2 En l’an II du règne de Nabuchodonosor, Nabuchodonosor eut des songes,e son esprit en fut troublé, le sommeil le quitta.
e Les songes surnaturels servent aux communications de Dieu à l’homme, cf. les chap. 4 et 7. Comparer les songes d’Abraham, Gn 15.12, Abimélek, Gn 20.3, Jacob, Gn 28.10-22 etc. Mais cf. Gn 37.5 ; Mt 1.20.
f Le terme « chaldéen » désigne ici tout devin qui pratique l’art que l’on croit originaire de Chaldée. Les divers termes employés dans les énumérations de 1.20 ; 2.2, 10, 27, 4.4 ; 5.7, 11, 15, n’ont d’ailleurs pas de sens technique précis.
g Formule de salutation fréquente dans les textes accadiens et qu’on retrouve à la cour de Perse jusqu’à l’époque islamique.
6 Mais si vous me découvrez mon songe et son interprétation, vous recevrez de moi présents et cadeaux et grands honneurs. Ainsi donc découvrez-moi mon songe et son interprétation. »
10 Les chaldéens répondirent au roi : « Il n’est personne sur terre pour découvrir la chose du roi. Et aussi bien, il n’est roi, gouverneur ou chef pour poser pareille question à magicien, devin ou chaldéen.
11 La question que pose le roi est difficile et nul ne peut la découvrir devant le roi, sinon les dieux dont la demeure n’est point parmi les êtres de chair. »
14 Mais Daniel s’adressa en paroles prudentes et avisées à Aryok, chef des bourreaux du roi, en route pour tuer les sages de Babylone.
h Expression qui désigne généralement le Dieu des Juifs dans la bouche ou à l’adresse d’un non-Juif. Cf. 2.37, 44 ; Jdt 5.8 ; Esd 5.11 ; 6.9, 10, etc. ; Ne 1.4 ; 2.4, 20 ; Tb 7.12 ; de même les expressions « Seigneur du Ciel », 5.23 ; Tb 7.11 ; « le Roi du Ciel », 4.34 ; « le Grand Dieu », 2.45 ; Esd 5.8.
i Raz : ce mot d’origine perse, propre à dans la Bible, se retrouve dans les textes de Qumrân : il désigne avant tout le « secret », mais semble amorcer déjà le sens si riche du grec mysterion dans saint Paul, cf. Rm 16.25.
j La « bénédiction » juive se compose d’une invocation à Dieu ou à son Nom, suivie d’une commémoration de ses bienfaits ; dans la liturgie, on termine en répétant l’eulogie où l’on inclut, sous forme abrégée, la mention du bienfait particulier.
« Que soit le Nom de Dieu
béni de siècle en siècle,
car à lui la sagesse et la force.
21 C’est lui qui fait alterner périodes et temps,
qui fait tomber les rois, qui établit les rois,
qui donne aux sages la sagesse
et la science à ceux qui savent discerner.
22 Lui qui révèle profondeurs et secrets,
connaît ce qui est dans les ténèbres,
et la lumière réside auprès de lui.k
k L’AT parle de Dieu entouré de lumière, Ex 24.17 ; Ez 1.27 ; Ha 3.4, et lui-même lumière, Isa 60.19-20 ; Sg 7.26, comme le fera encore, le NT. Cf. par exemple 1 Jn 1.5-7 ; 1 Tm 6.16 ; Jc 1.17, cf. Jn 8.12. D’anciens commentateurs juifs invoquent ce verset pour établir qu’un des noms du Messie est « Lumière ».
23 À toi, Dieu de mes pères, je rends grâces et je te loue
de m’avoir accordé sagesse et force :
voici que tu m’as fait connaître ce que nous t’avons demandé ;
les choses du roi, tu nous les as fait connaître. »
24 Daniel s’en fut donc chez Aryok que le roi avait chargé de faire périr les sages de Babylone. Il entra et lui dit : « Ne fais pas périr les sages de Babylone. Fais-moi pénétrer devant le roi et je révélerai au roi l’interprétation. »
l C’est l’annonce de la première des allégories de Daniel, qui décrivent mystérieusement la succession des grands empires historiques (Néobabyloniens, Mèdes et Perses, Grecs héritiers du royaume asiatique d’Alexandre), ici figurés, selon les anciennes spéculations sur les âges du monde, par des métaux de valeur décroissante, et enfin l’avènement du royaume messianique. Tous les empires terrestres s’écrouleront, pour laisser la place à un règne nouveau, éternel parce que fondé sur Dieu : le Royaume des Cieux, cf. Mt 4.17. Jésus, qui se désignera lui-même comme le Fils de l’homme, cf. 7.13 et Mt 8.20, s’appliquera aussi, cf. Mt 21. 42-44 ; Lc 20.17-18, l’image de la pierre d’angle, d’abord rejetée, du Ps 118.22, et de la pierre de fondation en Isa 28.16, avec une allusion nette à la pierre détachée du roc et qui écrase celui sur qui elle tombe, ici vv. 34, 44-45.
29 « Ô roi, sur ta couche, tes pensées s’élevèrent concernant ce qui doit arriver plus tard, et le révélateur des mystères t’a fait connaître ce qui doit arriver.
31 « Tu as eu, ô roi, une vision. Voici : une statue, une grande statue, extrêmement brillante, se dressait devant toi, terrible à voir.
m Littéralement : « sans les mains »; cf. Isa 31.8.
n La puissance de Nabuchodonosor lui vient de Dieu, et non du caractère divin auquel il prétend, cf. 3 ; Jdt 3.8 ; 6.2 ; 11. 7.
o Aram. ajoute : « et les orteils ». De même au v. suivant on corrige « les doigts des pieds » en « les pieds ».
p Allusion probable aux mariages entre Séleucides et Ptolémées, qui ne réussirent guère à consolider l’unité entre les successeurs d’Alexandre.
46 Alors le roi Nabuchodonosor tomba face contre terre et se prosterna devant Daniel. Il ordonna qu’on lui offrît oblation et sacrifice d’agréable odeur.
48 Alors le roi conféra à Daniel un rang élevé et lui donna nombre de magnifiques présents. Il le fit gouverneur de toute la province de Babylone et supérieur de tous les sages de Babylone.