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Bible de Jérusalem – 1 Samuel 21

21 David se leva et partit, et Jonathan rentra en ville.

L’arrêt à Nob.

2 David arriva à Nobj chez le prêtre Ahimélek.k Celui-ci vint en tremblant au-devant de David et lui demanda : « Pourquoi es-tu seul et n’y a-t-il personne avec toi ? »

j Sur la pente orientale du mont Scopus, à l’est de Jérusalem, qui était encore aux mains des Cananéens et que l’on contournait pour aller de Benjamin en Juda. L’épisode prépare 22.9-23.

k Fils d’Ahitouv (22.9) et descendant du prêtre Éli de Silo (14.3), on doit le distinguer d’Ahiyya (14.3) qui est sans doute son frère. Le sacerdoce de Silo s’était réfugié à Nob après le désastre du chap. 4.

3 David dit au prêtre Ahimélek : « Le roi m’a donné un ordre et m’a dit : « Que personne ne sache rien de la mission pour laquelle je t’envoie et que je t’ai commandée ! » Quant aux jeunes gens je leur ai donné rendez-vous à tel endroit. 4 Maintenant, si tu as sous la main cinq pains, donne-les-moi, ou ce qui se trouvera. » 5 Le prêtre répondit à David : « Je n’ai pas de pain ordinaire sous la main, il n’y a que du pain consacrél — pourvu que les jeunes gens se soient gardés de rapports avec les femmes. »

l Les pains d’oblation. Ils étaient réservés aux prêtres, Lv 24.5-9. Au temps de David, une dérogation à cette loi était possible. Mais il fallait être rituellement pur.

6 David répondit au prêtre : « Bien sûr, les femmes nous ont été interdites, comme toujours quand je pars en campagne, et les choses des hommes sont en état de sainteté. C’est un voyage profane, mais vraiment aujourd’hui ils sont en état de sainteté quant à la chose. »m

m Verset difficile. Nous comprenons bien que ce soit un voyage profane, les hommes se sont comportés comme pour une expédition militaire, où la continence était une règle religieuse, leur « choses » peut, par euphémisme, désigner le membre viril.

7 Alors le prêtre lui donna ce qui avait été consacré, car il n’y avait pas d’autre pain que les pains d’oblation, ceux qu’on retire de devant Yahvé pour les remplacer par du pain chaud le jour où on les reprend.

8 Or, ce jour même, se trouvait là un des serviteurs de Saül, retenu devant Yahvé ; il se nommait Doëg l’Édomite et il était le chef des bergers de Saül.n

n Ceci prépare 22.9-10 et 18.

9 David dit à Ahimélek : « N’y a-t-il pas ici sous ta main une lance ou une épée ? Je n’ai pris avec moi ni mon épée ni mes armes, tant l’affaire du roi était urgente. » 10 Le prêtre répondit : « L’épée de Goliath le Philistin, que tu as abattu dans la vallée du Térébinthe, est là, enveloppée dans un manteau derrière l’éphod.o Si tu veux la prendre, prends-la, il n’y en a pas d’autre ici. » David répondit : « Elle n’a pas sa pareille, donne-la-moi. »

o Cet éphod de Nob reparaîtra en 23.6, 9 et est supposé par 23.10, 13, 15. C’est encore l’éphod divinatoire, cf. 2.28, qui était donc un objet assez grand, cf. Jg 8.26. L’épée de Goliath est gardée derrière l’éphod, comme un trophée, cf. 31.10.

David chez Akish.p

11 David se leva et s’enfuit ce jour-là loin de Saül et il arriva chez Akish, roi de Gat.

p Tradition indépendante sur la fuite de David, qui anticipe le récit du chap. 27 et souligne d’un trait humoristique l’habileté de David.

12 Mais les serviteurs d’Akish dirent à celui-ci : « N’est-ce pas là David, le roi du pays ? N’est-ce pas pour celui-là qu’on chantait dans les danses :

« Saül a tué ses milliers,
et David ses myriades » ? »

13 David réfléchit sur ces paroles et il eut très peur d’Akish, roi de Gat. 14 Alors, il fit l’insensé sous leurs yeux et il divagua entre leurs mains ; il traçait des signes sur les battants de la porte et laissait sa salive couler sur sa barbe.

15 Akish dit à ses serviteurs : « Vous voyez bien que c’est un fou ! Pourquoi me l’amenez-vous ? 16 Est-ce que je manque de fous, que vous m’ameniez celui-ci pour faire le fou auprès de moi ? Va-t-il entrer dans ma maison ? »

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