7 Lamentation. De David. Qu’il chanta à Yahvé à propos de Kushv le Benjaminite.
u Deux protestations d’innocence sont ici fusionnées. La première, vv. 1-6, 13-17, de style sapientiel, réclame la stricte application du talion, la seconce, v. 13, inspirée de Jérémie, conjure le Juge céleste d’intervenir. Le v. 18 est une conclusion liturgique.
v Les versions ont « Kushite », cf. 2 S 18.21 c’est le messager qui annonça à David la mort d’Absalom. Mais l’épithète « Benjaminite » suggère plutôt un ennemi de David.
2 Yahvé mon Dieu, en toi j’ai mon abri,
sauve-moi de tous mes poursuivants, délivre-moi ;
3 qu’il n’emporte comme un lion mon âme,
lui qui déchire, et personne qui délivre !
4 Yahvé mon Dieu, si j’ai fait cela,
laissé la fraude sur mes mains,
5 si j’ai rendu le mal à mon bienfaiteur,
en épargnant sans raison mon oppresseur,w
w Le principe du talion, cf. Ex 21.25, voulait que l’on rendît le bien pour le bien et le mal pour le mal. Il ne faut pas édulcorer le texte comme les versions qui traduisent « rendre le mal à qui me le faisait » ou comprendre (d’après l’araméen) « dépouillé (mon oppresseur) ». On n’en est pas encore à la morale évangélique, Mt 5.38s.
6 que l’ennemi poursuive mon âme et l’atteigne !
Qu’il écrase ma vie contre terre
et relègue mes entraillesx dans la poussière !
Pause.
x Littéralement « ma gloire », mais le mot désigne aussi le foie, organe des pensées et des sentiments pour les Sémites. Ce terme peut aussi désigner l’âme. La « poussière » est celle du tombeau.
7 Lève-toi, Yahvé, dans ta colère,
dresse-toi contre les excès de mes oppresseurs,
veille à mon côté
toi qui ordonnes le jugement.
8 Que l’assemblée des nations t’environne,
reviens au-dessus d’elle.
9 (Yahvé est l’arbitre des peuples.)
Juge-moi, Yahvé, selon ma justice
et selon mon intégrité.y
y Le texte ajoute « sur moi ».
10 Mets fin à la malice des impies,
affermis le juste,
toi qui sondes les cœurs et les reins,
ô Dieu le juste !
11 Mon bouclier est auprès de Dieu,
le sauveur des cœurs droits,
12 Dieu le juste juge,
lent à la colère,z
mais Dieu en tout temps menaçant.
z « lent à la colère » grec ; omis par hébr.
13 Si l’homme ne se reprend pas,a
qu’il affûte son épée,
qu’il bande son arc et l’apprête,
a Certains rattachent ce membre de phrase au v. précédent et suppléent le mot « ennemi » (cf. v. 6 ; « que l’ennemi affûte son épée... »)
14 c’est pour lui qu’il apprête les engins de mort
et fait de ses flèches des brandons ;
15 le voici en travail de malice,
il a conçu la peine, il enfante le mécompte.
16 Il ouvre une fosse et la creuse,
il tombera dans le trou qu’il a fait ;
17 sa peine reviendra sur sa tête,
sa violence lui retombera sur le crâne.
18 Je rendrai grâce à Yahvé pour sa justice,
je veux jouer pour le Nom du Très-Haut.b
b « Très-Haut » conj. ; « Yahvé très haut » hébr. — Le verbe hébr. zamar , grec psallein , habituellement traduit « psalmodier », signifie proprement jouer d’un instrument (à cordes) ou chanter avec accompagnement musical.