9 Je dis la vérité dans le Christ, je ne mens point — ma conscience m’en rend témoignage dans l’Esprit Saint —,
o L’affirmation de la justification par la foi conduisait Paul à évoquer la justice d’Abraham, 4. De même, l’affirmation du salut donné avec l’Esprit par l’amour de Dieu l’oblige à traiter, 9-11, le cas d’Israël, infidèle bien qu’il ait reçu les promesses du salut. Il ne s’agit donc pas dans ces chap. du problème de la prédestination des individus à la gloire ou même à la foi, mais de celui du rôle historique d’Israël.
p C’est-à-dire un objet de malédiction, cf. Jos 6.17 et Lv 27.28.
4 eux qui sont Israélites,q à qui appartiennent l’adoption filiale, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses
q Les authentiques descendants de Jacob-Israël, Gn 32.29. De ce privilège découlent tous les autres : l’adoption filiale, Ex 4.22 ; cf. Dt 7.6 ; la gloire de Dieu, Ex 24.16, qui habite au milieu du peuple, Ex 25.8 ; Dt 4.7 ; cf. Jn 1.14 ; les alliances avec Abraham, Gn 15.1 ; 15.17 ; 17.1, Jacob-Israël, Gn 32.29, Moïse, Ex 24.7-8 ; le culte rendu au seul vrai Dieu ; la Loi expression de sa volonté ; les promesses messianiques, 2 S 7.1, et l’appartenance à la race du Christ.
r Le contexte et le mouvement même de la phrase supposent que la doxologie s’adresse au Christ. S’il est rare que Paul donne à Jésus le titre de « Dieu », cf. encore Tt 2.13, et lui adresse une doxologie, cf. He 13.21, c’est qu’il réserve ordinairement ce titre au Père, cf. 15.6, etc., et qu’il envisage moins les personnes divines sur le plan abstrait de leur nature que sur le plan concret de leurs fonctions dans l’œuvre du salut. De plus, il pense toujours au Christ historique dans sa réalité concrète de Dieu fait homme, cf. Ph 2.5 ; Col 1.15. C’est pourquoi il le montre subordonné au Père, 1 Co 3.23 ; 11.3, tant dans l’œuvre de la création, 1 Co 8.6, que de la restauration eschatologique, 1 Co 15.27s ; cf. 16.27, etc. Cependant le titre de « Kyrios » reçu par le Christ à la résurrection, Ph 2.9-11 ; cf. Ep 1.20-22 ; He 1.3s, n’est rien de moins que le titre divin accordé à Yahvé dans l’AT, 10.9, 13 ; 1 Co 2.16. Pour Paul, Jésus est essentiellement le « Fils de Dieu », 1.3s, 9 ; 5.10 ; 8.29 ; 1 Co 1.9 ; 15.28 ; 2 Co 1.19 ; Ga 1.16 ; 2.20 ; 4.4, 6 ; Ep 4.13 ; 1 Th 1.10 ; cf. He 4.14, etc., son « propre Fils », 8.3, 32, le « Fils de son amour », Col 1.13, qui appartient de droit au monde divin, d’où il est venu, 1 Co 15.47, envoyé par Dieu, 8.3 ; Ga 4.4. S’il a revêtu son titre de « Fils de Dieu » d’une façon nouvelle par la résurrection, 1.4 ; cf. He 1.5 ; 5.5, il ne l’a pas reçu à ce moment, car il est préexistant, d’une façon non seulement scripturaire, 1 Co 10.4, mais ontologique, Ph 2.6 ; cf. 2 Co 8.9. Il est la Sagesse, 1 Co 1.24, 30, l’Image, 2 Co 4.4, par qui tout a été créé, Col 1.15-17 ; cf. He 1.3 ; 1 Co 8.6, et par qui tout est recréé, 8.29 ; cf. Col 3.10 ; 1.18-20, parce qu’il a rassemblé en sa personne la plénitude de la Divinité et du monde, Col 2.9. C’est en lui que Dieu a conçu tout son plan de salut, Ep 1.3s, et il en est la fin aussi bien que le Père (comp. 11.36 ; 1 Co 8.6 et Col 1.16, 20). Si le Père ressuscite et juge, lui aussi ressuscite (comp. 1.4 ; 8.11 et Ph 3.21) et juge (comp. 2.16 et 1 Co 4.5 ; 14.10 et 2 Co 5.10). Bref, il est une des Trois Personnes qui apparaissent associées dans les formules trinitaires, 2 Co 13.13.
6 Non certes que la parole de Dieu ait failli. Car tous les descendants d’Israëlt ne sont pas Israël.
s La section est divisée en trois parties 1° = 9.6-29 ; 2° = 9.30-10.21 et 3° = 11.1-32. Dans la partie 1, Paul montre que la situation d’Israël ne remet pas en question la puissance de la justice de Dieu ; c’est Israël (partie 2) qui a refusé la justice divine annoncée par l’Évangile de J.-C. et s’est mis dans cette situation ; mais (3) Dieu le sauvera, car tel est son dessein miséricordieux.
t L’« Israël de Dieu », Ga 6.16, héritier de la Promesse ne se confond pas avec l’« Israël selon la chair », 1 Co 10.18.
8 ce qui signifie : ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, seuls comptent comme postérité les enfants de la promesse.
14 Qu’est-ce à dire ? Dieu serait-il injuste ? Certes non !
u Comme le fait l’AT, Paul attribue premièrement à la causalité divine (en accentuant encore l’expression :« Je t’ai suscité ») les actions bonnes ou mauvaises des hommes, cf. 1.24s.
18 Ainsi donc il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut.
19 Tu vas donc me dire : Qu’a-t-il encore à blâmer ? Qui résiste en effet à sa volonté ?v
v Si l’indocilité de l’homme entre ainsi dans le plan divin, comment lui reprocher de ne pas accomplir la volonté de Dieu ? Paul a déjà rencontré une objection analogue, 3.7 ; 6.1, 15, et y a répondu, comme ici, par une fin de non-recevoir. Dieu est le maître de son œuvre. Le taxer d’injustice n’a pas de sens. Cf. Mt 20.15.
w À tous ceux que l’on considérait comme allant vers leur anéantissement, parce que non élus, Dieu a en réalité fait miséricorde, moyennant la foi. En ces versets 24-29, Paul ne suggère aucunement que les israélites ayant refusé l’Évangile sont voués à la perdition, car en 9, l’appel ou le non appel ne sont pas liés à la réponse humaine, positive ou négative (cf. les vv. 11s). Il souligne au contraire que les vases voués à la colère, les païens idolâtres, ont eux aussi été l’objet de la miséricorde divine, au point de recevoir le statut de fils et de filles de Dieu. Quant aux vv. 27-29, ils insistent sur le reste — pour Paul, ce sont les juifs ayant cru en l’Évangile — dont l’existence montre déjà que la parole de Dieu n’a pas failli.
x « dans le dessein de (manifester) »; var. : « et (manifesté) ».
y La phrase reste en suspens : « comment parler en ce cas d’injustice de Dieu ? » En effet, tout s’ordonne finalement au salut des uns et des autres, cf. 11.32.
25 C’est bien ce qu’il dit en Osée : J’appellerai mon peuple celui qui n’était pas mon peuple, et bien-aimée celle qui n’était pas la bien-aimée.
z Ainsi l’histoire d’Israël lui-même, rappelé par Dieu malgré ses infidélités, devient le type de l’appel des nations, sans aucun droit, au festin messianique.
a Les textes choisis annoncent à la fois l’infidélité d’Israël et le retour d’un « reste », cf. Isa 4.3, dépositaire des promesses. Ils préparent ainsi le chap. 11.
b Une var. (Vulg.) conforme la citation au texte des LXX, que Paul abrège.
30 Que dirons-nous donc ?c Que des païens qui ne poursuivaient pas de justice ont atteint une justice, la justice de la foi,
c Cette conclusion introduit l’argument du chap. suivant : les causes de l’infidélité d’Israël vues non plus en Dieu, mais en Israël même.
d Ce que seul peut faire le chrétien, 3.31 ; 8.4 ; 10.4 ; cf. 7.7 ; Ac 13.39. — « la Loi »; var. (Vulg.) : « la Loi de justice ».