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Bible de Jérusalem

Hébreux 5.1-10

Le sacerdoce du Christ (suite).

Sacrifice terrestre : au jour de sa chair.

5 Tout grand prêtre, en effet, pris d’entre les hommes, est établi pour intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu, afin d’offrir dons et sacrifices pour les péchés.c

c C’est l’activité du prêtre comme sacrificateur (cf. Lv 1 ; 4 ; 9), rattachée à Aaron et non plus à Moïse, qui va faire l’objet d’un long développement. Le sacrifice, étant en rapport avec le péché, montre le prêtre solidaire des hommes en présence de Dieu.

2 Il peut ressentir de la commisération pour les ignorants et les égarés, puisqu’il est lui-même également enveloppé de faiblesse, 3 et qu’à cause d’elle, il doit offrir pour lui-même des sacrifices pour le péché, comme il le fait pour le peuple. 4 Nul ne s’arroge à soi-même cet honneur, on y est appelé par Dieu, absolument comme Aaron.

5 De même ce n’est pas le Christ qui s’est attribué à soi-même la gloire de devenir grand prêtre, mais il l’a reçue de celui qui lui a dit : Tu es mon fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ; 6 comme il dit encore ailleurs : Tu es prêtre pour le monde éternel,d selon l’ordre de Melchisédech.

d L’éxégèse qui donne à eis ton aiôna le sens « pour le monde éternel » (divin), où le Christ est entré après sa mort (v. 7), s’appuie sur l’article déterminatif.

7 C’est lui qui, aux jours de sa chair,e ayant présenté, avec une violente clameur et des larmes, des implorations et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucéf en raison de sa piété,g

e L’accent de toute cette section est mis sur l’humanité du prêtre. Pour représenter les hommes, il doit être l’un d’eux ; pour compatir à leurs misères, il doit les avoir partagées, cf. 2.17-18 ; 4.15. Or cette humanité de « chair », Rm 7.5, est attestée en Jésus, par toute sa vie terrestre, par sa faiblesse, v. 2, surtout son agonie et sa mort. La différence majeure entre le grand prêtre aaronite et Jésus réside dans le fait que le premier, isolé par une série de séparations, Lv 21.10-23, est solidaire avec son peuple uniquement dans le péché, v. 3, le Christ est au contraire pleinement « laïque », mais sans péché, 4.15.

f Non point qu’il ait été soustrait à la mort, physique, mais il a été arraché à son pouvoir, Ac 2.24s, et Dieu a transformé cette mort en une exaltation de gloire, Jn 12.27s ; 13.31s ; 17.5 ; Ph 2.9-11 ; 2.9.

g Le terme implique respect et soumission. La prière du Christ en agonie restait inspirée par l’obéissance totale à la volonté de son Père, cf. Mt 26.39-42. Les vv. 7-8, particulièrement soignés, s’appuient sur l’identité de racine de hyp-akouein , « écouter d’en bas, obéir », eis-akouein , « écouter d’en haut, exaucer », et sur le lieu classique de l’éducation antique, 12.4-11 ; Pr 3.11-12 LXX, pathein-mathein , souffrir-apprendre.

8 tout Fils qu’il était, apprit, de ce qu’il souffrit, l’obéissance ; 9 après avoir été rendu parfait,h il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent principe de salut éternel,

h Consommé dans son office de Prêtre et Victime.

10 puisqu’il est salué par Dieu du titre de grand prêtre selon l’ordre de Melchisédech.i

i Après le rappel à l’attention, le discours reprend en 7.1.