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Bible de Jérusalem – Psaumes 60

PSAUME 60 (59)

Prière nationale après la défaite.n

60 Du maître de chant. Sur « Un lys est le précepte ». À mi-voix. De David. Pour apprendre.

n Ce suppose la même situation historique que les Ps 44 ; 80. Le v. 7 introduit un oracle d’espoir, repris en Ps 108.7-14, qui prédit la restauration d’un royaume agrandi et unifié comme aux débuts de la monarchie, et la domination sur Édom, Éphraïm, Galaad, cf. Isa 11.13-14.

2 Quand il lutta avec Aram Naharayim et Aram de Çoba, et que Joab revint pour battre Édom dans la vallée du Sel, douze mille hommes.

3 Dieu, tu nous as rejetés, rompus,
tu étais irrité, reviens à nous !
4 Tu as fait trembler la terre, tu l’as fendue ;
guéris ses brèches, car elle chancelle !o

o Trait apocalyptique appliqué à la défaite.

5 Tu en fis voir de dures à ton peuple,
tu nous fis boire du vin de vertige ;
6 tu donnas à tes fidèles le signalp
de leur débâcle sous le tir de l’arc.

Pause.

p Le thème de la bannière ou signe de ralliement est fréquent, Ex 17.15 ; Ct 2.4 ; Isa 5.26 ; 11.10 ; 49.22 ; 62.10. Mais ici, c’est le signal de la retraite, cf. v. 12.

7 Pour que soient délivrés tes bien-aimés,
sauve par ta droite, et réponds-nous.

8 Dieu a parlé dans son sanctuaire :q
« J’exulte, je partage Sichem,r
j’arpente la vallée de Sukkot.

q Ou « au nom de sa sainteté », qui garantit ses promesses.

r Pointe antisamaritaine, cf. Ne 3.33s. Le rapprochement de Sichem et Sukkot, cf. Gn 33.17-18, fait sans doute allusion à la conquête de la Terre promise, dont on se souvient avec regret, mais aussi avec espérance.

9 À moi Galaad, à moi Manassé,
Éphraïm, l’armure de ma tête,
Juda, mon bâton de commandement,

10 Moab, le bassin où je me lave !
sur Édom, je jette ma sandale.s
Crie donc victoire contre moi, Philistie ! »t

s Une antique coutume, cf. Dt 25.9 ; Rt 4.7, faisait de ce geste le signe de la prise de possession.

t Apostrophe ironique, édulcorée dans le Ps 108.10 « Je crie victoire contre la Philistie ».

11 Qui me mènera dans une ville forte,
qui me conduira jusqu’en Édom,
12 sinon toi, Dieu, qui nous as rejetés,
Dieu qui ne sors plus avec nos armées.u

u Expression de la nostalgie du Psalmiste qui, dans un pays divisé et pillé par ses voisins, pense à l’âge d’or de la guerre sainte, de la conquête et du royaume davidique.

13 Porte-nous secours dans l’oppression
néant, le salut de l’homme !
14 Avec Dieu, nous ferons des prouesses,
et lui piétinera nos oppresseurs.

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