1 Paroles de Qohélet,a fils de David, roi à Jérusalem.b
a « Qohélet », ou « l’Ecclésiaste » l’homme de l’assemblée (hébreu qahal, grec ekklèsia). C’est-à-dire soit le Maître ou l’Orateur, soit au contraire le représentant de l’assemblée, le Public personnifié et qui, las de l’enseignement classique, va prendre la parole à son tour.
b Fiction littéraire qui identifie l’auteur à Salomon, le sage par excellence, 1 R 5.9-14.
2 Vanité des vanités,d dit Qohélet ; vanité des vanités, tout est vanité.
c Le déterminisme du cosmos, cadre monotone de la vie humaine, provoque chez l’Ecclésiaste l’ennui, à l’opposé de l’émerveillement et de l’adoration qu’expriment Jb 38-40 ou le Ps 104.
d Le terme dont nous gardons la traduction traditionnelle « vanité » signifie d’abord « buée », « haleine », et fait partie du répertoire d’images (l’eau, l’ombre, la fumée, etc.) qui décrivent dans la poésie hébraïque la fragilité humaine. Mais le mot a perdu son sens concret et n’évoque plus chez Qo que l’être illusoire des choses, leur absurdité et par conséquent la déception qu’elles réservent à l’homme.
3 Quel profit trouve l’homme à toute la peinee qu’il prend sous le soleil ?
e En hébreu `amal, qui évoque le plus souvent un travail pénible comme celui de l’esclave (cf. Dt 26.7), d’où la peine, la souffrance. Ce mot est très fréquent dans Qo sous forme de substantif il y apparaît vingt fois, sous sa forme verbale, treize fois.
8 Toutes les parolesf sont usées,
personne ne peut plus parler ;
l’œil n’est pas rassasié de ce qu’il voit
et l’oreillen’est pas saturée de ce qu’elle entend.
f L’hébreu dabar signifie « parole » (cf. grec) ou « chose » (cf. v. 10). On traduit aussi « Toutes les choses sont fastidieuses ».
9 Ce qui fut, cela sera,
ce qui s’est fait se refera,
et il n’y a rien de nouveau sous le soleil !
10 Qu’il y ait quelque chose dont on dise : « Tiens, voilà du nouveau ! », cela fut dans les siècles qui nous ont précédés.
12 Moi, Qohélet, j’ai été roi d’Israël à Jérusalem.
g Salomon lui-même, en sa vie fastueuse, 1 R 10.4s, et malgré sa sagesse, 1 R 5.9s, n’a pas connu le bonheur.
h « besogne » ou « tâche », en hébreu `inyân ; ce mot n’apparaît que dans ce livre où il a généralement une connotation péjorative c’est le travail, le métier, vu comme une source de fatigues ou de tracas.
i C’est-à-dire effort inutile, chimère, temps perdu.
15 Ce qui est courbé ne peut être redressé,ce qui manque ne peut être compté.
16 Je me suis dit à moi-même : Voici que j’ai amassé et accumulé la sagesse plus que quiconque avant moi à Jérusalem, et, en moi-même, j’ai pénétré toute sorte de sagesse et de savoir.
j « la sottise » mss, cf. Qo 10.13 ; « des sottises » hébr.
18 Beaucoup de sagesse, beaucoup de chagrin ;
plus de savoir, plus de douleur.