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Bible de Jérusalem – 2 Samuel 13

C. HISTOIRE D’ABSALOMs

Amnon outrage sa sœur Tamar.

13 Voici ce qui arriva ensuite. Absalom, fils de David, avait une sœur qui était belle et qui se nommait Tamar, et Amnon, fils de David, en devint amoureux.

s Absalom, assassin de son frère, révolté contre son père, est le personnage central du grand drame de la famille de David, 13-20. Ce drame de famille provoque une série de crises politiques, qui mettent à vif les dissentiments de la nation et compromettent l’avenir du royaume.

2 Amnon était tourmenté au point de se rendre malade à cause de sa sœur Tamar, car elle était vierge et aux yeux d’Amnon il lui paraissait difficile de lui faire quoi que ce soit. 3 Mais Amnon avait un ami nommé Yonadab, fils de Shiméa, frère de David, et Yonadab était un homme très avisé. 4 Il lui dit : « D’où vient, fils du roi, que tu sois si languissant chaque matin ? Ne m’expliqueras-tu pas ? » Amnon lui répondit : « C’est que j’aime Tamar, la sœur de mon frère Absalom. » 5 Alors Yonadab lui dit : « Mets-toi au lit, fais le malade et quand ton père viendra te voir, tu lui diras : « Permets que ma sœur Tamar vienne me donner à manger ; elle apprêtera le plat sous mes yeux pour que je le voie et je mangerai, servi par elle. » » 6 Donc, Amnon se coucha et fit le malade. Le roi vint le voir et Amnon dit au roi : « Permets que ma sœur Tamar vienne et que, sous mes yeux, elle prépare deux gâteaux, et je me restaurerai, servi par elle. » 7 David envoya dire à Tamar chez elle : « Va donc chez ton frère Amnon et prépare-lui un plat. » 8 Tamar se rendit à la maison de son frère Amnon. Il était couché. Elle prit de la pâte, la pétrit, confectionna des gâteaux sous ses yeux et les fit cuire. 9 Puis elle prit la poêle et la vida devant lui, mais il refusa de manger. Amnon dit : « Faites sortir tout le monde d’auprès de moi. » Et tout le monde sortit d’auprès de lui. 10 Alors Amnon dit à Tamar : « Apporte le plat dans la chambre et je mangerai, servi par toi. » Tamar prit les gâteaux qu’elle avait faits et les apporta à son frère Amnon dans la chambre.

11 Comme elle lui présentait à manger, il la saisit et lui dit : « Viens, couche avec moi, ma sœur ! » 12 Mais elle lui répondit : « Non, mon frère ! Ne me violente pas, car on n’agit pas ainsi en Israël, ne commets pas cette infamie.

13 Moi, où irais-je porter ma honte ? Et toi, tu serais comme un infâme en Israël ! Maintenant parle donc au roi : il ne refusera pas de me donner à toi. »t

t D’après l’usage ancien, comparer Gn 20.12, Amnon pouvait épouser Tamar qui n’était que sa demi-sœur. Ces unions furent interdites par les lois de Lv 18.11 ; 20.17 ; Dt 27.22.

14 Mais il ne voulut pas l’entendre, il la maîtrisa et, lui faisant violence, il coucha avec elle.

15 Alors Amnon se prit à la haïr très fort — la haine qu’il lui voua surpassait l’amour dont il l’avait aimée — et Amnon lui dit : « Lève-toi ! Va-t-en ! » 16 Elle lui dit : « Non, mon frère, me chasser serait pire que l’autre mal que tu m’as fait. »u Mais il ne voulut pas l’écouter.

u Le v., mal conservé, est de traduction difficile.

17 Il appela le garçon qui le servait et lui dit : « Débarrasse-moi de cette fille, jette-la dehors et verrouille la porte derrière elle ! » 18 Elle portait une tunique de luxe qui était autrefois le vêtement des filles qui n’étaient pas mariées. Le serviteur la mit dehors et verrouilla la porte derrière elle.

19 Tamar se couvrit la tête de cendre, elle déchira la tunique de luxe qu’elle portait, mit la main sur sa tête et s’en alla, poussant des cris en marchant.v

v Gestes de deuil et de douleur, 1.2 ; Est 4.1 ; Jr 2.37.

20 Son frère Absalom lui dit : « Serait-ce que ton frère Amnon a été avec toi ? Maintenant, ma sœur, tais-toi ; c’est ton frère : ne prends pas cette affaire à cœur. » Tamar demeura abandonnée, dans la maison de son frère Absalom.

21 Lorsque le roi David apprit toute cette histoire, il en fut très irrité. 22 Quant à Absalom, il n’adressa plus la parolew à Amnon, car Absalom s’était pris de haine pour Amnon à cause de la violence qu’il avait faite à sa sœur Tamar.

w Littéralement « il ne parla ni en mal ni en bien ». Absalom rompt avec son frère.

Absalom fait assassiner Amnon et prend la fuite.

23 Deux ans plus tard, comme Absalom avait les tondeurs à Baal-Haçor, qui est près d’Éphraïm, il invita tous les fils du roi. 24 Absalom se rendit auprès du roi et dit : « Voici que ton serviteur a les tondeurs. Que le roi et ses serviteurs daignent venir avec ton serviteur. » 25 Le roi répondit à Absalom : « Non, mon fils, il ne faut pas que nous allions tous et te soyons à charge. » Absalom insista, mais il ne voulut pas venir et il le bénit. 26 Absalom dit : « Si c’est non, que du moins mon frère Amnon nous accompagne. » Et le roi dit : « Pourquoi irait-il avec toi ? » 27 Mais Absalom insista et il laissa partir avec lui Amnon et tous les fils du roi.x

Absalom ordonna à ses domestiques :

x Le grec précise « Absalom offrit un festin, un vrai festin de roi. » Ce peut être une indication ancienne.

28 « Faites attention ! Lorsque le cœur d’Amnon sera mis en gaieté par le vin et que je vous dirai : « Frappez Amnon ! », vous le mettrez à mort. N’ayez pas peur ; n’est-ce pas moi qui vous l’ai ordonné ? Prenez courage et montrez-vous vaillants. » 29 Les domestiques d’Absalom agirent à l’égard d’Amnon comme Absalom l’avait ordonné. Alors tous les fils du roi se levèrent, enfourchèrent chacun son mulet et s’enfuirent.

30 Comme ils étaient en chemin, la nouvelle parvint à David : « Absalom a tué tous les fils du roi, il n’en reste pas un seul ! » 31 Le roi se leva, déchira ses vêtements et se coucha par terre ; tous ses serviteurs se tenaient debout, les vêtements déchirés. 32 Mais Yonadab, le fils de Shiméa, frère de David, prit ainsi la parole : « Que Monseigneur ne dise pas qu’on a fait périr tous les jeunes gens, les fils du roi, car seul Amnon est mort : Absalom s’était promis cela depuis le jour où Amnon avait outragé sa sœur Tamar. 33 Que maintenant Monseigneur le roi ne se mette pas dans l’idée que tous les fils du roi ont péri. Non, Amnon seul est mort 34 et Absalom s’est enfui. »

Le guetteur leva les yeux et aperçut une troupe nombreuse en marche sur la route de Horonaïm,y au flanc de la montagne, dans la descente. Le guetteur vint en informer le roi. Il dit : « J’ai vu de mes yeux des gens qui arrivaient par la route de Horonaïm, au flanc de la montagne. »

y Le v. est restitué d’après le grec. L’hébr. a omis ce passage par inadvertance à cause de la répétition « sur la route d’Horonaïm ».

35 Alors Yonadab dit au roi : « Ce sont les fils du roi qui arrivent : il en a été comme ton serviteur l’avait dit. » 36 Il achevait à peine de parler que les fils du roi entrèrent, et ils se mirent à crier et à pleurer ; le roi et ses serviteurs pleurèrent eux aussi à chaudes larmes. 37 Absalom s’était enfui et s’était rendu chez Talmaï, fils d’Ammihur, roi de Geshur. Le roi garda tout le temps le deuil de son fils.

Joab négocie le retour d’Absalom.

38 Absalom s’était enfui et s’était rendu à Geshur ; il y resta trois ans. 39 Le roi Davidz cessa de s’emporter contre Absalom, car il s’était consolé de la mort d’Amnon.

z Le grec a lu « L’esprit du roi cessa de s’emporter », ce qui pourrait être le texte ancien.

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