23 Si tu t’assieds à la table d’un grand,
prends bien garde à ce qui est devant toi ;
2 mets un couteau sur ta gorgei
si tu es gourmand.
i C’est-à-dire sans doute « mets un frein à ta voracité ». Selon d’autres « C’est mettre un couteau sur ta gorge (mettre ta vie en danger) que de te montrer gourmand »
3 Ne convoite pas ses mets,
car c’est une nourriture décevante.j
j Deux textes tout à fait semblables, l’un de Ptah-hotep, l’autre d’Amenemopé, montrent qu’il s’agit là d’un thème bien connu du savoir-vivre égyptien ; cf. aussi Gn 43.34.
4 Ne te fatigue pas à acquérir la richesse,
cesse d’y appliquer ton intelligence.
5 Lèves-tu les yeux vers elle, elle n’est plus là,
car elle sait se faire des ailes
comme l’aigle qui vole vers le ciel.
6 Ne mange pas le pain de l’homme aux regards envieux,
ne convoite pas ses mets.
7 Car le calcul qu’il fait en lui-même, c’est lui :
« Mange et bois ! » te dit-il, mais son cœur n’est pas avec toi.k
k Le premier stique est assez obscur, litt. « comme il pense en son âme, ainsi il est ». On voit ici une opposition entre les sentiments réels et ceux qui sont exprimés.
8 La bouchée à peine avalée, tu la vomiras
et tu en seras pour tes paroles flatteuses.
9 Aux oreilles du sot ne parle pas,
il mépriserait la finesse de tes propos.
10 Ne déplace pas la borne antique,
dans le champ des orphelins n’entre pas,
11 car leur vengeur est puissant,
c’est lui qui épousera, contre toi, leur querelle.l
l Le vengeur (go’el), cf. Nb 35.19, est ici Yahvé, cf. 22.23 ; Jr 50.34. — Il faut peut-être corriger « la borne antique » (`olam) en « la borne de la veuve » (’almanach), cf. 15.25.
12 Applique ton cœur à la discipline,
tes oreilles aux paroles de science.
13 Ne ménage pas à l’enfant la correction,
si tu le frappes de la baguette, il n’en mourra pas !
14 Si tu le frappes de la baguette,
c’est son âme que tu délivreras du shéol.
15 Mon fils, si ton cœur est sage,
mon cœur, à moi, se réjouira,
16 et mes reins exulteront
quand tes lèvres exprimeront des choses justes.
17 Que ton cœur n’envie pas les pécheurs,
mais dans la crainte de Yahvé qu’il reste tout le jour,
18 car il existe un avenir
et ton espérance ne sera pas anéantie.
19 Écoute, mon fils, deviens sage,
et dirige ton cœur dans le chemin.
20 Ne sois pas de ceux qui s’enivrent de vin,
ni de ceux qui se gavent de viande,
21 car buveur et glouton s’appauvrissent,
et la torpeur fait porter des haillons.
22 Écoute ton père qui t’a engendré,
ne méprise pas ta mère devenue vieille.
23 Acquiers la vérité, ne la vends pas :
sagesse, discipline et intelligence.
24 Il est au comble de l’allégresse, le père du juste ;
celui qui a donné le jour au sage s’en réjouit.
25 Ton père et ta mère seront dans la joie,
et dans l’allégresse, celle qui t’a enfanté.
26 Mon fils, prête-moi attention,
que tes yeux se complaisent dans ma voie :
27 c’est une fosse profonde que la prostituée,
un puits étroit que l’étrangère.
28 Elle aussi, comme un brigand, est en embuscade,
parmi les hommes elle multiplie les traîtrises.m
m « traîtrises » begadim conj. ; « traîtres » bogdim hébr.
29 Pour qui les « Malheur » ? Pour qui les « Hélas » ?
Pour qui les querelles ? Pour qui les plaintes ?
Pour qui les coups à tort et à travers ?
Pour qui les yeux troubles ?
30 Pour ceux qui s’attardent au vin,
qui vont en quête de boissons mêlées.
31 Ne regarde pas le vin, comme il est vermeil !
comme il brille dans la coupe !
comme il coule tout droit !
32 Il finit par mordre comme un serpent,
par piquer comme une vipère.
33 Tes yeux verront d’étranges choses,
ton cœur s’exprimera de travers.
34 Tu seras comme un homme couché en haute mer,
ou couché à la pointe d’un mât.
35 « On m’a battu, je n’ai point de mal !
On m’a rossé, je n’ai rien senti !
Quand m’éveillerai-je ?...
J’en demanderai encore ! »