LE CHŒURx
6 Où est parti ton bien-aimé,
ô la plus belle des femmes ?
Où s’est tourné ton bien-aimé,
que nous le cherchions avec toi ?
x Nouvelle intervention du chœur, qui prépare la conclusion des vv. 2 et 3 il ne faut pas chercher le bien-aimé, il reste présent au cœur de la bien-aimée, qui est son « jardin », cf. 4.12. La sécurité de l’amour mutuel s’exprime au v. 3 en des termes semblables à ceux de 2.16.
LA BIEN-AIMÉE
2 Mon bien-aimé est descendu à son jardin,
aux parterres embaumés,
pour paître son troupeau dans les jardins,
et pour cueillir des lis.
3 Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi !
Il paît son troupeau parmi les lis.
LE BIEN-AIMÉy
4 Tu es belle, mon amie, comme Tirça,
charmante comme Jérusalem,z
redoutable comme des bataillons.a
y Les vv. 4-10 forment un petit poème que délimite la répétition des mêmes mots à la fin du v. 4 et du v. 10. Les vv. 5-7 reprennent partiellement 4.1-2, 3 et peuvent être une addition. Le bien-aimé proclame que l’aimée est son unique, qui vaut plus que tout un harem royal, v. 8, cf. 1 R 11.3 ; 2 Ch 11.21 ; 13.21.
z Jérusalem est « la toute belle, la joie de l’univers », Lm 2.15, Ps 48.3. Tirça, première capitale du royaume du Nord, 1 R 14.17, est mise en parallèle parce que son nom signifie qu’elle est « agréable, plaisante ».
a Sens incertain.
5 Détourne de moi tes regards,
car ils m’assaillent !b
Tes cheveux sont un troupeau de chèvres,
ondulant sur les pentes du Galaad.
b D’autres poètes parleront de « regards assassins ».
6 Tes dents sont un troupeau de brebis,
qui remontent du bain.
Chacune a sa jumelle
et nulle n’en est privée.
7 Tes joues sont des moitiés de grenade
derrière ton voile.
8 Il y a soixante reines
et quatre-vingts concubines
et des jeunes filles sans nombre.c
c Allusion au harem de Salomon (1 R 11.3), bien que plus modeste (cf. Est 2.12s).
9 Unique est ma colombe,
ma parfaite.
Elle est l’unique de sa mère,
la préférée de celle qui l’enfanta.
Les jeunes femmes l’ont vue et glorifiée,
reines et concubines l’ont célébrée :
10 « Qui est celle-ci qui surgit comme l’aurore,
belle comme la lune,
resplendissante comme le soleil,d
redoutable comme des bataillons ? »
d Comparer l’éloge de l’épouse dans Si 26.16-18. Le grand prêtre Simon est lui-même comparé à la lune et au soleil, Si 50.6-7. Un chant d’amour égyptien compare l’aimée, unique et sans pareille, cf. ici v. 9, à Sirius, la plus brillante des étoiles.
LA BIEN-AIMÉE
11 Au jardin des noyers je suis descendue,
pour voir les jeunes pousses de la vallée,
pour voir si la vigne bourgeonne,
si les grenadiers fleurissent.
12 Je ne connaissais pas mon cœur
il a fait de moi les chariots d’Ammi-nadîb !e
e La bien-aimée parle comme dans 3.13. Elle se dit semblable à des chars, ce qui ferait allusion au double transport de l’arche d’alliance portée par des chars (1 S 6 ; 2 S 6 ; cf. Ez 37.27). L’arche demeura à Qiryat-Yéarim chez Abinadab (1 S 7.1). Le mot nadîb « noble, prince » figure ici dans 7.2. Le poète modifie légèrement le nom d’Abinadab comme pour la Sulamite (7.1). On a songé aussi à un équivalent du Prince Mehi qui, dans les poèmes égyptiens, circule en char et s’ingère dans les amours d’autrui.