11 Je demande donc :n Dieu aurait-il rejeté son peuple ? Certes non ! Ne suis-je pas moi-même Israélite, de la race d’Abraham, de la tribu de Benjamin ?
n La même formule qui accusait Israël, 10.18, 19, annonce maintenant son salut (de même au v. 11). Le peuple infidèle, 10.21, n’est pas rejeté, 11.2. Le « reste », Isa 4.3, qui le représente temporairement, est le gage de la restauration future.
7 Que conclure ? Ce que recherche Israël, il ne l’a pas atteint ; mais ceux-là l’ont atteint qui ont été élus. Les autres, ils ont été endurcis,
o Paul semble faire allusion à l’autel des sacrifices du Temple de Jérusalem.
11 Je demande donc : serait-ce pour une vraie chute qu’ils ont bronché ?p Certes non ! mais leur faux pas a procuré le salut aux païens,q afin que leur propre jalousie en fût excitée.
p Littéralement « serait-ce qu’ils ont trébuché de manière à tomber (sans espoir de relèvement) ? »
q L’incrédulité actuelle des Juifs n’est qu’un « faux pas » permis pour la conversion des païens, 9.22 ; 11.12, 19, 25, 30, et finalement pour leur propre conversion : c’est pour leur salut que Dieu les rendra « jaloux », 10.19, des païens.
r Le mot grec héttéma connote à la fois la diminution (aspect quantitatif) et l’infériorité, l’échec (aspect qualitatif) ; même chose pour plérôma (totalité et plénitude). Le contexte proche montre que Paul joue sur l’une et l’autre connotation.
s C’est-à-dire les chrétiens venus des « nations », les païens convertis. Ainsi, même comme apôtre des païens, Paul travaille au salut de ses frères par le sang (« ceux de mon sang », litt. « ma chair »).
t Le terme grec apobolé a plusieurs nuances : rejet, mise à l’écart, défection, perte. Le premier sens ne convient pas, puisque le premier verset du chap. dit que Dieu n’a pas rejeté son peuple. Certains interprètent l’expression comme si Israël en était le sujet (leur rejet de l’Évangile), mais le contexte ne favorise pas cette solution. Les autres nuances conviennent toutes, dans la mesure où elles ne sont pas en contradiction avec 11.1-2. L’important est de bien voir que Paul n’insiste pas sur la mise à l’écart comme telle : elle est en effet provisoire et elle sert paradoxalement le dessein salvifique de Dieu pour l’humanité entière, Israël et les Nations.
u Formule diversement interprétée. Si la conversion des païens est comparée à la première phase de l’œuvre rédemptrice, la réconciliation du monde, celle d’Israël constituera un tel bienfait qu’elle ne peut être comparée qu’avec la seconde, la résurrection finale que Paul aurait donc ici en vue. Toutefois il ne dit pas que la conversion d’Israël doive précéder immédiatement la résurrection générale. — D’autres traduisent : « une vie sortant d’entre les morts ». Faire revenir de la mort à la vie est une œuvre particulièrement merveilleuse, réservée à la puissance de Dieu, cf. 4.17 ; 2 Co 1.9.
16 Or si les prémices sont saintes, toute la pâte aussi ;v et si la racine est sainte, les branches aussi.
v La conversion future d’Israël clairement affirmée, vv. 11-15, en attendant les déclarations encore plus explicites des vv. 25-26, prouve que la portion fidèle réalise pleinement la notion de « reste », signe indubitable de restauration pour toute la nation ; mais il en résulte aussi que la partie infidèle elle-même reste solidaire de la partie fidèle et participe en quelque façon à sa sainteté, comme une pâte que consacre tout entière l’offrande des prémices, Nb 15.19-21.
w Le païen devenu chrétien.
x Ou : « à leur place ».
y Add. : « de la racine et ».
z « prends garde qu’il ne t’épargne pas »; var : « il ne t’épargnera pas ».
22 Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu : sévérité envers ceux qui sont tombés, et envers toi bonté, pourvu que tu demeures en cette bonté ; autrement tu seras retranché toi aussi.
25 Car je ne veux pas, frères, vous laisser ignorer ce mystère, de peur que vous ne vous complaisiez en votre sagesse : une partie d’Israël s’est endurcie jusqu’à ce que soit entrée la totalité des nations,a
a Paul vise toujours des collectivités : le bloc du monde juif et l’ensemble du monde païen.
b L’AT annonçait la purification complète d’Israël comme une conséquence de la venue du Messie. Paul enseigne comme un « mystère », v. 25, que cette prophétie, accomplie déjà partiellement dans la conversion des païens, implique aussi la conversion du peuple juif.
28 Ennemis, il est vrai, selon l’Évangile, à cause de vous, ils sont, selon l’Élection,c chéris à cause de leurs pères.
c « Évangile » et « Élection » désignent les deux grandes étapes de l’histoire du salut : après et avant le Christ. Après le Christ, qu’ils ont refusé, les Juifs sont devenus ennemis de Dieu, et cela Dieu l’a permis pour favoriser la conversion des païens, cf. 9.22 ; 11.11 ; mais ils restent l’objet de la dilection spéciale que Dieu a manifestée à leurs pères, avant le Christ, au temps où leur peuple était le seul dépositaire de l’élection.
30 En effet, de même que jadis vous avez désobéi à Dieu et qu’au temps présent vous avez obtenu miséricorde grâce à leur désobéissance,
33 Ô abîme de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses décrets sont insondables et ses voies incompréhensibles !