6 « Gardez-vous de pratiquer votre justices devant les hommes, pour vous faire remarquer d’eux ; sinon, vous n’aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux.
s Littéralement « faire votre justice » (var. « faire l’aumône »), c’est-à-dire pratiquer les bonnes œuvres qui rendent un homme juste devant Dieu. Les principales étaient, aux yeux des Juifs, l’aumône, vv. 2-4, la prière, vv. 5-6, et le jeûne, vv. 16-18.
t Cette épithète, qui vise tous les faux dévots de piété affectée et tapageuse, s’applique spécialement, dans l’esprit de Matthieu, à la secte des Pharisiens voir 15.7 ; 22.18 ; 23.13-15.
5 « Et quand vous priez,u ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment, pour faire leurs prières, à se camper dans les synagogues et les carrefours, afin qu’on les voie. En vérité je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense.
u Par son exemple, 14.23, comme par ses instructions, Jésus a enseigné à ses disciples le devoir et la façon de prier. La prière doit être humble devant Dieu, Lc 18.10-14, et devant les hommes, 6.5-6 ; Mc 12.40, du cœur plus que des lèvres, 6.7, confiante en la bonté du Père, 6.8 ; 7.7-11, et insistante jusqu’à l’importunité, Lc 11.5-8 ; 18.1-8. Elle est exaucée si elle est faite avec foi, 21.22, au nom de Jésus, 18.19-20 ; Jn 14.13-14 ; Jn 15.7, 16 ; 16.23-27, et demande de bonnes choses, 7.11, telles que l’Esprit Saint, Lc 11.13, le pardon, Mc 11.25, le bien des persécuteurs 5.44 ; cf. Lc 23.34, surtout l’avènement du Règne de Dieu et la préservation lors de l’épreuve eschatologique, 24.20 ; 26.41 ; Lc 21.36 ; cf. Lc 22.31-32 : c’est toute la substance de la Prière modèle enseignée par Jésus lui-même, 6.9-15.
7 « Dans vos prières, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’en parlant beaucoup ils se feront mieux écouter.
9 « Vous donc, priez ainsi :v
Notre Père qui es dans les cieux,
que ton Nom soit sanctifié,
v Dans la rédaction de Mt, le Pater contient sept demandes. Ce chiffre est cher à deux fois sept générations dans la Généalogie, 1.17 ; sept béatitudes, 5.3 ; sept paraboles, 13.3 ; pardonner non sept fois mais soixante-dix-sept fois, 18.22 ; sept malédictions des Pharisiens, 23.13. C’est peut-être pour obtenir ce chiffre de sept que a ajouté au texte de base (Lc 11.2-4) les troisième, cf. 7.21 ; 21.31 ; 26.42, et septième demandes, cf. le « Mauvais » 13.19, 38.
10 que ton Règne vienne,
que ta Volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
11 Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien.w
w Traduction traditionnelle et probable d’un mot difficile. On a pu proposer aussi « nécessaire à la subsistance » et « de demain ». De toute façon la pensée est qu’il faut demander à Dieu le soutien indispensable de la vie matérielle, mais rien que cela, non la richesse ni l’opulence. — Les Pères ont appliqué ce texte à la nourriture de la foi, le pain de la parole de Dieu et le pain eucharistique : cf. Jn 6.22.
12 Remets-nous nos dettes
comme nous-mêmes avons remis à nos débiteurs.
13 Et ne nous laisse pas entrer en tentation ;x
mais délivre-nous du Mauvais.y
x « ne nous laisse pas entrer » (litt. « ne nous fais pas entrer ») le sens permissif du verbe araméen, utilisé par Jésus, n’a pas été rendu par le grec ni par la Vulgate, d’où la traduction usuelle « ne nous soumets pas ». Mais dès les premiers siècles, beaucoup des mss. latins remplaçaient Ne nos inducas par Ne nos patiaris induci.
y Ou « du mal ». — Add. « Car à toi appartiennent le Royaume et la puissance et la gloire pour les siècles. Amen. » Glose liturgique inspirée de 1 Ch 29.11-12, qui fait revenir la prière à son thème central, le Royaume de Dieu, v. 10. Absente des grands mss du NT, elle se trouve déjà dans le Didachè (2e s.) et dans des mss byzantins.
14 « Oui, si vous remettez aux hommes leurs manquements, votre Père céleste vous remettra aussi ;
16 « Quand vous jeûnez, ne vous donnez pas un air sombre comme font les hypocrites : ils prennent une mine défaite, pour que les hommes voient bien qu’ils jeûnent. En vérité je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense.
19 « Ne vous amassez point de trésors sur la terre, où la mite et le ver consument, où les voleurs percent et cambriolent.
22 « La lampe du corps, c’est l’œil. Si donc ton œil est sain, ton corps tout entier sera lumineux.
z À la lumière matérielle, dont l’œil, sain ou malade, dispense ou refuse le bienfait au corps, est comparée la lumière spirituelle qui rayonne de l’âme si elle-même se trouve obscurcis, l’aveuglement sera bien pire que celui de la cécité physique.
24 « Nul ne peut servir deux maîtres : ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent.
25 « Voilà pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ?