1 Or, après la mort de Josué, les Israélites consultèrent Yahvé en disant : « Qui de nous montera en premier contre les Cananéens pour les combattre ? »
a 1 rassemble des notices qui donnent de la conquête un tableau très différent de celui de Jos 1-12 la conquête est le fait d’actions individuelles des tribus et demeure très incomplète. Ce récit donne pour l’installation dans le Sud des informations plus proches de l’histoire que l’exposé schématique de Jos 10. Ce sont des traditions qui mettent en relief le rôle de Juda, cf. vv. 9 et 17. Ces traditions avaient été écartées par la première rédaction du livre de Josué parce qu’elles ne correspondaient pas à son plan ni à ses intentions théologiques. Certaines de ces traditions furent introduites tardivement en Jos 13-21, ainsi Jos 14.6-15 ; 15.13-19. Le rédacteur de 1 a récupéré ces traditions, mais ici elles sont placées après la mort de Josué, v. 1.
b Ce sont les deux tribus du Sud, cf. v. 17s, qui sont probablement entrées en Canaan sans faire le détour par la Transjordanie, et dont l’histoire a longtemps été indépendante de celle des autres tribus, cf. chap. 5 ; Nb 14.39 ; 21.1.
c Il semble qu’il y ait eu une confusion entre cet Adoni-Bézeq, roi de Bézeq, et Adoni-Çédeq, roi de Jérusalem, cf. Jos 10.1-3, d’où la mention de cette ville, v. 7 et la glose ultérieure du v. 8 qui est en contradiction avec le v. 21 (et cf. 2 S 5.6s). La victoire de Bézeq pose d’ailleurs un problème la seule ville de ce nom que l’on connaisse est située entre Sichem et Bet Sheân, dans la région où se trouvaient en effet les Perizzites, mais loin du territoire de Juda et de Siméon.
9 Après quoi, les fils de Juda descendirent pour combattre les Cananéens qui habitaient la Montagne, le Négeb et le Bas-Pays.d
d Ce verset introduit une série de conquêtes attribuées à Juda, mais réalisées en fait par des groupes qui ne lui furent assimilés que plus tard conquêtes d’Hébron (v. 10, 20, cf. Jos 14.16s), de Debir (vv. 11-13, cf. Jos 15.15-17) et du pays du Négeb (vv. 14-15), du désert de Juda (v. 16) et de Horma (v. 17). Le texte trahit la suprématie de la tribu de Juda.
13 Celui qui s’en empara fut Otniel, fils de Qenaz, le frère cadet de Caleb, et celui-ci lui donna sa fille Aksa pour femme.
16 Les fils de Qéni, beau-père de Moïse,e montèrent de la ville des Palmiers avec les fils de Juda jusqu’au désert de Juda qui est au sud d’Arad, et ils vinrent habiter avec le peuple.f
e Qéni est un nom de clan traité comme un nom de personne et ce clan est apparenté à Moïse du fait de son mariage, cf. 4.11. Les versions ont lu « les fils de Hobab le Qénite ».
f Le grec lit ici « avec Amaleq », leçon ancienne qui donne le nom du pire ennemi d’Israël, cf. 1 S 15.6, « avec le peuple », est une correction pour éviter ce nom en application de Dt 25.19 (« tu effaceras le souvenir d’Amaleq »).
17 Puis Juda marcha avec Siméon son frère. Ils battirent les Cananéens qui habitaient Çephat et la vouèrent à l’anathème. C’est pourquoi on donna à la ville le nom de Horma.
g Juda n’a conquis ces villes de Philistie ni au moment de l’installation ni plus tard, et ce v. est en contradiction avec 19. La Septante a tourné la difficulté en ajoutant une négation « Juda ne conquit pas... ». Il est possible que le texte hébreu reflète, en les amplifiant, les victoires de David sur les Philistins, 2 S 5.17-25 ; 8.1.
20 Comme Moïse l’avait promis, on donna Hébron à Caleb, lequel en chassa les trois fils d’Anaq.
h Jérusalem sera en effet comptée parmi les villes de Benjamin, Jos 18.28, mais elle ne sera conquise que par David, 2 S 5.6-9. Cette notice a été interpolée en Jos 15.63, en substituant Juda à Benjamin.
22 La maison de Joseph, elle aussi, monta à Béthel et Yahvé fut avec elle.
i Cette prise de Béthel grâce à la trahison d’un de ses habitants ne figure pas dans le récit de la conquête du livre de Josué.
27 Manassé ne déposséda pas Bet-Shéân et ses dépendances, ni Tanak et ses dépendances, ni les habitants de Dor et de ses dépendances, ni les habitants de Yibleam et de ses dépendances, ni les habitants de Megiddo et de ses dépendances ; les Cananéens persistèrent dans ce pays.
j En contraste avec les triomphes attribués à Juda dans la première partie du chap., la seconde partie ne retient que les échecs des tribus septentrionales.
k Ces villes ne furent réellement conquises que sous les premiers rois, 1 R 9.15-22.
l La ville, sur la route de Jérusalem à Jaffa, dominait la plaine philistine. Ainsi les relations étaient pratiquement coupées entre les tribus du Nord et celles du Sud.
30 Zabulon ne déposséda pas les habitants de Qitrôn, ni ceux de Nahalol. Les Cananéens demeurèrent au milieu de Zabulon, mais ils furent astreints à la corvée.
m « Mahaleb », d’après Jos 19.20 ; « Ahlab » hébr. ; « Helbah » est sans doute un doublet.
n Ce v. difficile, sans doute corrompu, est probablement une glose. À la place d’« Amorites », il faut peut-être lire « Edomites » (cf. grec).