23 Alors le roi fit convoquer auprès de lui tous les anciens de Juda et de Jérusalem,
k Cf. 2 R 22.8. Le Dt se présente lui-même comme le code de l’alliance avec Yahvé, Dt 5.2 ; 28.69.
4 Le roi ordonna à Hilqiyyahu, le grand prêtre, aux prêtres en secondl et aux gardiens du seuil de retirer du sanctuaire de Yahvé tous les objets de culte qui avaient été faits pour Baal, pour Ashéra et pour toute l’armée du ciel ; il les brûla en dehors de Jérusalem, dans les champs du Cédron, et porta leurs cendres à Béthel.
l Les gardiens du seuil, cf. 2 R 12.10, occupaient aussi un rang élevé dans le sacerdoce. Cf. encore 2 R 25.18.
m « et qui sacrifiaient » grec, Targ. ; « et il sacrifia » hébr.
n Les vv. 4-5 peuvent être une addition.
o Littéralement « la tombe des fils du peuple ».
p « des voiles » baddîm conj. ; « des maisons » battîm hébr. On pourrait également comprendre « des vêtements » d’après le grec chettiein (à rapprocher de ketîm , le lin, d’après l’assyro-babylonien kitû cf. l’hébr. ketonet , « tunique »).
8 Il fit venir des villes de Juda tous les prêtres et il profana les hauts lieux où ces prêtres avaient sacrifié, depuis Géba jusqu’à Bersabée.q Il démolit les hauts lieux des portes, celui qui était à l’entrée de la porte de Josué, gouverneur de la ville, celui qui était à gauche quand on se tenait à la porte de la ville.
q Par la force, Josias centralise à Jérusalem le culte de tout le territoire de Juda, selon la loi de l’unité de sanctuaire, Dt 12. Ces « hauts lieux » (1 R 3.2) sont des sanctuaires de Yahvé, condamnés seulement parce qu’ils contreviennent à cette loi.
r La loi prévoyait, Dt 18.6-8, que les prêtres des provinces venant à Jérusalem jouissaient des mêmes droits que les prêtres de la ville, leurs « frères ». L’opposition du clergé de la capitale fit sans doute réduire les « prêtres des hauts lieux », concentrés à Jérusalem, à un rang subalterne.
10 Il profana le Tophèts de la vallée de Ben-Hinnom, pour que personne ne fît plus passer son fils ou sa fille par le feu en l’honneur de Molek.
s Nom de l’endroit où l’on sacrifiait par le feu des enfants à Molek, Lv 18.21. Le mot signifie probablement « brûloir ». L’historicité de ces sacrifices d’enfants reste débattue.
t Unique mention de ces objets du culte solaire. La mythologie sémitique connaissait l’image du char céleste appliquée au monde divin.
u Petits autels dédiés aux divinités astrales, Jr 19.13 ; So 1.5.
v « les brisa là » wayyerussem sham conj. ; « il courut de là » wayyaras mishsham hébr.
w « des Oliviers », litt. « de l’huile » Targ. ; « de la Perdition » hébr.
x Pour profaner définitivement ces lieux, voir vv. 16 et 20. Les mesures de Josias sont dirigées d’une part contre les sanctuaires locaux où se perpétuait un culte, plus ou moins adultéré, de Yahvé, d’autre part contre des coutumes franchement païennes dieux et rites cananéens ou empruntés à l’Assyrie (cultes astraux). Cela donne de la situation religieuse en Juda une triste impression, qui est confirmée par Jérémie, Sophonie et Ézéchiel.
15 De même pour l’autel qui était à Béthel, le haut lieu bâti par Jéroboam fils de Nebat qui avait entraîné Israël dans le péché, il démolit aussi cet autel et ce haut lieu, il brûla le haut lieu et le réduisit en poussière ; il brûla le pieu sacré.
y Josias, profitant de la décadence de l’Assyrie, avait non seulement rendu l’indépendance à Juda, mais étendu son autorité sur une partie de l’ancien territoire israélite.
16 Josias se retourna et vit les tombeaux qui étaient là, dans la montagne ; il envoya prendre les ossements de ces tombeaux et les brûla sur l’autel. Ainsi il le profana, accomplissant la parole de Yahvé qu’avait annoncée l’homme de Dieuz qui avait annoncé ces choses
z Le grec insère ici « lorsque Jéroboam se tenait à l’autel pendant la fête. En se retournant, Josias leva les yeux sur le tombeau de l’homme de Dieu... » la répétition des mots « homme de Dieu » peut expliquer la perte de cette phrase dans l’hébr.
a Ce prophète était de Béthel, cf. 1 R 13. « Samarie » désigne ici non la ville, mais le territoire du royaume du Nord dont Béthel faisait partie.
19 Josias fit également disparaître tous les temples des hauts lieux qui étaient dans les villes de la Samarie, et que les rois d’Israël avaient bâtis pour l’irritation de Yahvéb et il agit à leur endroit exactement comme il avait agi à Béthel.
b « de Yahvé » versions ; omis par l’hébr.
21 Le roi donna cet ordre à tout le peuple : « Célébrez une Pâque en l’honneur de Yahvé votre Dieu, de la manière qui est écrite dans ce livre de l’alliance. »
22 On n’avait pas célébré une Pâque comme celle-là depuis les jours des Juges qui avaient régi Israël et pendant tout le temps des rois d’Israël et des rois de Juda.
24 De plus, les nécromants et les devins, les dieux domestiques et les idoles, et toutes les horreurs qu’on pouvait voir dans le pays de Juda et à Jérusalem, Josias les fit disparaître, en exécution des paroles de la Loi inscrites au livre qu’avait trouvé le prêtre Hilqiyyahu dans le Temple de Yahvé.
c Ici s’arrêtait le récit de la réforme et, peut-être, la première édition des Livres des Rois.
26 Pourtant, Yahvé ne revint pas de l’ardeur de sa grande colère, qui s’était enflammée contre Juda pour les déplaisirs que Manassé lui avait causés.
28 Le reste de l’histoire de Josias, et tout ce qu’il a fait, cela n’est-il pas écrit au livre des Annales des rois de Juda ?
29 De son temps, le Pharaon Neko, roi d’Égypte, monta vers le roi d’Assyrie,d sur le fleuve de l’Euphrate. Le roi Josias se porta au-devant de lui mais Neko le fit périr à Megiddo, à la première rencontre.
d Et non pas « contre le roi d’Assyrie ». Nékao (609-595), que la Bible appelle Neko, vint en effet, en 609, au secours du dernier roi d’Assyrie, chassé de Babylone, puis de Harran, par les Mèdes et les Babyloniens. Josias a voulu s’opposer à la jonction entre les Égyptiens et les Assyriens, parce qu’il escomptait, de la ruine définitive de l’Assyrie, un avantage pour le royaume de Juda.
31 Joachaz avait vingt-trois ans à son avènement et il régna trois mois à Jérusalem ; sa mère s’appelait Hamital, fille de Yirmeyahu,e et était de Libna.
e Ce Yirmeyahu (forme hébraïque du nom de Jérémie) n’a que le nom de commun avec le prophète.
33 Le Pharaon Neko le mit aux chaînes à Ribla,f dans le territoire de Hamat, pour qu’il ne règne plus à Jérusalem,g et il imposa au pays une contribution de cent talents d’argent et de talents d’or.
f Nékao revenait de son expédition vers le nord, v. 29, et la défaillance de l’Assyrie lui avait donné l’empire sur la Syrie et la Palestine.
g « pour qu’il ne règne plus à Jérusalem » qeré et versions, cf. 2 Ch 36.3 ; « quand il était roi à Jérusalem » ketib. — « talents » le chiffre a sans doute disparu accidentellement de l’hébr. ; grec luc. et syr. ont « dix talents »; le reste du grec a « cent dix talents ».
h Le nom est à peu près le même (« Yahvé-élève » au lieu de « Dieu-élève »). C’est peut-être un nom de couronnement, cf. 2 R 14.21 ; ou bien le changement serait une marque de vassalité, cf. encore 2 R 24.17.
35 Joiaqim livra à Pharaon l’argent et l’or mais il dut imposer le pays pour livrer la somme exigée par Pharaon : il leva sur chacun, selon sa fortune, l’argent et l’or qu’il fallait donner au Pharaon Neko.
36 Joiaqim avait vingt-cinq ans à son avènement et il régna onze ans à Jérusalem ; sa mère s’appelait Zebida, fille de Pedaya, et était de Ruma.