1 La trentième année, au quatrième mois, le cinq du mois, alors que je me trouvais parmi les déportés au bord du fleuve Kebar, le ciel s’ouvrit et je fus témoin de visions divines.
a Les vv. 1-3 paraissent juxtaposer deux introductions distinctes. L’une, vv. 2-3, impersonnelle, annonce l’ensemble du livre d’Ézéchiel et date la première vision du prophète, de la 5e année de l’exil de Joiakîn, soit 593-592. L’autre, v. 1, était peut-être rattachée à la vision du char de Yahvé lorsque celle-ci n’avait pas encore trouvé sa place actuelle, cf. Introduction. Mais alors la date (30e année) est difficile à interpréter, à moins qu’on ne la corrige en « 13e année » (de l’exil de Joiakîn), soit l’été de 585.
b Expression fréquente chez Ézéchiel pour désigner l’extase, cf. 3.22 ; 8.1 ; 33.22 ; 37.1 ; 40.1. — Les versions lisent « sur moi » au lieu de « sur lui »; il faut alors rattacher 3 à 4.
4 Je regardai : c’était un vent de tempête soufflant du nord, un gros nuage, un feu jaillissant, avec une lueur autour, et au centre comme l’éclat du vermeil au milieu du feu.
c Cette vision est certainement destinée aux exilés. Certains détails en sont obscurs, mais le sens général est clair c’est la « mobilité » spirituelle de Yahvé, qui n’est pas attaché au Temple de Jérusalem mais peut suivre ses fidèles jusque dans leur exil.
d Ces êtres étranges rappellent les Kâribu assyriens (dont le nom correspond à celui des Chérubins de l’arche, cf. Ex 25.18), êtres à tête humaine, corps de lion, pattes de taureau et ailes d’aigle, dont les statues gardaient les palais de Babylone. Ces serviteurs des dieux païens sont ici attelés au char du Dieu d’Israël expression frappante de la transcendance de Yahvé. Les « quatre Vivants » de l’Apocalypse, Ap 4.7-8, etc., reprennent les traits des quatre êtres vivants d’Ézéchiel. La tradition chrétienne en a fait les symboles des quatre évangélistes.
e « Leurs ailes » grec ; « Leurs faces et leurs ailes » hébr.
13 Ils ressemblaient à des êtres vivants. Leur aspect était celui de charbons ardents ayant l’aspect de torches, allant et venant entre les êtres vivants ; le feu jetait une lueur, et du feu sortaient des éclairs.
f Ce v., absent du grec, est peut-être une glose.
15 Je regardai les êtres vivants ; et voici qu’il y avait une roue à terre, à côté des êtres vivants aux quatre faces.
g Texte incertain. Littéralement « vers les quatre côtés de ceux-ci, en marchant, elles avançaient ».
h « de reflets », litt. « d’yeux »; mais il faut interpréter ce mot d’après son usage figuré où il a le sens d’« éclat », cf. vv. 4, 7, 16, 22, 27 ; 8.2 ; 10.9. — Ici, cette mention des « reflets » est peut-être une glose inspirée de 10.12.
i Après « allaient », hébr. ajoute « à l’esprit pour avancer », omis par mss, grec et syr.
j Après « cristal », hébr. ajoute « effrayant »; omis par grec.
k Ainsi les animaux portent le trône de Yahvé plutôt qu’ils ne le traînent. Comparer l’arche d’alliance, Ex 25.10, où « Yahvé siège sur les Chérubins », 1 S 4.4, etc.
l L’hébr. répète « chacun en avait deux le couvrant », dittographie omise par mss et grec.
24 Et j’entendis le bruit de leurs ailes, comme le bruit des grandes eaux, comme la voix de Shaddaï ; lorsqu’ils marchaient, c’était un bruit de tempête, comme un bruit de camp ; lorsqu’ils s’arrêtaient, ils repliaient leurs ailes.
m L’hébr. ajoute « au-dessus du firmament qui était sur leurs têtes, quand ils s’arrêtaient ils repliaient leurs ailes », dittographie omise par plusieurs manuscrits et versions.
26 Au-dessus du firmament qui était sur leurs têtes, il y avait quelque chose qui avait l’aspect d’une pierre de saphir en forme de trône, et sur cette forme de trône, dessus, tout en haut, une forme ayant apparence humaine.
27 Et je vis comme l’éclat du vermeil, quelque chose comme du feu près de lui, tout autour, depuis ce qui paraissait être ses reins et au-dessus ; et depuis ce qui paraissait être ses reins et au-dessous, je vis quelque chose comme du feu et une lueur tout autour ;
n Les Israélites craignaient de voir la face de Yahvé, aussi le plus souvent Dieu leur montrait sa « gloire », c’est-à-dire les signes extérieurs qui environnent et révèlent sa personne, cf. Ex 33.18, 22, etc. La gloire de Yahvé est donc le signe de sa présence. Habituellement, elle a l’apparence d’une nuée lumineuse, Ex 16.10 ; 43.1-5 ; ici la nuée est accompagnée d’une sorte de silhouette humaine brillante et rayonnante.