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Bible de Jérusalem

1 Corinthiens 10.3-

3 tous ont mangé le même aliment spirituel 4 et tous ont bu le même breuvage spirituelk — ils buvaient en effet à un rocher spirituell qui les accompagnait, et ce rocher c’était le Christ.

k Paul évoque la nuée et le passage de la mer Rouge, figures du baptême, la manne et l’eau du rocher, figures de l’Eucharistie, pour inviter les Corinthiens à la prudence et à l’humilité les Hébreux au désert ont, d’une certaine façon, bénéficié des mêmes dons qu’eux ; ils ont néanmoins déplu à Dieu pour la plupart, v. 5.

l Selon une tradition rabbinique, le rocher de Nb 20.8 suivait Israël au désert. Paul emploie le passé car ce rocher n’existe plus.

5 Cependant, ce n’est pas le plus grand nombre d’entre eux qui plut à Dieu, puisque leurs corps jonchèrent le désert.

6 Ces faits se sont produits pour nous servir d’exemples,m pour que nous n’ayons pas de convoitises mauvaises, comme ils en eurent eux-mêmes.

m Littéralement « de types », que Dieu a suscités pour figurer par avance les réalités spirituelles de l’ère messianique (« antitypes », 1 P 3.21, mais cf. He 9.24). Bien que dépassant la conscience claire des auteurs inspirés, ce sens « typique » (ou « allégorique », Ga 4.24) des Livres Saints n’en est pas moins scripturaire parce que voulu de Dieu, auteur de toute l’Écriture. Ordonné à l’instruction des chrétiens, il a été souvent dégagé par les auteurs du NT. Paul l’inculque à plusieurs reprises, v. 11 et 9.9s ; Rm 4.23s ; 5.14 ; 15.4 ; cf. 2 Tm 3.16, et des écrits entiers comme le quatrième évangile ou l’épître aux Hébreux sont fondés sur une typologie de l’AT.

7 Ne devenez pas idolâtres comme certains d’entre eux, dont il est écrit : Le peuple s’assit pour manger et boire, puis ils se levèrent pour s’amuser. 8 Et ne forniquons pas, comme le firent certains d’entre eux ; et il en tomba vingt-trois milliers en un seul jour. 9 Ne tentons pas non plus le Seigneur,n comme le firent certains d’entre eux ; et ils périrent par les serpents.

n Var. « le Christ ».

10 Et ne murmurez pas, comme le firent certains d’entre eux ; et ils périrent par l’Exterminateur.

11 Cela leur arrivait pour servir d’exemple, et a été écrit pour notre instruction à nous qui touchons à la fin des temps. 12 Ainsi donc, que celui qui se flatte d’être debout prenne garde de tomber. 13 Aucune tentation ne vous est survenue, qui passât la mesure humaine. Dieu est fidèle ; il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation, il vous donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter.o

o Tenter, c’est d’abord éprouver, mettre à l’épreuve, reconnaître la réalité derrière les apparences. Dieu « tente » l’homme, bien qu’il le connaisse à fond, Jr 11.20, 2 Ch 32.31, pour lui donner l’occasion de manifester l’attitude profonde de son cour, Gn 22.1 ; Ex 16.4 ; Dt 8.2, 16 ; 13.4 ; Jdt 8.25-27. Mais cette épreuve est souvent provoquée par des circonstances extérieures, ou encore par le Diable, le « Tentateur », Jb 1.8-12 ; Mt 4.1 ; 7.5 ; 1 Th 3.5 ; Ap 2.10, ou par la convoitise, Jc 1.13-14 ; 1 Tm 6.9, ce qui donne au mot le sens d’une séduction, d’une attirance vers le mal, dont le fidèle peut néanmoins triompher avec l’aide de Dieu, Si 44.20 ; Mt 6.13 ; 26.41 ; Lc 8.13 ; 1 P 1.6-7. Jésus a voulu lui-même être tenté pour renforcer ainsi sa soumission à la volonté du Père, Mt 4.1 ; 26.39-41 ; He 2.18 ; 4.15. Quant à l’homme qui « tente » Dieu, son attitude est blasphématoire, Ex 17.2, 7 ; Ac 15.10.

Les repas sacrés. Ne point pactiser avec l’idolâtrie.

14 C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie. 15 Je vous parle comme à des gens sensés ; jugez vous-mêmes de ce que je dis. 16 La coupe de bénédiction que nous bénissons,p n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ?

p C’est-à-dire la coupe sur laquelle nous prononçons la bénédiction comme le Christ lors de la dernière Cène.

17 Parce qu’il n’y a qu’un pain, à plusieurs nous ne sommes qu’un corps, car tous nous participons à ce pain unique.q

q Par la communion au corps du Christ les chrétiens sont unis au Christ et entre eux. L’Eucharistie réalise l’unité de l’Église dans le Christ. Cf. 12.12.

18 Considérez l’Israël selon la chair.r Ceux qui mangent les victimes ne sont-ils pas en communion avec l’autel ?

r C’est-à-dire l’Israël de l’histoire, cf. Rm 7.5. Les chrétiens, eux, sont « l’Israël de Dieu », Ga 6.16, le véritable Israël.

19 Qu’est-ce à dire ? Que la viande immolée aux idoles soit quelque chose ? Ou que l’idole soit quelque chose ?... 20 Mais ce qu’on immole, c’est à des démons et à ce qui n’est pas Dieu qu’on l’immole. Or, je ne veux pas que vous entriez en communion avec les démons. 21 Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur et à la table des démons.s

s Aux vv. 16-18, la communion eucharistique au Christ est comparée aux repas sacrificiels de l’AT où les fidèles sont en communion avec l’autel. Au v. 21, la table eucharistique est opposée à celle des repas sacrés qui suivent les sacrifices païens. Paul situe l’Eucharistie dans une perspective sacrificielle.

22 Ou bien voudrions-nous provoquer la jalousiet du Seigneur ? Serions-nous plus forts que lui ?

t La jalousie de Dieu, Ex 20.5 ; Dt 4.24, que l’AT liait au thème nuptial, Os 2.21s, reparait plusieurs fois dans le NT. Ici le mot a son sens plein, où l’adoration du vrai Dieu exclut toute « communion » avec l’idolâtrie ; ailleurs il insiste sur une fidélité qu’il faut garder à tout prix, 2 Co 11.2, ou sur l’ardeur au service de la foi, Ac 22.3 ; Rm 10.2 ; Ga 1.13-14 ; Ph 3.6.

Les idolothytes. Solutions pratiques.

23 « Tout est permis »; mais tout n’est pas profitable. « Tout est permis »; mais tout n’édifie pas. 24 Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d’autrui. 25 Tout ce qui se vend au marché, mangez-le sans poser de question par motif de conscience ; 26 car la terre est au Seigneur, et tout ce qui la remplit. 27 Si quelque infidèle vous invite et que vous acceptiez d’y aller, mangez tout ce qu’on vous sert, sans poser de question par motif de conscience.

28 Mais si quelqu’un vous dit : « Ceci a été immolé en sacrifice », n’en mangez pas, à cause de celui qui vous a prévenus, et par motif de conscience. 29 Par conscience j’entends non la vôtre, mais celle d’autrui ; car pourquoi ma liberté relèverait-elle du jugement d’une conscience étrangère ?u

u Il faut agir ainsi pour respecter la conscience erronée de l’autre, non pour se soumettre à son jugement faux.

30 Si je prends quelque chose en rendant grâce, pourquoi serais-je blâmé pour ce dont je rends grâce ?

Conclusion.

31 Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. 32 Ne donnez scandale ni aux Juifs, ni aux Grecs, ni à l’Église de Dieu, 33 tout comme moi je m’efforce de plaire en tout à tous, ne recherchant pas mon propre intérêt, mais celui du plus grand nombre, afin qu’ils soient sauvés.