48 Alors le prophète Élie se leva comme un feu,
sa parole brûlait comme une torche.
2 C’est lui qui fit venir sur eux la famine
et qui, dans son zèle, les décima.
3 Par la parole du Seigneur il ferma le ciel,
il fit aussi trois fois descendre le feu.
4 Comme tu étais glorieux, Élie, dans tes prodiges !
qui peut dans son orgueil se faire ton égal ?
5 Toi qui as arraché un homme à la mort
et au shéol, par la parole du Très-Haut.
6 Toi qui as mené des rois à la ruine,
précipité des hommes glorieux de leur couche,
7 qui entendis au Sinaï un reproche,c
à l’Horeb des décrets de vengeance,
c Ce « reproche » est peut-être contenu symboliquement dans la vision de 1 R 19.9-14.
8 qui oignis des rois comme vengeurs,
des prophètes pour te succéder,
9 qui fus emporté dans un tourbillon de feu,
par un char aux chevaux de feu,
10 toi qui fus désigné dans des menaces futures
pour apaiser la colère avant qu’elle n’éclate,
pour ramener le cœur des pères vers les fils
et rétablir les tribus de Jacob.
11 Bienheureux ceux qui te verront
et dans l’amour s’endormiront,
car nous aussi nous posséderons la vie.d
d V. difficile au sens incertain. Le grec peut se comprendre aussi « Bienheureux ceux qui t’ont vu et ceux qui se sont endormis dans l’amour. » La traduction proposée, acceptable en grec, convient mieux au contexte, le retour d’Élie (cf. Ml 3.23s), et peut correspondre à l’hébr. « Heureux qui te verra avant de mourir. » La motivation exprime en grec une espérance ; l’hébr., mutilé « car tu donneras la vie et il vivra » (?).
12 Tel fut Élie qui fut enveloppé dans un tourbillon.
Élisée fut rempli de son esprit ;
pendant sa vie aucun chef ne put l’ébranler,
personne ne put le subjuguer.
13 Rien n’était trop grand pour lui
et jusque dans la mort son corps prophétisa.e
e Après sa mort, le prophète ressuscita encore un mort, 2 R 13.20-21. Mais le texte est embarrassé. Hébr. « dessous lui son corps fut créé ».
14 Pendant sa vie il fit des prodiges
et dans sa mort ses œuvres furent merveilleuses.
15 Malgré tout, le peuple ne se convertit pas,
ne renonça pas à ses péchés,
jusqu’à ce qu’il fût déporté loin de son pays
et dispersé sur toute la terre ;
il ne resta que le peuple le moins nombreux
et un chef de la maison de David.
16 Quelques-uns d’entre eux firent le bien,
d’autres multiplièrent les fautes.
17 Ézéchias fortifia sa ville
et fit venir l’eau dans ses murs,
avec le fer il fora le rocher
et construisit des citernes.
18 De son temps Sennachérib se mit en campagne
et envoya Rabsakès,f
il leva la main contre Sion,
dans l’insolence de son orgueil.
f Le traducteur de Ben Sira a fait de rab shaqé, « grand échanson », un nom propre. — Le grec ajoute ici « et partit ».
19 Alors leur cœur et leurs mains tremblèrent,
ils souffrirent les douleurs de femmes en travail,
20 ils firent appel au Seigneur miséricordieux,
tendant les mains vers lui.
Du ciel, le Saint se hâta de les écouter
et les délivra par la main d’Isaïe,
21 il frappa le camp des Assyriens
et son Ange les extermina.
22 Car Ézéchias fit ce qui plaît au Seigneur
et se montra fortg en suivant David son père,
comme le lui ordonna le prophète Isaïe,
le grand, le fidèle dans ses visions.
g Jeu de mots sur le nom d’Ézéchias « Yahvé fortifie ».
23 De son temps le soleil recula ;
il prolongea la vie du roi.
24 Dans la puissance de l’esprit il vit la fin des temps,
il consola les affligés de Sion,
25 il révéla l’avenir jusqu’à l’éternité
et les choses cachées avant qu’elles n’advinssent.h
h On peut songer aux oracles sur la fin de l’Exil, Isa 40-55, ou aux chap. 24-27 ou au chap. 61.