Vers la Sainteté

CHAPITRE X

L’homme que Dieu emploie à son service

J’ai eu il y a quelque temps l’occasion de m’entretenir avec un négociant chrétien, qui exprima une grande et importante vérité. Il dit : « Beaucoup de personnes supplient le Seigneur de les employer à Son service, mais Il ne le peut pas. Ils ne se sont pas donnés à Lui ; ils ne sont ni humbles, ni dociles, ni saints. Beaucoup de gens s’adressent à moi pour obtenir un emploi dans mon magasin, mais je ne puis les accepter, parce qu’ils sont impropres à mon travail. Quand j’ai besoin de quelqu’un, je fais insérer une annonce et je passe quelquefois des journées à chercher un homme capable d’occuper le poste à pourvoir ; quand j’ai trouvé cet homme je le mets à l’épreuve pour juger s’il est capable ou non de remplir l’emploi que j’ai à lui confier. »

Le fait est que Dieu emploie à son service tous ceux qu’Il peut, dans toute l’étendue de leurs capacités. Ainsi au lieu de demander d’être employé au service de Dieu, devrait-on s’examiner pour voir si on est propre à Son œuvre. Dieu ne peut employer tous ceux qui le Lui demandent, pas plus que ne le pouvait ce négociant. Ce n’est qu’à ceux qui sont « sanctifiés et utiles à leur Maître et propres à toute bonne œuvre » qu’Il peut accorder cette grande utilité. Dieu cherche partout des hommes et des femmes pour les utiliser, mais, comme ce négociant, Il doit en éprouver des centaines avant de trouver l’instrument convenable. La Bible dit : « Car l’Éternel étend ses regards sur toute la terre pour soutenir ceux dont le cœur est tout entier à Lui. » Dieu ne demande qu’à vous employer, mais avant de le Lui demander de nouveau, voyez si votre « cœur est de tout entier à Lui. » Alors, n’en doutez pas, Dieu se montrera puissant en votre faveur ; gloire à Son précieux, précieux nom !

Quand Dieu cherche un homme pour travailler à Sa vigne, Il ne demande pas : « A-t-il de grandes capacités naturelles ? A-t-il reçu une éducation accomplie ? A-t-il le don du chant ? Ses prières sont-elles éloquentes ? A-t-il le don de la parole ? » Il demande plutôt : « Son cœur est-il tourné vers Moi ? Est-il saint ? Son cœur est-il rempli d’amour ? Est-il résolu à marcher par la foi et non par la vue ? M’aime-t-il assez et a-t-il une confiance assez enfantine en Mon amour pour être certain d’être un instrument entre Mes mains, bien qu’il ne voie pas de signe extérieur que Je l’emploie à Mon service ? Sera-t-il las et abattu quand Je le corrigerai afin de le rendre plus apte à travailler à mon œuvre ? Ou s’écriera-t-il plutôt avec Job : « Quand même Il me tuerait, je ne cesserais pas d’espérer en Lui » ? Sonde-t-il Ma parole et la médite-t-il jour et nuit pour agir d’après ses enseignements ? S’attend-il à Moi pour être conseillé et cherche-t-il en tout à être conduit par Mon Esprit ? Ou est-il indomptable et rétif comme le cheval et le mulet qu’on doit maintenir par le mors et la bride, de sorte que Je ne puisse le guider de mon œil ? Cherche-t-il à plaire aux hommes et à s’épargner de la peine, ou est-il disposé à attendre de Dieu seul sa récompense, ne recherchant que l’honneur qui vient de Dieu ? Prêche-t-il la Parole et insiste-t-il en temps et hors de temps ? Est-il doux et humble de cœur ? »

Quand Dieu trouve un tel homme Il le prend à Son service. Il y aura entre Dieu et cet homme une entente si affectueuse, un tel amour, une telle confiance, une telle sympathie mutuelle que cet homme deviendra sur le champ « ouvrier avec Dieu ».

Paul était un de ces hommes, aussi plus on le fouettait, plus on le lapidait et cherchait à lui ôter la vie, plus Dieu l’employait à Son service. Enfin, jeté en prison, Paul déclare avec une foi inébranlable : « Je souffre comme un malfaiteur et suis dans les liens, mais la Parole de Dieu n’est point liée ; » et ainsi il annonça la Parole de Dieu, et ni les démons ni les hommes ne purent l’entraver, niais elle perça les murs de sa prison, vola à travers les montagnes et les continents, à travers les siècles, portant la glorieuse nouvelle de l’Évangile béni ; renversant les trônes, les royaumes et les puissances du mal, portant partout lumière, consolation et salut aux cœurs tristes, troublés et pécheurs. Bien que plus de dix-neuf siècles se soient écoulés depuis le martyre de Paul, et bien que ceux qui l’ont mis à mort aient pensé en avoir fini avec lui pour jamais, son utilité grandit ; ses œuvres et la puissance de sa parole portent, à la gloire de Dieu et pour le bien des hommes, des fruits qui surpassent la compréhension même d’un archange.

Combien Paul sera surpris en recevant sa récompense finale au jour du jugement et en entrant en possession de tous les trésors qu’il s’est amassés au ciel, l’héritage éternel préparé pour lui ! Pauvre âme troublée, rassure-toi et prends courage ! Tu te crois inutile, qu’en sais-tu ? Espère en Dieu !

Paul vit des jours sombres ; il écrivait une fois à Timothée : « Tu sais que tous ceux qui sont en Asie m’ont abandonné ». Étudiez sa vie dans les Actes et les Épîtres, considérez ses luttes et ses découragements, et prenez courage !

Jésus a dit : « Celui qui croit en Moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein. » C’est ainsi qu’Il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en Lui.

Veillez à garder la foi ; veillez à être « remplis du Saint-Esprit », et Jésus veillera à ce que de votre vie découlent des fleuves de puissance, de sainte influence qui béniront le monde. Vous serez vous-mêmes étonnés, au jour des rétributions, de constater combien votre récompense est grande comparée à la petitesse de vos sacrifices et de votre travail.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant