1 Yahvé appela Moïse et, de la Tente du Rendez-vous, lui parla et lui dit :
a L’ensemble du rituel des sacrifices, 1-7, est rattaché au séjour au désert et placé sous l’autorité de Moïse. En fait, à côté de réglementations anciennes, il comporte un certain nombre de dispositions tardives, et n’a reçu sa forme définitive qu’après le retour de l’Exil. Dans sa forme actuelle, 1-7 représente le code sacrificiel du second Temple. On ne sait d’ailleurs que peu de chose du rituel israélite de l’époque nomade, les textes anciens ne fournissant d’indications que sur le sacrifice pascal, cf. notes sur Ex 12.1, 23, 39. — Dans le rituel minutieux de l’ancienne Loi, la tradition chrétienne a aimé voir un ensemble de préparations et de préfigurations du Sacrifice unique et rédempteur du Christ (cf. déjà He 8) et des sacrements de l’Église.
b Sacrifices dans lesquels la victime est entièrement consumée. L’imposition des mains par l’offrant, v. 4, est une attestation solennelle que cette victime, présentée ensuite par le prêtre, est bien son propre sacrifice. Les récits comme les textes rituels du Pentateuque font remonter ce type de sacrifice à l’époque du désert, Ex 18.12, Nb 7.12, et même aux patriarches, Gn 8.20 ; 22.9-10. En fait, les attestations historiques les plus anciennes datent de l’époque des Juges, cf. Jg 6.26 ; 11.31 ; 13.15-20. Il semble que cette forme de sacrifice soit influencée par le rituel cananéen (cf. 1 R 18, l’holocauste des prophètes de Baal est semblable à celui d’Élie), et qu’il ne soit pas antérieur à l’installation des tribus. Dans 1, une valeur expiatoire est donnée à l’holocauste ; à l’époque ancienne, il est plutôt un sacrifice d’action de grâce, cf. 1 S 6.14 ; 10.8 ; 2 S 6.17, ou un sacrifice pour obtenir une faveur de Yahvé, 1 S 7.9 ; 13.9 ; 1 R 3.4.
Quand l’un de vous présentera une offrande à Yahvé, vous pourrez faire cette offrande en bétail, gros ou petit.
3 Si son offrande consiste en un holocauste de gros bétail, il offrira un mâle sans défaut ; il l’offrira à l’entrée de la Tente du Rendez-vous, pour qu’il soit agréé devant Yahvé.
c L’expiation est le sacrifice par lequel l’homme qui a offensé Dieu en transgressant l’Alliance peut rentrer en grâce. L’animal offert en sacrifice (kipper) a été interprété comme une rançon (koper), cf. Ex 30.12. Dans les sacrifices d’expiation, les rites du sang jouent un rôle primordial, 17.11, cf. 4.1 ; 4.12. Connue des Assyro-Babyloniens et des Cananéens, l’expiation a été rattachée aux fondements de la Loi israélite. Dans le NT, elle apparaîtra non comme un paiement ou une substitution, mais comme le don de la vie de Dieu pour vivifier les hommes, Rm 3.25-26.
d Ez 44.11 confie cette immolation aux lévites. Le rôle du prêtre commence lorsque le sang de la victime est mis en contact avec l’autel. C’est une loi générale de toute forme de sacrifice seul le prêtre monte à l’autel, cf. 1 S 2.28.
e Le sang était considéré comme le siège du principe vital, Gn 9.4 ; Cf. Dt 12.16, 23 ; Ps 30.10, d’où sa valeur expiatoire, cf. 17.11, et son rôle de premier plan dans le rituel des sacrifices et dans les alliances, Ex 24.8. C’est là un trait original du culte israélite par rapport au culte cananéen. Selon la coutume ancienne, tout abattage est donc un acte cultuel qui doit s’accomplir sur un autel, 1 S 14.32-35, et, d’après 17.3s, dans le sanctuaire, cf. 17.4.
f Avec les versions et cf. v. 8 ; « Les fils du prêtre Aaron » hébr.
g L’expression désigne non seulement, comme ici, l’holocauste, mais la part de tout sacrifice qu’on brûlait pour Yahvé. L’offrande n’est pas considérée comme une nourriture matérielle que l’homme offrirait à Dieu et partagerait avec lui, cf. Dt 18.1, mais elle est assimilée à la fumée de l’holocauste ou de l’encens, qui monte en « odeur apaisante », cf. Ex 29.18.
10 Si son offrande consiste en petit bétail, agneau ou chevreau offert en holocauste, c’est un mâle sans défaut qu’il offrira.
14 Si son offrande à Yahvé consiste en un holocauste d’oiseau, il offrira une tourterelle ou un pigeon.