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Bible de Jérusalem

Osée 2.4-9

Yahvé et son épouse infidèle.p

4 Intentez procès à votre mère, intentez-lui procès !q
Car elle n’est pas ma femme,
et moi je ne suis pas son mari.r
Qu’elle écarte de sa face ses prostitutions,
et d’entre ses seins ses adultères.s

p Yahvé parle ici à Israël le langage de l’amour bafoué qui ne se résigne pas à haïr, mais qui, par une série de châtiments, tente de ramener l’infidèle, y réussit, l’éprouve, la reprend avec la ferveur des fiançailles et la comble de biens.

q Le procès est une forme littéraire fréquente chez les prophètes, cf. 4, 1 ; Isa 3.13 ; Mi 6.1 ; Jr 2.9, etc. Mais dans ces textes, c’est Dieu qui fait un procès à son peuple infidèle. L’invitation adressée aux enfants, aussi coupables que leur mère (1.2), à plaider contre elle est une invitation à se désolidariser d’elle.

r Ces expressions sont attestées en Mésopotamie comme formule juridique du divorce. Il en était probablement de même en Israël.

s Par « prostitutions » et « adultères », il faut probablement entendre ici des amulettes, tatouages et autres signes distinctifs de la prostituée, cf. Pr 7.10 ; Gn 38.15.

5 Sinon je la déshabillerai toute nuet
et la mettrai comme au jour de sa naissance ;
je la rendrai pareille au désert,u
je la réduirai en terre aride,
je la ferai mourir de soif,

t L’usage juridique de dépouiller de ses vêtements l’épouse coupable est également attesté dans le Proche-Orient. Cf. Ez 16.37-39 ; Isa 47.2-3 ; Jr 13.22 ; Na 3.5 ; Ap 17.16.

u On passe de l’épouse à la terre, dont elle est le symbole. Les richesses de Canaan, qui ont été la cause du péché d’Israël, 10.1 ; 13.6, doivent disparaître, 4.3 ; 5.7 ; 9.6 ; 13.15.

6 et de ses enfants je n’aurai pas pitié,
car ce sont des enfants de prostitution.
7 Oui, leur mère s’est prostituée,
celle qui les conçut s’est déshonorée ;
car elle a dit : Je veux courir après mes amants,v
qui me donnent mon pain et mon eau,
ma laine et mon lin, mon huile et ma boisson.

v « courir après », litt. « aller derrière, suivre » au sens de s’attacher à. — Les « amants » sont les divinités cananéennes.

8 C’est pourquoi je vais obstruer son cheminw avec des ronces,
je l’entourerai d’une barrière pour qu’elle ne trouve plus ses sentiers ;

w « son chemin » grec et syr. ; « ton chemin » hébr. Le passage brutal de la 3e à la 2e personne, comme au v. 18, semble fautif ici, car il ne se poursuit pas jusqu’à la fin du v.

9 elle poursuivra ses amants et ne les atteindra pas,
elle les cherchera et ne les trouvera pas.
Alors elle dira : Je veux retourner vers mon premier mari,
car j’étais plus heureuse alors que maintenant.