chapitre précédent retour chapitre suivant

Bible de Jérusalem – Apocalypse 19

Chants de triomphe au ciel.b

19 Après quoi j’entendis comme un grand bruit de foule immense au ciel, qui clamait : « Alleluia !c Salut et gloire et puissance à notre Dieu,

b Chants de jubilation amorcés 18.20 et contrastant vivement avec les complaintes de 18. Ils accompagnent la chute de Babylone. Le premier chant, vv. 1-4, vient du ciel ; il est suivi d’un second, vv. 5-9, auquel s’associent les saints de l’Église entière invitée aux noces de l’Agneau.

c Seuls emplois dans le NT, 19.1, 3, 4, 6, de l’acclamation liturgique (« Louez Dieu ») en usage dans le culte israélite, Ps 111.1 ; 113.1 ; etc.

2 car ses jugements sont vrais et justes : il a jugé la Prostituée fameuse qui corrompait la terre par sa prostitution, et vengé sur elle le sang de ses serviteurs. » 3 Puis ils reprirent : « Alleluia ! Oui, sa fumée s’élève pour les siècles des siècles ! » 4 Alors, les vingt-quatre Vieillards et les quatre Vivants se prosternèrent pour adorer Dieu, qui siège sur le trône, en disant : « Amen, alleluia ! »

5 Puis une voix partit du trône : « Louez notre Dieu, vous tous qui le servez, et vous qui le craignez, les petits et les grands. » 6 Alors j’entendis comme le bruit d’une foule immense, comme le mugissement des grandes eaux, comme le grondement de violents tonnerres ; on clamait : « Alleluia ! Car il a pris possession de son règne, le Seigneur, le Dieu Maître-de-tout. 7 Soyons dans l’allégresse et dans la joie, rendons gloire à Dieu, car voici les noces de l’Agneau,d et son épouse s’est faite belle :

d Les noces de l’Agneau symbolisent l’établissement du Royaume céleste qui sera décrit en 21.9s. Voir Os 1.2 et Ep 5.22-23.

8 on lui a donné de se vêtir de lin d’une blancheur éclatante » — le lin, c’est en effet les bonnes actions des saints. 9 Puis il me dit : « Écris : Heureux les gens invités au festin de noce de l’Agneau. Ces paroles de Dieu, ajouta-t-il, sont vraies. » 10 Alors je me prosternai à ses pieds pour l’adorer, mais lui me dit : « Non, attention, je suis un serviteur comme toi et comme tes frères qui possèdent le témoignage de Jésus. C’est Dieu que tu dois adorer. » Le témoignage de Jésus, c’est l’esprit de prophétie.e

e Jean tente de se prosterner, mais l’ange lui rappelle qu’il est lui aussi au service de Dieu, 1.1 ; 22.8-9, mise en garde probable contre le culte des puissances célestes, Col 2.18 ; He 1.14 ; 2.5. Le « témoignage de Jésus » est la Parole de Dieu, attestée par Jésus, que tout chrétien possède en lui, cf. 1.2 ; 6.9 ; 12.17 ; 20.4, et qui inspire les prophètes.

3. L’EXTERMINATION DES NATIONS PAÏENNES

Le premier combat eschatologique.f

11 Alors je vis le ciel ouvert, et voici un cheval blanc ; celui qui le monte s’appelle « Fidèle » et « Vrai », il juge et fait la guerre avec justice.

f Nous voici à la fin des temps. Après la chute de Babylone, prophétisée 14.8, 14-15, et réalisée 16.19-20 ; 17.12-14, le Christ fidèle, 3.14, accomplit le Jour de Yahvé, Am 5.18, en exterminant les ennemis de l’Église. Son portrait, vv. 11-16, s’inspire, comme les descriptions précédentes, 12.5 ; 14.6-20 ; 17.14, de diverses prophéties.

12 Ses yeux ? Une flamme ardente ; sur sa tête, plusieurs diadèmes ;g inscrit sur lui, un nom qu’il est seul à connaître ;

g Car il est le Roi des rois, v. 16 ; cf. 5.3, 13.

13 le manteau qui l’enveloppe est trempé de sang ;h et son nom ? Le Verbe de Dieu.i

h Allusion (voir v. 15) à Isa 63.1. Symbole de la victoire sanglante qu’il va remporter sur les ennemis de son Peuple, cf. 5.5.

i Les noms du Cavalier victorieux, vv. 12, 13, 16, expriment, sous différents aspects, qui il est. Au nom divin transcendant, v. 12, s’ajoute ici celui de Parole, qui le désigne comme révélation efficace de Dieu, cf. Jn 1.1, 14 ; et plus précisément comme exécuteur de ses jugements, 20.11-12 ; 22.12, cf. Sg 18.14-18.

14 Les armées du cielj le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues de lin d’une blancheur parfaite.

j Les armées angéliques, cf. Mt 26.53 ; ou plutôt l’armée des martyrs, d’après 14.4 et 17.14, vêtus de blanc, cf. 19.8 ; 3.5, 18 ; 6.11 ; 16.15 et aussi Mt 22.11s.

15 De sa bouche sort une épée acéréek pour en frapper les païens ; c’est lui qui les mènera avec un sceptre de fer ; c’est lui qui foule dans la cuve le vin de l’ardente colère de Dieu,l le Maître-de-tout.

k Le glaive est l’arme de la Parole exterminatrice, cf. 1.16 ; Isa 11.4 ; 49.2 ; Os 6.5 ; Sg 18.15 ; 2 Th 2.8 ; He 4.12.

l L’image du pressoir était un lieu commun du prophétisme pour symboliser l’extermination par Dieu des ennemis de son Peuple, au Grand Jour de sa colère ; cf. Gn 49.9-12 ; Jr 25.30 ; Isa 63.1-6 ; Jl 4.13 ; So 1.15. Sur le « vin de la colère », cf. 14.8, 19-20 ; Isa 51.17.

16 Un nom est inscrit sur son manteau et sur sa cuisse :m Roi des rois et Seigneur des seigneurs.

m Titre seigneurial, cf. 17.14 ; Ph 2.9-11, qui dépasse à l’infini les titres blasphématoires de la Bête, 13.1 ; 17.3.

17 Puis je vis un Ange, debout sur le soleil, crier d’une voix puissante à tous les oiseaux qui volent au zénith : « Venez, ralliez le grand festin de Dieu ! 18 Vous y avalerez chairs de rois, et chairs de grands capitaines, et chairs de héros, et chairs de chevaux avec leurs cavaliers, et chairs de toutes gens, libres et esclaves, petits et grands ! »

19 Je vis alors la Bête, avec les rois de la terre et leurs armées rassemblés pour engager le combat contre le Cavalier et son armée. 20 Mais la Bête fut capturée, avec le faux prophète — celui qui accomplit au service de la Bête des prodiges par lesquels il fourvoyait les gens ayant reçu la marque de la Bête et les adorateurs de son imagen —, on les jeta tous deux, vivants, dans l’étang de feu, de soufre embrasé.

n Cette longue parenthèse rappelle les événements décrits au chap. 13.

21 Tout le reste fut exterminé par l’épée du Cavalier, qui sort de sa bouche, et tous les oiseaux se repurent de leurs chairs.

chapitre précédent retour chapitre suivant