46 Bel s’est courbé, Nebo s’effondre.
Leurs idoles sont confiées aux animaux et aux bêtes de somme,
ces charges que vous souleviez, c’est un fardeau pour la bête fourbue.
u Le prophète entrevoit la prise de Babylone par Cyrus. Les dieux du panthéon assyro-babylonien, Bel, dieu du ciel, et Nebo, dieu de la sagesse, sont écrasés. Les Babyloniens s’enfuient, emportant leurs dieux, c’est-à-dire les idoles qui les représentent.
2 Elles se sont effondrées, courbées toutes ensemble,
on ne peut sauver ce fardeau,
elles sont allées elles-mêmes en captivité.
3 Écoutez-moi, maison de Jacob,
tout ce qui reste de la maison d’Israël,
vous que j’ai portés dès votre naissance,
soulevés depuis le berceau.v
v À l’inverse des idolâtres qui « portent » leurs dieux dans leur fuite, c’est Yahvé qui a « porté » Israël depuis les origines. — « Depuis votre naissance, ... depuis le berceau » litt. « depuis les entrailles, ... depuis le sein ».
4 Jusqu’à la vieillesse je reste le même,
jusqu’aux cheveux blancs je vous porterai :
moi, je l’ai déjà fait, moi je vous soulèverai,
moi, je vous porterai et je vous sauverai.
5 À qui voulez-vous m’assimiler et m’identifier,w
à qui me comparer, à qui suis-je semblable ?
w L’opposition entre les dieux babyloniens vaincus et Yahvé, Dieu d’Israël triomphant, amène le prophète à reprendre l’argument de la puissance incomparable du vrai Dieu, cf. 44.7 ; 41.21-29 ; 42.8 ; 43.8-13.
6 Certains déversent l’or de leur bourse,
et pèsent l’argent à la balance,x
ils embauchent un orfèvre pour faire un dieu,
ils s’inclinent et ils adorent.
x « balance » litt. « roseau », c’est-à-dire le fléau de la balance.
7 Ils le mettent sur l’épaule et l’emportent,
ils le déposent à sa place pour qu’il s’y tienne,
pour qu’il n’en bouge pas.
On a beau l’invoquer, il ne répond pas,
de la détresse il ne sauve pas.
8 Souvenez-vous-en et soyez des hommes,y
révoltés, rentrez en vous-mêmes.
y Sens incertain. On corrige parfois en « soyez confus », mais le grec « soyez fermes » semble appuyer la traduction proposée.
9 Souvenez-vous des choses passées depuis longtemps,
car je suis Dieu, il n’y en a pas d’autre,
Dieu, et personne n’est semblable à moi.
10 J’annonce dès l’origine ce qui doit arriver,
d’avance, ce qui n’est pas encore accompli,
je dis : Mon projet se réalisera,
j’accomplirai ce qui me plaît ;
11 j’appelle depuis l’Orient un rapace,z
d’un pays lointain l’homme que j’ai prédestiné.
Ce que j’ai dit, je l’exécute,
mon dessein, je l’accomplis.
z Cyrus, qui fond sur ses ennemis comme un oiseau de proie. Le terme n’est pas péjoratif.
12 Écoutez-moi, hommes au cœur dur,
vous qui êtes loin de la justice,
13 j’ai fait venir ma justice, elle n’est pas loin,
mon salut ne tardera pas.
Je mettrai en Sion le salut,
je donnerai à Israël ma gloire.