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Bible de Jérusalem

Ésaïe 44.7

7 Qui est comme moi ? qu’il crie,
qu’il le proclame et me l’expose ;
depuis que j’ai constitué un peuple éternel,
ce qui va se passer, qu’il le dise,c
et ce qui doit arriver, qu’il le leur annonce.

c « qu’il le dise » ajouté avec 1QIsa. Les deux derniers stiques sont incertains.

Ésaïe 41.21-29

Néant des idoles.z

21 Présentez votre querelle, dit Yahvé,
produisez vos arguments, dit le roi de Jacob.

z De même qu’il était entré en procès avec les nations, v. 1, Yahvé appelle ici les faux dieux à comparaître devant lui. Leur incapacité à prédire l’avenir et à agir sur le monde est la preuve de leur néant. C’est dans le Second Isaïe que s’exprime explicitement pour la première fois le monothéisme absolu, cf. 43.8-13 ; 44.6-8 ; 45.5, préparé par le monothéisme pratique que représentait l’adoration exclusive de Yahvé, Dieu d’Israël, cf. 42.8 et Introduction. Sur la polémique contre les idoles, cf. 40.18.

22 Qu’ils produisent et qu’ils nous montrent
les choses qui doivent arriver.
Les choses passées, que furent-elles ?
montrez-le, que nous y réfléchissions
et que nous en connaissions la suite.
Ou bien faites-nous entendre les choses à venir,
23 annoncez ce qui doit se passer ensuite,
et nous saurons que vous êtes des dieux.
Au moins, faites bien ou faites mal,
que nous éprouvions de l’émoi et de la crainte.
24 Voici, vous êtes moins que rien, et votre œuvre, c’est moins que néant,a
vous choisir est abominable.

a « néant » ’epes conj. ; ’apa` hébr. inintelligible.

25 Je l’ai suscité du Nord et il est venu,
depuis le Levant il est appelé par son nom.b
Il piétinec les gouverneurs comme de la boue,
comme le potier pétrit l’argile.

b « Il est appelé par son nom » conj. cf. 45.3 ; « il appelle (ou proclame) mon nom » hébr. — Cette formule signifie la désignation de quelqu’un pour une mission particulière, Ex 31.2 ; Nb 1.17, en même temps qu’elle exprime une relation privilégiée de Yahvé avec celui qu’il « appelle par son nom », cf. 43.1 ; 45.3-4.

c « il piétine » yabûs conj. ; « il marche » yabo’ hébr.

26 Qui l’a annoncé dès le principe, pour que nous sachions,
et dans le passé, pour que nous disions : C’est juste ?
Mais nul n’a annoncé, nul n’a fait entendre,
nul n’a entendu vos paroles.
27 Prémices de Sion, voici, les voici,
à Jérusalem j’envoie un messager,d

d Texte peut-être corrompu, traduit litt. On voit ici, comme au v. 25, une allusion à l’annonce que fait Yahvé de la délivrance par Cyrus, tandis que les faux dieux restent muets, v. 28.

28 et je regarde : personne !
Parmi eux, pas un qui donne un avis,
que je puisse interroger et qui réponde !
29 Voici, tous ensemble ils ne sont rien,e
néant que leurs œuvres,
du vent et du vide leurs statues !

e « rien » 1QIsa, Targ. ; « malheur » TM.

Ésaïe 42.8

8 Je suis Yahvé,j tel est mon nom !
Ma gloire, je ne la donnerai pas à un autre,
ni mon honneur aux idoles.

j C’est le nom révélé à Moïse, Ex 3.14, celui du seul Existant. Il n’est pas d’autre Dieu que lui, cf. 40.25 ; 43.10-12 ; 44.6-8 ; 45.3, 5-6, 14-15, 18, 20-22 ; 46.5-7, 9 ; 48.11 ; cf. 41.21-29. Il est le créateur universel, 40.12s, 21s, 28 ; 42.5 ; 43.1 ; 44.24 ; 45.9-12, 18 ; 48.13 ; 51.13 ; 54.5, éternel, 41.4 ; 44.6 ; 48.12. Il « ne cédera pas sa gloire à un autre », ici et 48.11. Ce monothéisme triomphant du « livre de la Consolation » reprend ainsi en l’amplifiant par l’affirmation explicite de la transcendance divine le thème antérieur de la « jalousie » de Yahvé, Dt 4.24 ; cf. Ex 20.3.

Ésaïe 43.8-13

Yahvé est seul Dieu.s

8 Fais sortir un peuple aveugle qui a des yeux,
et des sourds qui ont des oreilles.

s Bien qu’il soit sourd et aveugle aux événements de son histoire, cf. 42.18, Israël, par cette histoire même, sert de témoin à Yahvé contre les nations et leurs dieux. C’est à nouveau une démonstration du monothéisme par l’impuissance des faux dieux, cf. 41.21.

9 Que toutes les nations se rassemblent,
que tous les peuples s’unissent !
Qui parmi eux a proclamé cela
et nous a fait connaître les choses anciennes ?
Qu’ils produisent leurs témoins et qu’ils se justifient,
qu’on les entende et qu’on dise : C’est la vérité !
10 C’est vous qui êtes mes témoins, oracle de Yahvé,
vous êtes le serviteur que je me suis choisi,
afin que vous le sachiez, que vous croyiez en moi
et que vous compreniez que c’est moi :
avant moi aucun dieu n’a été formé
et après moi il n’y en aura pas.
11 Moi, c’est moi Yahvé,
et en dehors de moi il n’y a pas de sauveur.
12 C’est moi qui ai révélé, sauvé et fait entendre,
ce n’est pas un étranger qui est parmi vous,
vous, vous êtes mes témoins, oracle de Yahvé,
et moi, je suis Dieu,
13 de toute éternitét je le suis ;
nul ne peut délivrer de ma main,
si j’agis, qui pourrait me faire renoncer ?

t « de toute éternité » versions ; « depuis ce jour » hébr. Ce court oracle peut être la suite de 43.1-7.