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Bible de Jérusalem – Apocalypse 4

II. Les visions prophétiques

1. LES PRÉLIMINAIRES DU « GRAND JOUR » DE DIEU

Dieu remet à l’Agneau les destinées du monde.a

4 J’eus ensuite une vision. Voici : une porte était ouverte au ciel, et la voix que j’avais naguère entendu me parler comme une trompette me dit : Monte ici, que je te montre ce qui doit arriver par la suite.

a Dieu sur son trône est glorifié par sa cour céleste, 4, puis l’horizon s’étend à l’univers dont les destinées sont remises à l’Agneau rédempteur sous la forme d’un livre scellé, 5. Suivront de larges visions symboliques préludant au « Grand Jour » où la colère de Dieu tombera sur les païens persécuteurs, 17-19.

2 À l’instant, je tombai en extase. Voici, un trône était dressé dans le ciel, et, siégeant sur le trône, Quelqu’un...b

b Jean se garde de décrire Dieu sous forme humaine et même de le nommer il n’en donne qu’une vision de lumière. Toute la scène s’inspire d’Ez 1 et 10 ; cf. aussi Isa 6.

3 Celui qui siège est comme une vision de jaspe et de cornaline ; un arc-en-ciel autour du trône est comme une vision d’émeraude. 4 Vingt-quatre sièges entourent le trône, sur lesquels sont assis vingt-quatre Vieillards vêtus de blanc, avec des couronnes d’or sur leurs têtes.c

c Ces Vieillards exercent un rôle sacerdotal et royal ils louent et adorent Dieu, 4.10 ; 5.9 ; 11.16, 17 ; 19.4, et lui offrent les prières des fidèles, 5.8 ; ils l’assistent dans le gouvernement du monde (trônes) et participent à son pouvoir royal (couronnes). Leur nombre correspond peut-être à celui des 24 ordres sacerdotaux de 1 Ch 24.1-19.

5 Du trône partent des éclairs, des voix et des tonnerres,d et sept lampes de feu brûlent devant lui, les sept Esprits de Dieu.e

d Comme souvent dans les théophanies, cf. Ex 19.16 ; Ez 1.4, 13.

e Plutôt que l’Esprit Saint, 1.4 (qui deviendra, dans la tradition chrétienne, rapportée aussi à Isa 11.2, l’Esprit « septiforme »), ce sont ici les « Anges de la Face », cf. 3.1 ; 8.2 ; Tb 12.15, qui sont les envoyés de Dieu, cf. Za 4.10 ; 5.6 ; Tb 12.14 ; Lc 1.26 et passim .

6 Devant le trône, on dirait une mer,f transparente autant que du cristal. Au milieu du trône et autour de lui,g se tiennent quatre Vivants, constellés d’yeux par-devant et par-derrière.h

f Soit les « eaux supérieures » de Gn 1.7 ; Ps 104.3, soit la « Mer » de 1 R 7.23-26.

g La disposition est difficile à imaginer. « Au milieu du trône » peut être une glose venue de Ez 1.5.

h Symbolisme inspiré d’Ez 1.5-21. Ces Vivants (litt. « Êtres animés, Animaux ») sont les quatre Anges qui président au gouvernement du monde physique, cf. 1.20 quatre est un chiffre cosmique (les points cardinaux, les vents ; cf. 7.1). Leurs yeux multiples symbolisent la science universelle et la providence de Dieu. Ils adorent Dieu et lui rendent gloire pour son œuvre créatrice. Leurs formes (lion, taureau, homme, aigle) représentent ce qu’il y a de plus noble, de plus fort, de plus sage, de plus agile dans la création. Depuis saint Irénée, la tradition chrétienne y a vu le symbole des quatre évangélistes.

7 Le premier Vivant est comme un lion ; le deuxième Vivant est comme un jeune taureau ; le troisième Vivant a comme un visage d’homme ; le quatrième Vivant est comme un aigle en plein vol. 8 Les quatre Vivants, portant chacun six ailes, sont constellés d’yeux tout autour et en dedans. Ils ne cessent de répéter jour et nuit :

« Saint, Saint, Saint,
Seigneur, Dieu Maître-de-tout
,
« Il était, Il est et Il vient ». »i

i La doxologie d’Isaïe était déjà en usage dans le culte synagogal et elle a été reprise par les liturgies chrétiennes. La liturgie de la terre est une participation au culte éternel (« jour et nuit ») du ciel.

9 Et chaque fois que les Vivants offrent gloire, honneur et action de grâces à Celui qui siège sur le trône et qui vit dans les siècles des siècles, 10 les vingt-quatre Vieillards se prosternent devant Celui qui siège sur le trône pour adorer Celui qui vit dans les siècles des siècles ; ils lancent leurs couronnes devant le trônej en disant :

j Les Vieillards font hommage à Dieu de la puissance qu’ils ont reçue de lui, ce que refuseront de faire les rois de la terre, 17.2, etc. — « il n’était pas » (v. ; d’après certains manuscrits, texte incertain. On peut aussi comprendre « il exista ».

11 « Tu es digne, ô notre Seigneur et notre Dieu,
de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance,
car c’est toi qui créas l’univers ;
par ta volonté, il n’était pas et fut créé. »

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