36 Aie pitié de nous, maître, Dieu de l’univers, et regarde,
e Bien que préparée par 35.23-26, cette prière tranche par son ton sur le reste du livre généralement serein. L’authenticité de ce texte est parfois mise en doute ; on le rapproche de l’addition hébraïque après 51.12. Composée avec soin de quatre quatrains (le v. 11 manque en hébreu), cette prière suppose une forte émotion, 36.6-12 ; on a pensé à l’affaire d’Héliodore, 2 M 3, en 175. Le texte, animé d’une grande espérance, ne dénote cependant pas clairement d’idées messianiques ; cf. 36.20.
2 répands ta crainte sur toutes les nations.
3 Lève la main contre les nations étrangères,
et qu’elles voient ta puissance.
4 Comme, à leurs yeux, tu t’es montré saint envers nous,
de même, à nos yeux, montre-toi grand envers elles.
5 Qu’elles te connaissent, tout comme nous avons connu
qu’il n’y a pas d’autre Dieu que toi, Seigneur.
6 Renouvelle les prodiges et fais d’autres miracles,
7 glorifie ta main et ton bras droit.
8 Réveille ta fureur, déverse ta colère,
9 détruis l’adversaire, anéantis l’ennemi.
10 Hâte le temps, souviens-toi du serment,
que l’on célèbre tes hauts faits.f
f Hébr. « fais hâter la fin, souviens-toi du terme. Car qui te dira Que fais-tu ? »
11 Qu’un feu vengeur dévore les survivants,
que les oppresseurs de ton peuple soient voués à la ruine.
12 Brise la tête des chefs étrangers
qui disent : « Il n’y a que nous. »
13 Rassemble toutes les tribus de Jacob,
16 rends-leur leur héritage comme au commencement.g
g Cette espérance d’un rassemblement des tribus, particulièrement vivace au temps de l’Exil, se perpétua dans le Judaïsme bien après le retour des exilés ; les Juifs considérèrent toujours la dispersion à l’étranger comme une situation provisoire et regrettable à laquelle la venue du messie doit mettre fin.
17 Aie pitié, Seigneur, du peuple appelé de ton nom,
d’Israël dont tu as fait un premier-né.
18 Aie compassion de ta ville sainte,
de Jérusalem, le lieu de ton repos.
19 Remplis Sion de ta louange
et ton sanctuaire de ta gloire.h
h « de la louange »; var. hébr. « de ta majesté ». — « ton sanctuaire » (naon) avec hébr. ; « ton peuple » (laon) grec.
20 Rends témoignage à tes premières créatures,i
accomplis les prophéties faites en ton nom.
i S’agit-il du peuple d’Israël dans son ensemble, ou des patriarches, qu’un ancien midrash range parmi les sept choses créées avant le monde ? ou de la sagesse créée, prémice de la création (Pr 8.22) ? Ou l’auteur considère-t-il que le messie ou le règne messianique, créés avant toutes choses, vont bientôt se manifester sur la terre ? Il est difficile de préciser la pensée.
21 Donne satisfaction à ceux qui espèrent en toi,
que tes prophètes soient véridiques.
22 Exauce, Seigneur, la prière de tes serviteurs,j
selon la bénédiction d’Aaron sur ton peuple.
Et que tous, sur la terre, reconnaissent
que tu es le Seigneur, le Dieu éternel !
j « tes serviteurs » mss grec, hébr. ; « ceux qui te prient » texte reçu.
23 L’estomac accueille toute sorte de nourriture,
mais tel aliment est meilleur qu’un autre.
24 Le palais reconnaît à son goût le gibier,
de même le cœur avisé discerne les paroles mensongères.
25 Un cœur pervers donne du chagrin,
l’homme d’expérience le paie de retour.
26 Une femme accepte n’importe quel mari,
mais il y a des filles meilleures que d’autres.k
k On s’est demandé, en se basant sur le parallélisme, s’il ne fallait pas lire plutôt « un mari prend n’importe quelle femme, mais... » Pourtant l’hébr. donne la même construction que le grec. Tel qu’il se présente, le texte semble souligner l’avantage de l’homme qui peut choisir sa femme, tandis que celle-ci n’a pas le choix.
27 La beauté d’une femme réjouit le regard,
c’est le plus grand de tous les désirs de l’homme.
28 la bonté et la douceur sont sur ses lèvres,
son mari est le plus heureux des hommes.
29 Celui qui acquiert une femme a le principe de la fortune,
une aide semblable à lui,l une colonne d’appui.
l Hébr. « une ville fortifiée ».
30 Faute de clôture le domaine est livré au pillage,
sans une femme l’homme gémit et va à la dérive.
31 Comment se fier à un voleur de grand chemin
qui court de ville en ville ?
De même à l’homme qui n’a pas de nid,
qui s’arrête là où la nuit le surprend.