l’ère chrétienne, dit Granier de Cassagnac, il n’y a pas d’exemple d’émancipations systématiques opérées en masse par les anciens, au nom de quelque système philosophique ou philanthropique ; toutes les émancipations s’y faisaient d’une manière accidentelle et individuellement parce que l’esclavage était unanimement regardé comme un élément légitime et normal de la société. Saint Paul prêchait cette parole pour montrer combien était noble, libérale, civilisatrice, cette doctrine qui appelait à elle indistinctement toutes les infirmités humaines, qui relevait toutes les humilités, qui exaltait tous les abaissements, et devant laquelle il n’y avait plus ce qu’on avait vu jusqu’alors dans le monde, c’est-à-dire, des sociétés toutes remplies de contrastes ; des Juifs qui avaient la parole de Dieu, des Grecs qui ne l’avaient pas ; des esclaves qui étaient vendus, des libres qui les achetaient ; des hommes qui avaient l’autorité dans la famille ; des femmes qui s’entassaient dans les harems, qui gémissaient, qui obéissaient et qui se taisaient. La signification sociale et la valeur progressive du christianisme brillent dans le dogme de l’égalité qui n’existait nulle part avant lui.

a – Platon, Traité des lois, dit : « Les esclaves n’ont que la moitié de l’âme ». Aristote appelle les enfants « les instruments animés de leurs pères ».

3.29

29 or si vous êtes de Christ, vous êtes donc postérité d’Abraham et héritiers par promesse.

Si vous êtes de Christ, croyants en Lui, un avec Lui et en Lui, vous êtes les descendants d’Abraham, les vrais Juifs, les enfants de Dieu, et les héritiers de sa promesse ou de la félicité éternelle, puisque Christ était le rejeton de la promesse (Romains 8.17 ; Éphésiens 3.6 ; Romains 9.7).

Ce paragraphe renferme des considérations sur la puissance sociale du christianisme que nous avons à cœur de faire ressortir. La transfiguration que produit l’Evangile est d’abord profondément personnelle. Elle a pour talisman la foi en Christ. Cette foi opère le dépouillement de notre conscience égoïste, et le revêtement des gloires de notre Sauveur, de sa conscience pure, transparente comme le ciel, infinie comme l’éternité, de sa lumière, de sa grâce, de sa vérité, de sa sainteté, et pour tout dire, de son amour. Notre être devient temple de son esprit. Ainsi entés dans l’âme du Christ et unifiés avec Lui, nous devenons nécessairement un avec ceux qui le sont avec Lui, et alors commence une merveille sociale. La conscience profondément tranchée de Christ et de sa vie divine en nous, enfante celle de son corps ou de l’Eglise, c’est-à-dire le sentiment d’une société qui embrasse toute l’humanité, qui s’élève au-dessus des limites de l’existence terrestre, et celui d’un esprit saint, indépendant du temps et de l’espace, qui anime tous les membres de cette société, d’un esprit, dis-je, un et éternel qui plane au-dessus de toutes les variétés, de toutes les différences et de toutes les imperfections de l’existence sociale terrestre, qui se subordonne tous ses éléments, les pénètre peu à peu de sa vertu dissolvante et absorbante pour les réorganiser harmoniques et vivants sur le modèle de la société idéale basée sur l’unité de l’amour. Et ce n’est pas une impuissante théorie ; le christianisme se met à l’œuvre dès son premier contact avec le monde antique, car la foi chrétienne est un amour et une action. Les oppositions les plus graves et qui paraissaient insurmontables aux païens ; les profonds antagonismes des sociétés antiques dont les sources se trouvaient dans les religions exclusives, dans les nationalités égoïstes, dans les degrés et les caractères heurtés de la civilisation, dans les contrastes d’éducation, de génie, de préjugés, d’organisation politique et de tempérament, s’effacent sous sa main puissante pour reconstituer de leurs éléments humains primitifs, une unité de vie sociale chrétienne. L’esprit nouveau porte son souffle régénérateur dans la société universelle dont le Juif et l’Hellène sont pris pour représentants, dans la société nationale dont les deux grandes faces étaient l’homme libre et l’homme esclave, dans la société domestique basée sur l’homme et la femme. Le sentiment prophétique des glorieuses réformes que le Verbe chrétien apportait au monde enflamme l’âme de Paul. La fertilité humaine présente et future pose devant lui, rayonnante de fraternité universelle, d’unité dans l’amour et dans l’esprit par sa foi à l’esprit et à l’amour éternels. Sa grande voix parlant de dévouement au milieu des haines nationales, de liberté au sein du mutisme et de l’esclavage universel, d’égalité en face de classifications dégradantes, sa voix attaquant, ébranlant tous les murs de séparation, toutes les servitudes, celles du foyer, celles du Forum, celles du Capitole, commence l’écroulement de toutes les hontes sociales devant l’unité de Dieu et la fraternité de la famille humaine, par l’amour du Fils, manifestation de l’amour du Père ; elle reconstitue par ses mâles et divins accents une société neuve, issue de Juifs, de Grecs, de Romains, d’esclaves et de libres, d’hommes et de femmes, une de foi vivante en Christ, et par Christ une d’amour avec Dieu et avec elle-même, sur la terre et dans le ciel, pour le temps et l’éternité.

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