Théologie Systématique – III. Dogmes Purs

2. Les deux états

A. Son abaissement ; — B. Son Exaltation : — Descente aux Enfers ; — Résurrection ; — Ascension ; — Séance à la droite de Dieu (son règne spirituel, universel et éternel). — Intercession. — Ces faits sont la base de la foi et de l’espérance chrétiennes, de la Christologie et de la Sotériologie de l’Église primitive.

A) Abaissement. — On a récemment soutenu que saint Jean ne dit rien et ne sait rien de ces deux états du Sauveur et que toute sa Christologie est en opposition avec la doctrine vulgaire du Status inanitionis. — Deux traits, entre bien d’autres, suffisent pour constater dans le quatrième Évangile la pensée qui fait le fond de la croyance ecclésiastique et que donnent des textes aussi positifs que nombreux dans le reste du Nouveau Testament. D’abord, le prologue : Au commencement était la Parole et la Parole était avec Dieu… et la Parole s’est faite chair ; ensuite, les premiers versets de la prière sacerdotale : Maintenant glorifie-moi, ô mon Père, de la gloire que j’ai eue auprès de toi… N’est-ce pas, pour le fond de la pensée et presque par l’expression, ce qu’enseigne saint Paul : Lequel, étant en forme de Dieu, etc. ?

Que saint Jean marque à peine l’abaissement du Seigneur, de l’œuvre de Jésus-christ, qu’il le présente comme le Fils de Dieu plutôt que comme le Fils de l’homme, qu’il montre son existence céleste à travers son existence terrestre, c’est tout naturel, puisqu’il se propose essentiellement d’unir les âmes au Verbe éternel, en relevant le côté divin de sa personne comme le côté interne de son œuvre.

On nomme état d’abaissement la condition dans laquelle le Seigneur a daigné descendre, par obéissance envers Dieu et par amour envers les hommes. L’Écriture oppose fréquemment cet état à la gloire dont il jouissait avant son apparition sur la Terre et à l’exaltation qui l’a suivie. Le Nouveau Testament ne parle de l’abaissement du Seigneur, de même que de sa divinité, de même que de tous les mystères de sa personne et de son œuvre, que dans l’intérêt de la foi et de la vie.

En laissant de côté les questions que la théologie avait cru pouvoir poser à ce sujet (et auxquelles elle revient), questions insolubles, puisque, dépassant les données bibliques, elles manquent de la seule lumière qui puisse les éclairer réellement ; en se bornant au fait révélé, et en l’envisageant avec le Nouveau Testament sous sa face religieuse, il s’y trouve un grand sujet de méditation et d’adoration, dont l’impression vivifiante s’accroît peut-être par les ombres qui le recouvrent à tant d’égards. Le Fils de Dieu, Celui par qui et pour qui toutes choses ont été faites, a revêtu notre nature pour opérer notre rédemption. Il est descendu à un tel degré d’abaissement qu’il devient un exemple d’humilité pour le moindre des hommes. Quel motif de renoncement et de dévouement dans ce mystère d’amour que l’apôtre appelle le grand mystère de piété !… Voilà l’une des raisons de la puissance du Christianisme, lorsqu’il est véritablement reçu par le cœur, quand il est comme une réalité et non comme une idée. La vie du Rédempteur doit se reproduire dans les rachetés ; ils ne participent à sa résurrection et à son ascension qu’en tant et qu’autant qu’ils ont participé à sa mort. Il s’est fait pauvre pour nous enrichir, il s’est donné à nous et pour nous afin que nous nous donnions à lui et pour lui. Oh ! qu’il est vrai que la foi doit opérer par la charité ! Et quand on a si peu de charité, de cette charité qui est l’Esprit de Christ, par conséquent l’esprit chrétien, qu’on a de motifs de douter de sa foi ! Avoir Christ, c’est tout, dirons-nous en abondant dans le sens de la direction nouvelle : mais c’est le Christ de l’Évangile, le Christ réel, qu’il faut avoir ; et pour l’avoir, il faut le croire…

On a souvent distingué entre l’abaissement ou le dépouillement (κενωσις) et l’humiliation (ταπεινωσις) ; on comprend alors sous le premier terme l’abandon ou l’obscurcissement des attributs divins, et sous le second l’assujettissement aux misères humaines. Mais c’est toucher à des faits dont nous ne voyons que les bords et vouloir préciser au-delà du possible.

On compte d’ordinaire cinq degrés dans l’abaissement de Jésus-Christ : sa naissance ou son incarnation, l’humble condition dans laquelle il a voulu paraître, les fatigues de son ministère, sa mort, sa sépulture…

B) Exaltation. — Dans l’exaltation de Jésus-Christ, on compte aussi généralement cinq degrés : descente aux enfers, résurrection, ascension, séance à la droite de Dieu, jugement. L’état d’exaltation tient à celui d’humiliation, dont il est le couronnement et le complément.

Descente aux Enfers. — On a considéré que le Symbole la joint à la sépulture, tantôt comme le premier acte de l’exaltation de Jésus-Christ, tantôt comme le dernier degré de son abaissement. Il y a eu là-dessus des opinions nombreuses… ; mais ce dogme, de quelque manière qu’on l’entende, n’a pas de fondement biblique tant soit peu assuré. Peut-être même n’en a-t-il pas réellement dans le Symbole. Il paraît certain qu’il portait d’abord seulement l’un ou l’autre des deux articles : « Il a été enseveli », « Il est descendu aux enfers ». A dater du ive siècle les deux articles s’y trouvent toujours ; et quand on les précise en les distinguant, le sépulcre marque d’une manière plus spéciale l’état ou le lieu des corps ; l’enfer (scheol, hadès) l’état ou le lieu des âmes.

Résurrection. — Sur ce grand fait, les Écritures sont aussi explicites que possible ; soit quant à sa certitude, soit quant à ses résultats… Il tient au fond dogmatique du Christianisme comme à son fond historique. En faire une « excroissance traditionnelle », c’est supposer des chrétiens avant le Christianisme. Il a pour lui, au suprême degré, et la preuve testimoniale et la preuve logique. La résurrection de Jésus-Christ est une preuve de la divinité de sa mission et de sa personne, et par là de la vérité des doctrines et des promesses évangéliques ; elle est un gage de notre propre résurrection, ainsi que de notre justification ; elle est aussi un symbole de notre régénération (Romains 6.4 ; 8.11 ; Colossiens 2.12 ; Éphésiens 1.20 ; 2.1-6). Son importance à ce dernier égard, je veux dire en tant qu’un des fondements ou des mobiles de la vie chrétienne, n’a pas toujours été assez appréciée et sentie. Il en a été de ce grand fait comme de la plupart des faits évangéliques ; la prédominance du côté dogmatique en a voilé le côté religieux et moral. Saint Paul en déduit des usages pratiques fort remarquables. Il rattache à la résurrection de Jésus-Christ la formation de l’homme nouveau, comme il rattache à sa mort la destruction du vieil homme ; il parle de sa vertu vivifiante, qu’il désire éprouver de plus en plus ; il y appuie toutes les dispositions chrétiennes (Colossiens 3.1). Nous ne saurions être trop attentifs à ces rapports spirituels que signale la Parole sainte entre les fidèles et le Sauveur, et qui nous montrent les faits de la rédemption se reproduisant, en quelque sorte, au fond des cœurs, dans un sens moral.

Ascension. — Jésus-Christ avait plusieurs fois prédit son ascension aussi bien que sa résurrection. Elle est impliquée dans tous les passages qui parlent de sa séance à la droite de Dieu, de son règne sur l’Église, de son habitation dans les cœurs…

Le retour de Jésus-Christ dans la gloire dont il jouissait avant la création, clôt son ministère ici-bas, et achève de dérouler devant nous la chaîne de nos destinées. Jésus-Christ est l’image, le type de l’humanité régénérée ; il est l’homme idéal. Son ascension doit nourrir notre foi au monde invisible ; nous attacher, de toute la puissance de notre être, à la recherche des choses d’En haut ; nous élever constamment vers ces demeures éternelles où nous a précédés, comme notre avant-coureur, Celui qui est la source de la grâce et de la vie, et nous pénétrer d’une inébranlable confiance en sa parole.

L’ascension de Jésus-Christ a mis en évidence ce monde supérieur dont nous portons en nous le pressentiment, et qu’annonce sa parole ; elle nous le dévoile et nous l’ouvre en quelque sorte ; nous pouvons dire avec l’apôtre : La vie éternelle a été manifestée et nous l’avons vue. L’importance religieuse de la fête où l’on en célèbre le souvenir n’est pas assez sentie dans nos églises.

Séance à la droite de Dieu. — C’est une image humaine exprimant un fait divin : la toute puissance du Rédempteur dans le Ciel et sur la Terre. De là son règne médiatorial, qui a pour but la conservation, l’accroissement et le triomphe final de l’Église, ou, en d’autres termes, le développement de l’œuvre de la rédemption, jusqu’à ce que les ennemis de Christ, et la mort même, le dernier de tous, aient été mis sous ses pieds.

L’un des trois grands caractères sous lesquels les prophètes avaient représenté le Messie, le plus saillant peut-être, est celui de Roi. Il est aussi désigné sous ce titre dans le Nouveau Testament, et plus souvent encore sous celui de Seigneur qui y correspond. Il le prend lui-même Matthieu 25.34,40 : Alors le Roi dira à ceux, etc. Dieu l’a élevé pour être Roi et Sauveur et pour donner à Israël la repentance et la rémission des péchés. Dieu l’a établi sur toutes choses pour l’Église, qui tire de lui sa force expansive et vivifiante, et brave, sous sa garde, les puissances de l’Enfer.

Le règne de Jésus-Christ est spirituel. Il n’est pas de ce monde. Il ne vient point avec éclat. Il se forme au dedans de l’homme, sous l’action du Saint-Esprit, par le moyen de la vérité et de la parole divine. Les armes de son royaume ne sont pas plus charnelles que ses lois ou ses félicités. — Il est certes déplorable que ce caractère constitutif, partout reconnu et proclamé en théorie, se voile sans cesse dans la pratique jusqu’à s’effacer. C’est la pente terrible que notre époque descend de jour en jour : la question chrétienne s’y est changée de nouveau, et se change de plus en plus en une question politique.

Le règne de Jésus-Christ est universel et éternel. Il domine sur toutes choses, les visibles et les invisibles ; il soutient et régit tout par sa parole qui a tout créé. Il a les clefs de la mort et de l’Enfer. A la consommation des temps (et c’est le dernier degré de son exaltation), il réveillera ceux qui dorment dans la poudre, il jugera les hommes et les anges, sa puissance souveraine ouvrira aux justes les séjours de sa gloire et poussera les méchants dans les ténèbres de dehors. Alors les mystères de la Providence et de la grâce seront accomplis, le rétablissement de toutes choses (αποκαταστασις παντων), but de la dispensation évangélique, aura lieu, le règne médiatorial de Jésus-Christ finira et Dieu sera tout en tous (1 Corinthiens 15.25). Devant ces immenses et mystérieuses perspectives que fait entrevoir la Révélation, l’imagination s’arrête, la raison s’incline, la foi adore, et la spéculation (qu’elles attirent) ne devrait s’y porter qu’avec une humble défiance d’elle-même…

Cette doctrine n’est guère présentée dans les Écritures que par ses rapports avec l’affranchissement des âmes : et c’est une doctrine capitale ; elle tient à tout le système chrétien ; ses effets moraux sont grands et nombreux ; elle fonde en partie nos devoirs envers le Sauveur (confiance, amour, soumission) ; elle nous montre que tout est en lui et par lui, dans l’œuvre du salut comme dans le Royaume des Cieux ; elle est un des éléments ou des mobiles de l’espérance chrétienne, Jésus-Christ promettant d’associer à ses triomphes ceux qui s’associent à ses combats… Tenons-nous donc sous le regard et sous la main du Chef éternel de l’Église, du bon Pasteur qui a donné sa vie pour ses brebis. Quelle douceur de s’appuyer sur lui avec une pleine assurance et dans les épreuves de la vie et dans les terreurs de la mort ! Et au grand et dernier jour, quelle inexprimable félicité de reconnaître en Celui qui paraîtra comme Juge, entouré de la puissance et de la gloire divines, le Sauveur qu’on aura aimé et servi ici-bas !…

Au dogme de la séance de Jésus-Christ à la droite de Dieu se joint celui de son intercession, du moins quand on en fait une partie de son office royal ; point contesté, car bien des théologiens l’unissent à son office sacerdotal, en s’appuyant sur des textes tels que 1 Jean 2.1-2.

L’intercession de Jésus-Christ prit une large place dans le dogme protestant, en opposition avec le dogme catholique de l’intercession des anges, des saints et de la Vierge. On la divisa en générale, ayant pour objet tous les hommes, et en spéciale, ayant pour objet les seuls fidèles. Les réformés rejetaient l’intercession générale, en appelant surtout à Jean 17.9.

Les passages qui servent de fondement à cette doctrine sont : Romains 8.34 : Christ est ressuscité, il est assis à la droite de Dieu et il intercède même pour nous (εντυγχανει υπερ ημων). — Hébreux 7.25 : Il peut toujours sauver ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux (εις το εντυγχανειν υπερ αυτων). — 1 Jean 2.1 : Nous avons un avocat auprès du Père (παρακλητον), savoir Jésus-Christ.Hébreux 9.24 : Jésus Christ est entré dans le Ciel même, pour comparaître (εμφανισθηναι) pour nous devant la face de Dieu (Cf. Hébreux 4.14-16).

Le terme d’où est sortie la croyance ou du moins la formule ecclésiastique est εντυγχανειν. Mais on est loin d’en rendre toute la portée et toute la force en le traduisant par intercéder. Εντυγχανειν τινι ou υπερ τινος, c’est non seulement prier pour quelqu’un, mais l’aider, le protéger, agir dans son intérêt et en sa faveur auprès d’un autre. Il est évident que ce verbe est employé en ce sens large dans les passages cités. (Cf. quant au fond, Romains 8.34 ; 5.10). Il y a là cette toute puissance que Jésus-Christ exerce en faveur des siens dans le Ciel et sur la Terre, comme Roi et Sacrificateur éternel, leur obtenant incessamment le pardon et le secours divin.

Le verbe εντγχανειν se rencontre dans un autre passage, qui peut jeter du jour sur ceux que nous examinons, quoiqu’il se rapporte non à l’œuvre de Christ pour nous, mais à celle du Saint-Esprit en nous. C’est Romains 8.26-27 : Le même Esprit intercède pour nous (υπερεντυγχανει υπερ ημων) par des soupirs qui ne se peuvent exprimer. L’analogie des Écritures ne permet pas d’attribuer au Saint-Esprit lui-même ces gémissements intérieurs : il ne prie pas, il fait prier. Il n’est pas médiateur, mais il intervient en excitant dans les cœurs des désirs, des aspirations qu’aucune parole humaine ne saurait rendre, et que Dieu entend et exauce. C’est de la même manière qu’il rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu, c’est-à-dire en répandant dans notre âme le sentiment de notre adoption. Là donc εντυγχανειν signifie assister, plutôt qu’intercéder ou prier ; nous entrevoyons ainsi tout ce que ce terme a de compréhensif dans le langage sacré et combien il dépasse la formule ecclésiastique.

Le terme important du premier des deux autres textes cités (1 Jean 2.1) est παρακλητος ; et celui du second (Hébreux 9.24) εμφανισθηναι. Nos versions ont rendu παρακλητος par avocat dans notre texte et par consolateur dans les chap.14 à 16 de l’Évangile de saint Jean ; mais ni l’un ni l’autre terme ne reproduit intégralement le grec ; il n’en exprime qu’une face. Le παρακλητος correspond au patronus des Romains, tel que le représentant d’une nation auprès du Sénat, du peuple ou de l’Empereur, le patricien auquel s’attachaient un certain nombre de clients, et qui défendait leurs intérêts, mettant sa puissance à leur service. Quant à εμφανισθηναι, c’est un terme de barreau qui signifie comparaître devant un tribunal, soit à titre de plaignant, soit à titre de défenseur. Le dernier sens est ici donné par le contexte ; et ce passage devient parallèle de 1 Jean 2.1, dont il légitime en quelque sorte la traduction vulgaire. C’est toujours la notion biblique de la médiation de Jésus-Christ, dont l’expression varie selon l’aspect sous lequel elle se présenté.

Les termes scripturaires que nous venons d’examiner ont évidemment une signification plus étendue que celle qu’on leur a faite. Les deux premiers étant appliqués au Saint-Esprit de même qu’à Jésus-Christ, cela seul démontrerait qu’ils dépassent l’idée commune de l’intercession. Sans doute cette idée est vraie en soi (Voy. Jean 14.16 : Je prierai mon Père, etc.), seulement elle n’est qu’une partie de la vérité : elle restreint beaucoup trop le sens des passages sur lesquels elle s’appuie. L’ensemble de ces passages nous montre le Médiateur, non pas uniquement comme intercédant auprès de Dieu, ou comme lui présentant le sang de la nouvelle Alliance et les prières des fidèles, mais comme continuant dans le monde invisible l’œuvre de réhabilitation qu’il est venu opérer ici-bas.

A l’intercession de Jésus-Christ, ainsi entendue, se rattachent les nombreux passages qui prescrivent de prier en son Nom, ou qui enseignent que c’est en lui et par lui que nous avons accès au Trône de la grâce…

En vain nous efforcerions-nous de pénétrer ce qui se passe au delà du voile, de déterminer les divers actes de l’amour éternel et infini qui s’est manifesté et se manifeste incessamment en Christ, en suppléant par des conjectures aux silences de la Révélation. Que de profondeurs insondables dans la partie même du plan de la rédemption qui s’est accomplie sur notre Terre ! comment concevrions-nous celle qui s’accomplit de l’autre côté de la tombe ? Ce que nous savons, et cela doit nous suffire, c’est que le Sauveur agit toujours dans son union avec le Père, et que, par lui, les bénédictions, les grâces, les forces spirituelles descendent incessamment sur nous. Quelque emblématique que soit ce que nous dit l’Écriture à cet égard, il y a pourtant assez de lumière positive pour que la foi se forme quelque représentation de cette intervention miséricordieuse, en combinant les idées d’ami, de patron, d’intercesseur, de protecteur, d’avocat. Nous pouvons, avec confiance, la réclamer et nous y reposer, si nous croyons, car elle est toujours offerte et toujours efficace. Elle doit nous porter à nous appuyer constamment sur le Chef et le Consommateur de la foi, le Sacrificateur éternel, le divin Médiateur, et nous soutenir au milieu des tentations et des épreuves.

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