8 Pour ce qui est des viandes immolées aux idoles, « nous avons tous la science », c’est entendu. Mais la science enfle ; c’est la charité qui édifie.
x Les idolothytes sont les viandes des animaux sacrifiés aux idoles et dont le surplus, non utilisé aux banquets sacrés, était vendu au marché, 10.25, ou consommé dans les dépendances du temple, 8.10. Les Corinthiens étaient divisés à ce sujet pouvait-on les manger sans pactiser avec l’idolâtrie ? Paul cite, pour les corriger, les arguments des forts, vv. 1, 4, 8 et répond comme en Rm 14-15 le chrétien est libre mais la charité exige de lui qu’il respecte les opinions des scrupuleux et qu’il évite de les scandaliser. Paul ne fait pas usage du décret de Jérusalem, Ac 15.20, 29, et paraît même l’ignorer, Ac 15.1.
2 Si quelqu’un s’imagine connaître quelque chose, il ne connaît pas encore comme il faut connaître ;
y Au sens biblique, c’est-à-dire « aimé de Dieu ». Cf. Os 2.22.
z Paul constate simplement un fait. Les « dieux » sont les êtres fictifs de l’Olympe et les corps sidéraux ; les « seigneurs » sont les hommes divinisés.
a Acclamation baptismale. Dans le texte grec, les verbes ne sont pas explicités, mais les prépositions sont d’abord l’indication d’un mouvement. Compléter par le verbe être, comme dans la plupart des versions, c’est ici pétrifier la pensée.
7 Mais tous n’ont pas la science. Certains, par suite de leur fréquentation encore récente des idoles,b mangent les viandes immolées comme telles, et leur conscience, qui est faible, s’en trouve souillée.
b Var. « de l’idée qu’ils se font encore de l’idole ».
c Les var. du grec permettent d’autres traductions moins probables.
9 Mais prenez garde que cette liberté dont vous usez ne devienne pour les faibles occasion de chute.
d Le Christ ici c’est la communauté comme en 1.13 ; 6.15 ; 12.12.
9 Ne suis-je pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je donc pas vu Jésus, notre Seigneur ? N’êtes-vous pas mon œuvre dans le Seigneur ?
e Dans la question des idolothytes, la charité doit primer la liberté du jugement propre. Paul va montrer comment lui-même a renoncé, par charité envers tous, à certains droits que lui conférait l’apostolat.
f Aux frais des communautés.
g Littéralement « une sœur comme femme ».
8 N’y a-t-il là que propos humains ? Ou bien la Loi ne le dit-elle pas aussi ?
12 Si d’autres ont ce droit sur vous, ne l’avons-nous pas davantage ? Cependant nous n’avons pas usé de ce droit. Nous supportons tout au contraire pour ne pas créer d’obstacle à l’Évangile du Christ.
15 Mais je n’ai usé, moi, d’aucun de ces droits, et je n’écris pas cela pour qu’il en soit ainsi à mon égard ; plutôt mourir que de... Mon titre de gloire, personne ne le réduira à néant.
19 Oui, libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclave de tous, afin de gagner le plus grand nombre.
h Au sens de la loi d’amour vécue par le Christ, Ga 6.2.
24 Ne savez-vous pas que, dans les courses du stade, tous courent, mais un seul obtient le prix ? Courez donc de manière à le remporter.
i Le passage utilise le vocabulaire sportif de l’époque. Paul invite les « forts » à l’imiter en sacrifiant leurs droits par charité, en vue de la récompense céleste, de même que les athlètes se privent de tout pour remporter le prix.
10 Car je ne veux pas que vous l’ignoriez, frères : nos pères ont tous été sous la nuée, tous ont passé à travers la mer,
j Cette section commente le dernier mot de la section précédente « disqualifié ». Le danger d’être rejeté existe les exemples tirés de l’histoire d’Israël le montrent. Et la cause de cette élimination a été l’orgueil et la présomption. Que les « forts » se gardent donc de ces vices.
k Paul évoque la nuée et le passage de la mer Rouge, figures du baptême, la manne et l’eau du rocher, figures de l’Eucharistie, pour inviter les Corinthiens à la prudence et à l’humilité les Hébreux au désert ont, d’une certaine façon, bénéficié des mêmes dons qu’eux ; ils ont néanmoins déplu à Dieu pour la plupart, v. 5.
l Selon une tradition rabbinique, le rocher de Nb 20.8 suivait Israël au désert. Paul emploie le passé car ce rocher n’existe plus.
6 Ces faits se sont produits pour nous servir d’exemples,m pour que nous n’ayons pas de convoitises mauvaises, comme ils en eurent eux-mêmes.
m Littéralement « de types », que Dieu a suscités pour figurer par avance les réalités spirituelles de l’ère messianique (« antitypes », 1 P 3.21, mais cf. He 9.24). Bien que dépassant la conscience claire des auteurs inspirés, ce sens « typique » (ou « allégorique », Ga 4.24) des Livres Saints n’en est pas moins scripturaire parce que voulu de Dieu, auteur de toute l’Écriture. Ordonné à l’instruction des chrétiens, il a été souvent dégagé par les auteurs du NT. Paul l’inculque à plusieurs reprises, v. 11 et 9.9s ; Rm 4.23s ; 5.14 ; 15.4 ; cf. 2 Tm 3.16, et des écrits entiers comme le quatrième évangile ou l’épître aux Hébreux sont fondés sur une typologie de l’AT.
n Var. « le Christ ».
11 Cela leur arrivait pour servir d’exemple, et a été écrit pour notre instruction à nous qui touchons à la fin des temps.
o Tenter, c’est d’abord éprouver, mettre à l’épreuve, reconnaître la réalité derrière les apparences. Dieu « tente » l’homme, bien qu’il le connaisse à fond, Jr 11.20, 2 Ch 32.31, pour lui donner l’occasion de manifester l’attitude profonde de son cour, Gn 22.1 ; Ex 16.4 ; Dt 8.2, 16 ; 13.4 ; Jdt 8.25-27. Mais cette épreuve est souvent provoquée par des circonstances extérieures, ou encore par le Diable, le « Tentateur », Jb 1.8-12 ; Mt 4.1 ; 7.5 ; 1 Th 3.5 ; Ap 2.10, ou par la convoitise, Jc 1.13-14 ; 1 Tm 6.9, ce qui donne au mot le sens d’une séduction, d’une attirance vers le mal, dont le fidèle peut néanmoins triompher avec l’aide de Dieu, Si 44.20 ; Mt 6.13 ; 26.41 ; Lc 8.13 ; 1 P 1.6-7. Jésus a voulu lui-même être tenté pour renforcer ainsi sa soumission à la volonté du Père, Mt 4.1 ; 26.39-41 ; He 2.18 ; 4.15. Quant à l’homme qui « tente » Dieu, son attitude est blasphématoire, Ex 17.2, 7 ; Ac 15.10.
14 C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie.
p C’est-à-dire la coupe sur laquelle nous prononçons la bénédiction comme le Christ lors de la dernière Cène.
q Par la communion au corps du Christ les chrétiens sont unis au Christ et entre eux. L’Eucharistie réalise l’unité de l’Église dans le Christ. Cf. 12.12.
r C’est-à-dire l’Israël de l’histoire, cf. Rm 7.5. Les chrétiens, eux, sont « l’Israël de Dieu », Ga 6.16, le véritable Israël.
s Aux vv. 16-18, la communion eucharistique au Christ est comparée aux repas sacrificiels de l’AT où les fidèles sont en communion avec l’autel. Au v. 21, la table eucharistique est opposée à celle des repas sacrés qui suivent les sacrifices païens. Paul situe l’Eucharistie dans une perspective sacrificielle.
t La jalousie de Dieu, Ex 20.5 ; Dt 4.24, que l’AT liait au thème nuptial, Os 2.21s, reparait plusieurs fois dans le NT. Ici le mot a son sens plein, où l’adoration du vrai Dieu exclut toute « communion » avec l’idolâtrie ; ailleurs il insiste sur une fidélité qu’il faut garder à tout prix, 2 Co 11.2, ou sur l’ardeur au service de la foi, Ac 22.3 ; Rm 10.2 ; Ga 1.13-14 ; Ph 3.6.
23 « Tout est permis »; mais tout n’est pas profitable. « Tout est permis »; mais tout n’édifie pas.
28 Mais si quelqu’un vous dit : « Ceci a été immolé en sacrifice », n’en mangez pas, à cause de celui qui vous a prévenus, et par motif de conscience.
u Il faut agir ainsi pour respecter la conscience erronée de l’autre, non pour se soumettre à son jugement faux.
31 Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu.