21 La parole de Yahvé me fut adressée en ces termes :
q « leur sanctuaire » grec, syr. ; « les sanctuaires » hébr.
r Ézéchiel exprime encore ici l’ancien principe de la solidarité dans le châtiment, auquel il oppose ailleurs, 14.12, celui de la responsabilité personnelle.
11 Quant à toi, fils d’homme, pousse des gémissements, le cœur brisé ; rempli d’amertume, tu pousseras des gémissements, sous leurs yeux.
13 La parole de Yahvé me fut adressée en ces termes :
Tu diras : Ainsi parle le Seigneur ! Dis :s
L’épée, l’épée tranchante et bien fourbie !
s Ce poème chante, sur un rythme haletant, l’épée de Yahvé, qu’il remet aux mains du « tueur », c’est-à-dire des Babyloniens, pour exécuter ses jugements. Mais le poème est mal conservé. Les détails sont souvent d’une interprétation difficile.
15 Pour accomplir le massacre, elle est tranchante,
« Je ferai chancelert le sceptre de mon fils, rebut de tout bois »
pour jeter des éclairs, elle est fourbie.
t « je ferai chanceler » ’anoses conj. ; « ou bien nous nous réjouirons » ’onasîs hébr., qui pourrait être une relecture édulcorante ; Dieu annonce la chute prochaine de la monarchie judéenne.
16 Il l’a donnée à fourbir
à saisir à pleine main ;
elle est tranchante, oui, elle est fourbie,
pour qu’on la mette dans la main du tueur.
17 Crie, hurle, fils d’homme,
car elle est destinée à mon peuple,
à tous les princes d’Israël
voués à l’épée avec mon peuple.
Aussi, frappe-toi la poitrine,u
u En hébreu, litt. « frappe-toi la cuisse », mais on rend par son équivalent français cette expression de deuil et de douleur.
18 car c’est une épreuve et combien !
quand il n’y a même plus de sceptre de rebut.v
Oracle du Seigneur Yahvé.
v Allusion à la fin du règne de Sédécias dont le sceptre n’est plus que du bois pourri.
19 Et toi, fils d’homme, prophétise et bats des mains.
Que l’épée frappe deux fois, trois fois,w
c’est l’épée des morts,
la grande épée des morts qui les encercle.x
w « trois fois » syr., Vulg. ; « son tiers » hébr.
x « la grande épée des morts » conj. ; « l’épée d’un grand mort » (Sédécias ?) hébr.
20 Afin que le cœur défaille,
que les occasions de chute soient nombreuses,
à toutes les portes, j’ai placé le repasy de l’épée
faite pour jeter des éclairs, fourbie pour le massacre.z
y « repas » ’aruhat conj. ; hébr. ’ibhat inconnu ; grec et Targ. ont traduit « massacre ». Texte édulcoré ?
z « fourbie » meruttah conj., cf. v. 14s ; « couverte (?) diminuée (?) » me`uttah hébr. Texte édulcoré ?
21 Sois affûtéea à droite, place toi à gauche, là où ton tranchant est requis !
a « sois affûtée » grec ; « sois unique » hébr.
22 Moi aussi, je vais battre des mains,
je vais assouvir ma fureur.
Moi, Yahvé, j’ai parlé !
23 La parole de Yahvé me fut adressée en ces termes :
b La première mention des béliers est probablement fautive, mais elle se trouve également dans les versions. — En marchant contre Jérusalem plutôt que contre Rabba (capitale des Ammonites, aujourd’hui Amman), Nabuchodonosor n’a pas obéi à un « vain présage », mais il témoigne de la faute commise par Israël qui s’est révolté contre lui et a fait appel à l’Égypte, cf. v. 28.
c « comme il n’y en eut pas », litt. « même celle-ci ne fut pas ». — Les derniers mots du v. rappellent ceux de la prophétie de Jacob sur Juda, Gn 49.10, que certains corrigent de façon à lire « (le sceptre ne s’éloignera pas de Juda, ni le bâton de commandement d’entre ses pieds) jusqu’à ce que vienne celui à qui il appartient »; mais ce texte est corrompu et reste très obscur.
33 Et toi, fils d’homme, prophétise. Tu diras : Ainsi parle le Seigneur Yahvé. Aux Ammonites et à leur raillerie, tu diras : L’épée, l’épée est tirée pour le massacre, fourbie pour dévorer, pour jeter des éclairs —
d Le sort étant tombé sur Jérusalem, v. 27, les Ammonites peuvent croire qu’ils ont échappé au péril. Mais eux aussi auront leur châtiment.
e « pour égorger », litt. « pour mettre sur la gorge », conj. ; « pour te mettre sur la gorge » hébr. Les deux mots suivants sont grammaticalement incorrects.