13 Ainsi me parla Yahvé : « Va t’acheter une ceinture de lin et mets-la sur tes reins. Mais ne la trempe pas dans l’eau. »
y Action symbolique, cf. 18.1 ; Isa 20 ; Ez 4 ; 12 ; 24.15s, etc. Si elle n’est pas à interpréter comme une vision, elle doit se dérouler au wadi Fara, 6 km au nord d’Anatot (cf. la ville de Para, Jos 18.23) dont le nom évoque celui de l’Euphrate (en hébreu Perat). Le sens en tout cas est clair Israël, que Yahvé s’était attaché comme une ceinture aux reins (Ps 76.11), s’est détaché de lui et est allé pourrir au contact de l’idolâtrie babylonienne.
12 Tu leur diras aussi cette parole : Ainsi parle Yahvé, le Dieu d’Israël. « Toute cruche peut se remplir de vin ! » Et s’ils te répondent :z « Ne savons-nous pas que toute cruche peut se remplir de vin ? »
z « s’ils te répondent » grec ; « ils te répondront », hébr.
15 Écoutez, tendez l’oreille, plus d’orgueil :
c’est Yahvé qui parle !
16 Rendez gloire à Yahvé votre Dieu,
avant que ne viennent les ténèbres,
avant que vos pieds ne se heurtent
aux montagnes de la nuit.
Vous comptez sur la lumière,
mais il la réduira en obscurité,
il la changera en ombre épaisse.
17 Si vous n’écoutez pas cet avertissement,
je pleurerai en secret pour votre orgueil ;
mes yeux laisseront couler des larmes, ils verseront des larmes,
car le troupeau de Yahvé part en captivité.
18 Dis au roi et à la reine mère :
Asseyez-vous bien bas,
car elle est tombée de votre tête,
votre couronne de splendeur.
a Joiakîn ne régna que trois mois et fut déporté avec sa mère à Babylone en 598.
19 Les villes du Négeb sont bloquées :b
personne n’y donne accès !
Tout Juda est déporté,
déporté tout entier.
b Sans doute par les Édomites, dont les razzias ont été pratiquement incessantes depuis 602.
20 Lève les yeux et regardec
ceux qui arrivent du Nord.
Où est-il le troupeau qui te fut confié,
les brebis qui faisaient ta splendeur ?
c Avec le grec, qui ajoute « Jérusalem »; hébr. ketib « lève vos yeux et regarde »; qeré « levez vos yeux et regardez ».
21 Que diras-tu quand ils viendront te châtier,
toi qui les avais formés ?
Contre toi, en tête, viendront les familiers ;
alors les douleurs ne vont-elles pas te saisir
comme une femme en travail ?
22 Et si tu dis en ton cœur :
Pourquoi de tels malheurs m’arrivent-ils ?
C’est pour l’immensité de ta faute qu’on t’a relevé les robes,
qu’on t’a violentée.d
d Littéralement « on a violenté tes talons » euphémisme.
23 Un Éthiopien peut-il changer de peau ?
une panthère de pelage ?
Et vous, pouvez-vous bien agir,
vous les habitués du mal ?
24 Je vouse disperserai donc comme paille légère
au souffle du désert.
e « vous » conj. ; « les » hébr.
25 Tel est ton lot, la part qui t’est allouée.
Cela vient de moi — oracle de Yahvé —,
puisque c’est moi que tu as oublié
en te confiant au Mensonge.
26 Moi-même je remonte tes robes jusqu’à ton visage,
pour qu’on voie ton ignominie.
27 Oh ! Tes adultères et tes cris de plaisir,
ta honteuse prostitution !
Sur les collines et dans la campagne
j’ai vu tes Horreurs.f
Malheur à toi, Jérusalem, qui restes impure !
Combien de temps encore ?
f « Mensonge », v. 25, et « Horreurs » désignent toujours les faux dieux.