11 et moi, en l’an I de Darius le Mède je me suis tenu ferme pour lui prêter main-forte et le soutenirj
j Texte incertain, le début du v. (« et moi... Mède ») est parfois considéré comme une addition.
2 À présent, je vais t’annoncer la vérité.
« Voici : trois roisk encore se lèveront pour la Perse ; le quatrième aura plus de richesses qu’eux tous, et lorsque sa richesse l’aura rendu puissant, il se lèvera contre tous les royaumes de Yavân.
k Sans doute trois rois perses, « Darius le Mède » étant exclu. Le « quatrième » n’est sans doute pas le dernier Achéménide, Darius III Codoman (336-331), vaincu par Alexandre, mais plutôt Xerxès le Grand (486-465), qui entreprit l’expédition de Grèce en 480.
l L’empire d’Alexandre fut partagé, à sa mort, non entre ses fils, mais entre ses généraux, les diadoques (« successeurs »), cf. 2: 40s ; 7.7 ; 8.8.
5 Le roi du Midi deviendra fort ; un de ses princes l’emportera sur lui et son empire sera plus grand que le sien.m
m « que le sien », litt. « que son empire » mimemshaltô conj., « son empire » memshaltô hébr. — Le « roi du midi » est Ptolémée I Soter (306-285), le premier souverain de la dynastie hellénistique d’Égypte. Le « prince » est Séleucus I Nicator (301-281), qui s’attacha d’abord à Ptolémée I pour vaincre Antigone (bataille de Gaza en 312, marquant le début de l’ère des Séleucides) et se tailla ensuite en Asie un immense empire.
n Vers 252 Antiochus II Théos (261-246), ayant conclu une alliance avec Ptolémée II Philadelphe (285-247), épousa sa fille Bérénice ; sa première femme (et demi-sœur) Laodice commença par se retirer, puis, ayant été reprise par son mari, le fit empoisonner, ainsi que Bérénice, le fils que celle-ci avait eu d’Antiochus et les gens de son entourage. Le fils de Laodice, Séleucus II Callinice (246-226), fut bientôt attaqué par Ptolémée III Évergète (247-221) qui ramena en Égypte un butin considérable mais n’exploita pas jusqu’au bout son éclatante victoire. Le v. 9 fait allusion à une contre-offensive de Séleucus, mal attestée par les historiens.
o « sa descendance » (hébr. zar`ô) Théodotion., Sym., Vulg. ; hébr. répète « son bras » (zero`ô) — « son enfant » hayyaledah conj. ; « son progéniteur » hayyoledah hébr. ; « ses enfants » syr. et Vulg.
p Son mari.
q Littéralement « et il agira avec eux et l’emportera ».
r Première mention explicite dans l’hébr. de ce qui a été désigné jusqu’ici par « le Midi ». Les LXX remplacent partout « le Midi » par « l’Égypte ».
s Séleucus III Ceraunus (227-223) et Antiochus III le Grand (223-187).
t Les vv. qui suivent relatent les succès d’Antiochus le Grand, « le roi du Nord ». Dès 220 il entreprit la conquête de la Palestine ; Ptolémée IV Philopator (221-203) leva aussitôt des troupes de mercenaires et d’Égyptiens et, s’avançant vers la frontière, infligea à Antiochus des pertes immenses (bataille de Raphia, v. 11) ; victoire sans lendemain, v. 12: durant huit ans Antiochus batailla sans cesse pour regagner son empire asiatique. Lors de l’accession de Ptolémée V Épiphane (205-181), il revint en force, v. 13, soutenu par l’alliance de Philippe V de Macédoine et aidé par les révoltes intestines qui avaient éclaté en Égypte. Le v. 15 fait allusion au long siège de Gaza. Une contre-offensive égyptienne en Judée retarda à peine l’entrée d’Antiochus à Jérusalem, vv. 15-16.
u « il fera un pacte avec lui » conj., hébr. corrompu. — Pressentant une intervention romaine, Antiochus résolut de s’entendre avec le Ptolémée en le fiançant à sa fille Cléopâtre ; le mariage eut lieu à Raphia en 194.
v L’objet est au féminin mais on ne saurait l’entendre de Cléopâtre ; de même les deux verbes qui suivent. La fin de ce v. obscur doit faire allusion à la reprise des hostilités due à la juste méfiance des Égyptiens.
w Les villes maritimes : Antiochus, profitant de la trêve avec l’Égypte, se retourna vers l’Asie Mineure, s’empara de villes grecques et égyptiennes au mépris des avertissements des Romains, jusqu’au jour où en 190, à Magnésie du Sipyle, il fut battu sans revanche possible par le consul Lucius Cornelius Scipion (ici : le « magistrat »).
19 Il tournera sa face vers les bastions de son pays, mais il trébuchera, tombera, on ne le trouvera plus.x
x Taxé d’une énorme dette de guerre, Antiochus avait entrepris de piller le trésor d’un temple de Bel en Élymaïde : il trouva la mort dans cette expédition (187).
20 À sa place en viendra uny qui fera passer un exacteur portant atteinte à la splendeur royale : en quelques jours il sera brisé, ais non au vu de tous ou à la guerre.z
y C’est Séleucus IV Philopator (187-175), fils d’Antiochus le Grand, qui manda à son ministre Héliodore de saisir le trésor du Temple de Jérusalem, ce dont il fut empêché par une apparition surnaturelle, cf. 2 M 3. — La suite de la phrase est difficile et la traduction en est conjecturale.
z Il mourut assassiné à l’instigation d’Héliodore.
21 « À sa place se lèvera un misérable :a on ne lui donnera pas les honneurs de la royauté. Il s’en viendra à son aise et s’emparera du royaume par des intrigues.
a Antiochus IV Épiphane (175-165) qui s’empara du trône en supplantant le jeune Démétrius, fils de son frère Séleucus IV.
b Peut-être le grand prêtre Onias III, cf. 9.26.
c Sans doute les amis d’Antiochus, bénéficiaires de sa cupidité.
25 Il excitera sa force et son cœur contre le roi du Midi,d avec une grande armée. Le roi du Midi se lèvera pour la guerre avec une armée très grande et très puissante, mais il ne tiendra pas, car des stratagèmes seront tendus contre lui.
d Il s’agit de la première campagne d’Antiochus contre Philométor d’Égypte (fils de sa sœur Cléopâtre) qui, mal conseillé, tomba aux mains de son agresseur : celui-ci le traita avec une feinte amitié et mit l’Égypte au pillage. C’est à son retour qu’il sévit contre les Juifs, v. 28.
27 Les deux rois, leur cœur tourné vers le mal, assis à la même table, diront des mensonges ; mais ils n’aboutiront point, car le temps fixé est encore à venir.
e La deuxième campagne d’Égypte devait se terminer par un échec humiliant. Venant à la rencontre d’Antiochus aux environs d’Alexandrie, le consul Gaius Popilius Laenas lui notifia de la part du Sénat romain d’avoir à se retirer.
f La Vulg. rend le mot par « Romains ». Il désigne, à l’origine, Chypre, mais aussi dans la Bible les régions maritimes, notamment d’Occident. Cf. Gn 10.4 ; Nb 24.24 ; Isa 23.1, 12 ; Jr 2.10 ; Ez 27.6 (Vulg. : « Italia »). Il s’agit sûrement ici des Romains.
g Les Juifs infidèles à leurs pratiques religieuses et conquis par les attraits de la vie hellénistique ; cf. 1 M 1.11-15, 43, 52.
31 Des forces viendront de sa part profaner le sanctuaire-citadelle,h ils aboliront le sacrifice perpétuel, et y mettront l’abomination de la désolation.
h Cf. la « citadelle du Temple » en Ne 2.8. Cf. 1 M 1.31, 33.
i Littéralement « rendra hypocrites ».
j Jeu de mots dans l’hébr. entre « trébucher » et « docteurs »; de même au v. 35.
k Allusion possible aux premiers succès de Judas Maccabée ralliant autour de lui des éléments de résistance.
36 Le roi agira selon son bon plaisir, s’enorgueillissant et s’exaltant par-dessus tous les dieux,l contre le Dieu des dieux il dira des choses étonnantes et il prospérera jusqu’à ce que soit comble la colère — car ce qui est déterminé s’accomplira.
l Comme Alexandre en 8.4 ; 11.3, et Antiochus le Grand en 11.16, mais contrairement aux Achéménides, qui, dans leurs inscriptions, attribuent constamment leur fortune à la volonté d’Ahura Mazdah. Dans sa vieillesse, Antiochus s’est fait représenter sur ses monnaies sous les traits de Zeus Olympios.
m Les successeurs de Séleucus I honoraient surtout Apollon ; Antiochus Épiphane fut davantage dévot à Zeus Olympios, cf. v. 36, identifié à Jupiter Capitolin, v. 38. Le « favori des femmes » est Adonis-Tammuz, cf. Ez 8: .14.
n Allusion à la garnison de Syriens et de Juifs renégats que le roi avait installée dans la nouvelle citadelle ou Acra, cf. 1 M 1.33-34.
o Littéralement « pour un prix »; on peut penser à une institution du régime agraire et fiscal imposé par les Séleucides aux territoires conquis.
40 « Au temps de la Fin, le roi du Midi s’affrontera avec lui ; le roi du Nord déferlera sur lui avec ses chars, ses cavaliers et ses nombreux navires. Il viendra dans les pays, qu’il envahira et traversera.
p « restes » she ’erît conj. ; « débuts » ou « chefs » re ’shît hébr.
42 Il étendra sa main sur les pays : le pays d’Égypte n’y échappera point.
q Les peuples situés à l’ouest et au sud de l’Égypte.
r La mort d’Antiochus. Cf. 8: 25.