3 Dieu dit : « Que la lumière soit » et la lumière fut.
e La lumière est une création de Dieu, les ténèbres ne le sont pas : elles sont négation. La création de la lumière est rapportée la première parce que la succession des jours et des nuits va être le cadre où se déroulera l’œuvre créatrice.
6 Dieu dit : « Qu’il y ait un firmamentf au milieu des eaux et qu’il sépare les eaux d’avec les eaux » et il en fut ainsi.
f La « voûte » apparente du ciel était pour les anciens Sémites une coupole solide, mais aussi une tente déployée, retenant les eaux supérieures par ses ouvertures ; par elles Dieu fait venir sur la terre la pluie et la neige et fait aussi ruisseler le déluge, 7.11.
g À la création par la parole, « Dieu dit », s’ajoute la création par l’acte, « Dieu fait » le firmament, les astres, v. 16, les animaux terrestres, v. 25, l’homme, v. 26. L’auteur sacerdotal intègre ainsi probablement à une conception plus spirituelle de la création une tradition ancienne, parallèle à celle du second récit, 2.4-25, où Dieu « fait » le ciel et la terre, l’homme et les animaux.
9 Dieu dit : « Que les eaux qui sont sous le ciel s’amassent en un seul endroith et qu’apparaisse le continent » et il en fut ainsi.
h Au lieu de « endroit », le grec lit « masse ». Le texte hébreu a bien un sens les eaux n’occuperont plus toute la surface, elles auront leur lieu propre et délimité. Que la terre ait déjà été là et n’ait qu’à être libérée fait partie de la description du chaos et donc de la tradition reçue.
11 Dieu dit : « Que la terre verdisse de verdure : des herbes portant semence et des arbres fruitiers donnant sur la terre selon leur espèce des fruits contenant leur semence » et il en fut ainsi.
14 Dieu dit : « Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit ; qu’ils servent de signes, tant pour les fêtes que pour les jours et les années ;
i Leurs noms sont omis à dessein le Soleil et la Lune, divinisés par tous les peuples voisins, sont ici de simples luminaires qui éclairent la terre et fixent le calendrier. La divinisation des astres était d’autant plus tentante que l’auteur doit encore leur reconnaître un rôle de « puissances », v. 16, pouvant « commander », v. 17, ce qui fait partie aussi des représentations traditionnelles.
18 pour commander au jour et à la nuit, pour séparer la lumière et les ténèbres, et Dieu vit que cela était bon.
20 Dieu dit : « Que les eaux grouillent d’un grouillement d’êtres vivants et que des oiseaux volent au-dessus de la terre contre le firmament du ciel » et il en fut ainsi.
24 Dieu dit : « Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce : bestiaux, bestioles,j bêtes sauvages selon leur espèce » et il en fut ainsi.
j Littéralement « ce qui rampe » (ou « glisse », v. 21) serpents, lézards, mais aussi insectes et petits animaux.
26 Dieu dit : « Faisonsk l’hommel à notre image, comme notre ressemblance,m et qu’ils dominent sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvagesn et toutes les bestioles qui rampent sur la terre. »
k Ce ne semble pas être un pluriel de majesté et il ne s’explique pas davantage par le simple fait que le nom Élohim est un pluriel quant à la forme, car il est utilisé presque toujours comme nom propre du vrai Dieu et s’accompagne normalement d’un verbe au singulier. Bien que cela soit rare en hébreu, il semble que nous ayons ici un « pluriel délibératif » lorsque Dieu, comme en 11.7, ou n’importe quelle autre personne, parle avec soi-même, la grammaire hébraïque semble conseiller l’emploi du pluriel. Le grec (suivi par Vulg.) du Ps. 8.6, repris dans He 2.7, a compris ce texte comme une délibération de Dieu avec sa cour céleste (cf. Isa 6), avec les anges. Et ce pluriel était une porte ouverte à l’interprétation des Pères de l’Église, qui ont vu déjà suggéré ici le mystère de la Trinité.
l Nom collectif, d’où le pluriel « qu’ils dominent ».
m « Ressemblance » paraît atténuer le sens d’« image » en excluant la parité. Le terme concret « image » implique une similitude physique, comme entre Adam et son fils, 5.3. Ce rapport à Dieu sépare l’homme des animaux. Il suppose de plus une similitude générale de nature, mais le texte ne dit pas en quoi précisément consistent cette « image » et cette « ressemblance ». Être à l’image et à la ressemblance de Dieu souligne le fait que, doué d’intelligence et de volonté, l’homme peut entrer activement en relation avec Dieu. Mais pour d’autres l’homme serait à l’image de Dieu parce qu’il reçoit de lui un pouvoir sur les autres êtres vivants.
n « toutes les bêtes sauvages » syr. ; « toute la terre » hébr.
27 Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa.
28 Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la ; dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre. »
o Image d’un âge d’or, où hommes et animaux vivent en paix, se nourrissant des plantes. 9.3 marque le début d’un nouvel âge.