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Bible de Jérusalem – 1 Corinthiens 6

3. L’APPEL AUX TRIBUNAUX PAÏENSn

6 Quand l’un de vous a un différend avec un autre, ose-t-il bien aller en justice devant les injustes,o et non devant les saints ?

n Dans tout ce passage, Paul reproche aux Corinthiens d’étaler leurs discordes devant les païens au lieu de les régler pacifiquement entre eux et ainsi démontrer la puissance de la grâce.

o Les magistrats non chrétiens.

2 Ou bien ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ?p Et si c’est par vous que le monde doit être jugé, êtes-vous indignes de prononcer sur des riens ?

p Avec le Christ, juge souverain du monde.

3 Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? À plus forte raison les choses de cette vie ! 4 Et quand vous avez là-dessus des litiges, vous allez prendre pour juges des gens que l’Église méprise !q

q Si les « spirituels » à Corinthe regardaient avec hauteur les « psychiques » de la communauté, 2.14-15, ils méprisaient certainement tous ceux qui n’étaient pas membres de l’Église.

5 Je le dis à votre honte ; ainsi, il n’y a parmi vous aucun homme sage, qui puisse servir d’arbitre entre ses frères ! 6 Mais on va en justice frère contre frère, et cela devant des infidèles ! 7 De toute façon, certes, c’est déjà pour vous une défaite que d’avoir des procès entre vous. Pourquoi ne pas souffrir plutôt l’injustice ? Pourquoi ne pas vous laisser plutôt dépouiller ? 8 Mais non, c’est vous qui commettez l’injustice et dépouillez les autres ; et ce sont des frères !

9 Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront pas du Royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas ! Ni impudiques, ni idolâtres, ni adultères, ni dépravés, ni gens de mœurs infâmes, 10 ni voleurs, ni cupides, pas plus qu’ivrognes, insulteurs ou rapaces, n’hériteront du Royaume de Dieu.r

r Cf. 15.50 ; Ga 5.21 ; Ép 5.5 ; Ap 21.8 ; 22.15.

11 Et cela, vous l’étiez bien, quelques-uns. Mais vous vous êtes lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés par le nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notre Dieu.s

s Noter la présentation trinitaire de la pensée, cf. 2 Co 13.13.

4. LA FORNICATION

12 « Tout m’est permis »; mais tout n’est pas profitable.t « Tout m’est permis »; mais je ne me laisserai, moi, dominer par rien.

t Cette phrase résume toute la morale paulinienne il ne s’agit plus de savoir ce qui est permis et ce qui est défendu, mais de déterminer ce qui favorise ou compromet la croissance de l’homme nouveau régénéré dans le Christ. Cf. Rm 6.15.

13 « Les aliments sont pour le ventre et le ventre pour les aliments, et Dieu détruira ceux-ci comme celui-là. »u Mais le corps n’est pas pour la fornication ;v il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps.

u Ce sont les Corinthiens qui parlent.

v Paul combat une opinion selon laquelle il n’y a aucune différence entre les besoins alimentaires et la vie sexuelle. Il répond les premiers sont liés au monde présent et disparaîtront avec lui (v. 13) ; mais, cf. 10.31, la vie sexuelle engage l’appartenance au Christ et doit être celle qui convient à un membre du Christ, vv. 15-17, cf. Ep 5.21-33.

14 Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera,w nous aussi, par sa puissance.

w La Résurrection prouve l’importance du corps, qui n’est pas niée par la mort.

15 Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ ? Et j’irais prendre les membres du Christ pour en faire des membres de prostituée ! Jamais de la vie ! 16 Ou bien ne savez-vous pas que celui qui s’unit à la prostituée n’est avec elle qu’un seul corps ? Car il est dit : Les deux ne seront qu’une seule chair. 17 Celui qui s’unit au Seigneur, au contraire, n’est avec lui qu’un seul esprit.x

x On attendrait un seul corps. Paul veut éviter que le réalisme physique de l’union au Christ (v. 15) soit compris de façon trop grossière.

18 Fuyez la fornication ! « Tout péché que l’homme peut commettre est extérieur à son corps »;y celui qui fornique, lui, pèche contre son propre corps.z

y Pour ceux qui, à Corinthe, n’attribuaient au corps aucune valeur permanente, 6.13, aucune action corporelle n’avait d’incidence morale. Le péché n’était possible qu’à un niveau de motivation et d’intention spirituelles.

z La finalité sexuelle du corps est de permettre que deux êtres n’en fassent plus qu’un, 6.16.

19 Ou bien ne savez-vous pas que votre corps est un templea du Saint Esprit, qui est en vous et que vous tenez de Dieu ? Et que vous ne vous appartenez pas ?

a Cf. 3.16 ; Jn 2.21 ; Ap 21.22.

20 Vous avez été bel et bien achetés !b Glorifiez donc Dieu dans votre corps.

b Littéralement « Vous avez été rachetés pour un prix. » Cf. Rm 3.24.

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