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Bible de Jérusalem – Marc 2

Guérison d’un paralytique.

2 Comme il était entré de nouveau à Capharnaüm, après quelque temps on apprit qu’il était à la maison. 2 Et beaucoup se rassemblèrent, en sorte qu’il n’y avait plus de place, même devant la porte, et il leur annonçait la Parole. 3 On vient lui apporter un paralytique, soulevé par quatre hommes.

4 Et comme ils ne pouvaient pas le lui présenter à cause de la foule, ils découvrirent la terrasse au-dessus de l’endroit où il se trouvait et, ayant creusé un trou, ils font descendre le grabat où gisait le paralytique. 5 Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : « Mon enfant, tes péchés sont remis. »t

t Le péché étant une offense faite à Dieu, c’est à Dieu qu’il appartient de pardonner les péchés, Isa 1.18. Selon une façon de parler courante dans le monde sémitique, la forme passive utilisée par Jésus au v. 5 indique que c’est Dieu qui remet les péchés au paralytique ; Jésus ne fait que déclarer ce pardon divin. Les Juifs lui reprochent de vouloir s’égaler à Dieu comme le souligne Mt 9.8 ; cf. Jn 20.23 ; Mt 16.19 ; 18.18. Même accusation de la part des Juifs en Jn 10.31-36.

6 Or, il y avait là, dans l’assistance, quelques scribes qui pensaient dans leur cœur : 7 « Comment celui-là parle-t-il ainsi ? Il blasphème ! Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul ? » 8 Et aussitôt, percevant par son esprit qu’ils pensaient ainsi en eux-mêmes, Jésus leur dit : « Pourquoi de telles pensées dans vos cœurs ? 9 Quel est le plus facile, de dire au paralytique : Tes péchés sont remis, ou de dire : Lève-toi, prends ton grabat et marche ? 10 Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de remettre les péchés sur la terre,

11 je te l’ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton grabat et va-t’en chez toi. » 12 Il se leva et aussitôt, prenant son grabat, il sortit devant tout le monde, de sorte que tous étaient stupéfaits et glorifiaient Dieu en disant : « Jamais nous n’avons rien vu de pareil. »

Appel de Lévi.

13 Il sortit de nouveau au bord de la mer,u et toute la foule venait à lui et il les enseignait.

u La mer de Galilée ou lac de Tibériade.

14 En passant, il vit Lévi, le fils d’Alphée, assis au bureau de la douane, et il lui dit : « Suis-moi. » Et, se levant, il le suivit.

Repas avec les pécheurs.

15 Alors qu’il était à table dans sa maison, beaucoup de publicains et de pécheurs se trouvaient à table avec Jésus et ses disciples : car il y en avait beaucoup qui le suivaient. 16 Les scribes des pharisiens, le voyant manger avec les pécheurs et les publicains, disaient à ses disciples : « Quoi ? Il mange avec les publicains et les pécheurs ? » 17 Jésus, qui avait entendu, leur dit : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. »

Discussion sur le jeûne.

18 Les disciples de Jean et les pharisiens étaient en train de jeûner, et on vient lui dire : « Pourquoi les disciples de Jean et les disciples des pharisiens jeûnent-ils, et tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » 19 Jésus leur dit : « Les compagnons de l’époux peuvent-ils jeûner pendant que l’époux est avec eux ? Tant qu’ils ont l’époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. 20 Mais viendront des jours où l’époux leur sera enlevé ; et alors ils jeûneront en ce jour-là. 21 Personne ne coud une pièce de drap non foulé à un vieux vêtement ; autrement, la pièce neuve tire sur le vieux vêtement, et la déchirure s’aggrave. 22 Personne non plus ne met du vin nouveau dans des outres vieilles ; autrement, le vin fera éclater les outres, et le vin est perdu aussi bien que les outres. Mais du vin nouveau dans des outres neuves ! »

Les épis arrachés.

23 Et il advint qu’un jour de sabbat il passait à travers les moissons et ses disciples se mirent à se frayer un chemin en arrachant les épis.v

v Chez Mc le délit des disciples n’est pas, comme chez Mt-Lc, de cueillir des épis pour apaiser leur faim, mais de les arracher pour se frayer un chemin. En présentant les choses ainsi, Mc aura voulu rendre le délit plus compréhensible pour des lecteurs peu avertis de la casuistique juive autant il était peu évident que cueillir quelques épis fût « moissonner », autant il était clair qu’on ne devait pas saccager un champ pour le traverser ! Cette nouvelle présentation s’accorde mal avec le reste du récit, que Mc a laissé tel quel.

24 Et les pharisiens lui disaient : « Vois ! Pourquoi font-ils le jour du sabbat ce qui n’est pas permis ? » 25 Il leur dit : « N’avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu’il fut dans le besoin et qu’il eut faim, lui et ses compagnons, 26 comment il entra dans la demeure de Dieu, au temps du grand prêtre Abiathar,w et mangea les pains d’oblation qu’il n’est permis de manger qu’aux prêtres, et en donna aussi à ses compagnons ? »

w Le grand prêtre de 1 S 21.2-7 était en réalité Ahimélek. Ou bien son fils Abiathar (Ébyathar) est ici nommé parce que plus célèbre comme grand prêtre du temps de David, 2 S 20.25, ou bien Mc suit une tradition divergente qui faisait d’Abiathar le père d’Ahimélek (2 S 8.17 hébr.).

27 Et il leur disait : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat ;x

x Ce verset, qui manque dans Mt-Lc, aura été ajouté par Mc à une époque où l’esprit nouveau du christianisme avait définitivement relativisé l’obligation du sabbat ; cf. Lc 5.39.

28 en sorte que le Fils de l’homme est maître même du sabbat. »

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